9. LUCIE

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Je vous souhaites une bonne lecture mes loulous ! 😕😆
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"Pourquoi ça me bouffe le coeur, tout à coup ?"

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Je n'ose même pas le toucher. Son corps est allongé prêt du mien, et ses yeux sont fermés. Il a l'air tellement paisible, que j'aspire à une quelconque possibilité de reconstruction pour son avenir. Je suis sûre que si Alban voyait un psy ou alors quelqu'un calé au niveau psychiatrique, les choses bougeraient pour lui, et en mieux. Tout compte fait, je pense ne pas réussir à le lâcher, tant qu'il n'aura pas trouvé quelqu'un pour le soigner. Tant que je n'aurais pas trouver, pour dire vrai. C'est quelque chose que je me dois de faire. Oui, c'est tout à fait cela. Un bout de je-ne-sais-pas-quoi s'est coincé dans mon esprit, me suppliant de faire un truc. Un truc qui changera tout. Même si je le hais de tout mon corps, et de toute mon âme ; mon coeur lui, essaie d'inverser la donne.

- Lucie, tu es là ? me chuchote Alban, en relevant lentement la tête.

- Oui, je réponds simplement.

Alban respire soudainement, avant de bouger lentement son corps contre le mien. Lorsqu'il est entièrement au dessus de moi, il emprisonne mes mains dans les siennes, au dessus de ma tête. Comme un pantin, je me laisse faire. Son regard est tellement remplit de tristesse et de confusion, que mon coeur se met à suffoquer à l'intérieur de ma poitrine. Je reste un moment, les yeux bloqués dans les siens. Je vois alors un flux de sentiments passer, à toute vitesse.

Il baisse soudainement le regard, et vient m'embrasser dans le cou. Délicatement. Ses lèvres s'écrasent contre ma peau, dans une mélancolie sans nom. Je me laisserais presque bercer par sa chaleur, et sa douceur inconnue.

- Laisse moi te faire l'amour, me murmure t-il tendrement, au creux de l'oreille.

Je frémis devant ces paroles, qui subitement bloque ma cage thoracique, qui ensuite refuse de fonctionner. Je reste quelques minutes, la peur me prenant de force. Mais lorsque je plonge mon regard dans le sien, je ferme instantanément les yeux. Ses yeux sont tellement stimulés par la pitié. Je n'arrive pas à me relever, comme toutes les fois d'ailleurs. Sauf qu'en cet instant, c'est différent. C'est intensément différent. J'ai comme la sensation qu'il est prêt à quelque chose de vrai. L'impression qu'il s'agit du vrai Alban, du réel humain qui a un coeur, s'empare de moi brutalement.

- Je t'en supplie, j'ai besoin de toi. J'ai besoin de ton corps se mouvant près du mien, il soupire.

Je reste muette. Alban passe alors sa main sur ma joue, laissant des traces de sa cruauté, de sa colère et de sa force. Le sang vient donc se coller à ma peau, se mélangeant avec mon anxiété. Je déglutis difficilement, avant de déposer ma main libre sur sa nuque. J'hésite longuement avant de laisser ma peau toucher la sienne, mais mon sentiment et mon instinct de l'aider me rattrape au galop. Sans savoir pourquoi, ni comment, je pense à mes parents. A mon frère aussi. Je n'ai pas réussi à sauver Charlie, et ma mère est seule dans son lit d'hôpital, avec un besoin enivrant de revoir ses enfants. Je ne suis pas là pour elle, et je m'en veux terriblement. Alors si je peux aider quelqu'un, sauver quelqu'un pour une fois dans ma vie, c'est bien Alban. Mon premier vrai et désastreux amour.

Mais pas de cette façon.

Je passe alors délicatement ma main dans ses cheveux soyeux, avant de relever lentement la tête, pour déposer mes lèvres sur son front. Il souffle un bon coup, avant d'écraser avec fertilité, ses lèvres pleines sur les miennes. Je laisse tranquillement sa langue venir titiller la mienne, un arrière goût amère, sur le palet.

FIGHT FOR US 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant