31.SMITH

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/!\ ATTENTION : Ce chapitre contient très peu de dialogue comme le précédent, j'espère qu'il vous plaira tout de même. Je trouvais important de le faire. Bonne lecture ! /!\


Je ne perds pas une minute, je prends l'appel. La voix de George est tremblante et il est loin d'être rassuré. Il me répète qu'il fait entièrement confiance à sa fille un nombre incalculable de fois, mais il sait aussi de quoi est capable Alban. Je n'en demande pas plus, et je l'écoute attentivement. Lorsque j'arrive enfin à placer une parole, c'est la bonne. En effet, c'est une certitude. La seule chose qu'il attend de moi, c'est que je lui dise que je vais tenter de la raisonner sur son départ précipité pour rejoindre Alban. George me remercie aussitôt quand il entend ces mots sortir de ma bouche et atteindre son oreille. Moi, je reste silencieux. Je savais que cela allait arriver et que ce n'est pas elle qui m'avertirait la première. Je savais que Lucie n'oserait pas m'appeler si les choses tournaient mal. Je le savais au fond de moi, mais je refusais d'y croire.

Fort heureusement, elle a un père qui tient énormément à elle, et qui l'aime comme un dingue. Il suffit de les voir, pour que l'amour déborde entre eux. Je suis heureux pour elle, qu'elle ait une figure paternelle aussi protectrice et aimante que George. Même si je ne le connais que depuis quelques temps, les coups de fils, les messages et les passages, nous ont rapprochés. Et j'avoue que je trouve cela étrange, mais si rafraîchissant que je ne lui dirais jamais non s'il s'agit de sa fille. Elle est la prunelle de ses yeux, et je le comprends tout à fait. Depuis qu'elle est partie à New York, il y a deux jours, j'ai l'impression qu'elle a pris un bout de moi avec elle. Alors, à mon tour de prendre quelque chose d'elle si ce n'est pas déjà fait.

Je ne réfléchie pas, toujours au téléphone avec George qui me donne l'adresse de son appartement à New York, je fonce au mien pour prendre mon porte-feuille, mon porte-monnaie, mes papiers, mon paquet de cigarette, mes lunettes de soleil et quelques vêtements de rechange. Je n'oublie pas de passer au supermarché, pour remplir à bloc le niveau d'essence de ma bagnole. Pas le temps de m'attarder à chercher un foutu billet d'avion, même si j'irai deux fois plus vite, cela dit. Lorsque je me gare devant une pompe, je jette mon téléphone sur mon siège en mettant le haut parleur assez fort pour que je puisse l'entendre.

— Je sais que ce n'est pas à moi de te dire une telle chose, et que Lucie n'aimerait pas le fait que je t'avoue la cause de ses traumatismes, mais je suis obligé. A ce stade, tu es le seul homme auquel je peux faire confiance et avec lequel je l'ai vraiment vu heureuse.

Je reste immobile en attendant que le niveau se remplisse. Quelques minutes silencieuses passent, le temps que je paye et que j'aille m'acheter un sandwich pour la route. Il est presque quatre heure, et je n'ai rien avalé ce midi. Après avoir acheté mon goûter — c'est étrange vu comme ça mais bon — je démarre en trombe et reprend mon appel. J'entends George prendre une grande respiration, pendant que j'emprunte la route me menant vers Austin, ce qui me fait un bon paquet d'heure à passer à rouler. Si je roule assez rapidement, je devrai arriver le lendemain dans l'état du Texas, et me trouver un coin pour faire un petit somme avant de reprendre la route. Les kilomètres ne me font pas peur, mais ce qui me fait peur, c'est d'arriver trop tard.

Tandis que j'enclenche la musique, du bon vieux rock, et que j'ouvre les fenêtres pour faire rentrer l'air frais, j'entends enfin George se décider à me dire l'impossible d'après lui. A vrai dire, j'ai senti tout de suite que ce gars avec qui Lucie était revenu à Phoenix pour la première fois, n'était pas net. Et mes doutes se sont fait ressentir lorsqu'elle m'a avoué que c'était lui dont elle m'avait dit avoir peur du retour. A ce moment précis, je crains le pire.

— Lucie est tombée amoureuse de lui, et a emménagé avec lui dans ses années d'université à New York. Ils se sont rencontrés au lycée tout les deux, si je me rappelle bien. Elle ne nous l'a pas présenté tout de suite. Même qu'une fois. Je pense qu'elle avait peur qu'on voit que les choses dégénéraient entre eux. Il avait l'air correct et droit avec elle. Mais un jour, elle est revenue effrayée, des marques au visage et sur les bras. Elle a arrêté d'aller à NYU pendant quelques semaines, avant qu'on trouve une solution permanente, en louant une chambre universitaire. Sauf qu'un mystère reste à relever autour de vous, et du pourquoi elle est partie pendant cette fameuse nuit alors qu'elle passait ses vacances avec nous. Elle est partie et elle t'a rencontré, et je n'en sais pas plus sur ce qui s'est passé et le pourquoi elle a revu Alban par la même occasion. Mais nous avons tout le temps d'en parler plus tard. Je voulais vraiment que tu saches quel genre de personne pouvait se cacher derrière Alban et le mal qui l'a fait à Lucie. J'en serai malade s'il relevait la main sur elle.

FIGHT FOR US 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant