25. LUCIE (1)

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Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Pas une seule fois. Les heures ont défilé devant mes yeux, heures après heures, minutes après minutes, secondes après secondes. Mon cerveau stoppé sur les évènements de la veille, le rire de Smith, son touché et sa voix ; n'a jamais cessé d'être en activité. Lorsque mon réveille sonne huit heure, je saute de mon lit — et au sens propre — pour filer dans la salle de bain. Je n'ai jamais été aussi excité, qu'en ce moment. En fait, je crois que le fait de savoir que je vais passer la journée avec Smith, égaille mon corps tout entier.

Sachant que nous commençons d'abord cette fabuleuse escapade, par une petite course à pied, je me prépare en enfilant un de mes pantalon de yoga — dans lequel je me sens bien, même très bien — puis un haut sans manche et des baskets. En me regardant attentivement devant le miroir qui me fait face, je me trouve idiote, avec ce sourire perché sur mes lèvres. Mais c'est bien la première fois, qu'il est aussi vrai.

Sans perdre une minute, j'attache mes cheveux en une queue de cheval, avant de descendre les escaliers à toute vitesse pour aller prendre mon petit-déjeuner. J'attrape une pomme qui traine dans la corbeille à fruit, avant de croquer dedans à pleines dents. Puis, une fois que j'ai fini de me rassasier pour ce matin, je remonte en haut pour me brosser les dents, profitant pour faire quelques pas d'échauffements, — dont ceux que j'ai appris durant mes cycles d'athlétisme — et canaliser mon souffle.

Je vérifie l'heure à chaque minute qui passe, et je jette un oeil à ma fenêtre qui donne sur la rue, aussi. Il est 8h55 et il a dit qu'il viendrait à 9h00. Il ne me reste plus que cinq minutes à tuer, cela ne devrait pas être trop difficile. Pour m'obliger à penser à autre chose — et surtout pour sortir de mon état d'adolescente surexcitée — je descends en bas, pour aller dehors faire quelques foulées. Alors que je commence à peine à piquer un sprint dans notre petit jardin, la sonnerie retenti. Je souffle, soulagée. Heureusement que mon père dort toujours et qu'il ne voit pas cela.

Je referme la baie vitrée derrière moi, avant de m'avancer vers la porte d'entrée. Ma main tremble lorsque je la pose sur la poignée de la porte. Je me demande soudainement si c'est une bonne idée d'avoir accepté de passer une journée entière avec Smith. D'un côté, je me sens si bien avec lui, que je foncerai la tête baissé ; mais je me sens nerveuse aussi.

Je ferme les yeux pendant quelques secondes, avant d'actionner la porte et l'ouvrir pour tomber sur Smith. Je sens la chaleur me prendre toute entière, tellement il est beau et tout en muscle. Il porte un grand short de sport et un haut sans manche blanc, me laissant un aperçu de ses pectoraux, de ses abdominaux et de ses obliques bien démarqués qui se meurent plus bas.

— Salut, me souffle chaleureusement Smith.

Je cligne des yeux, en voyant que ma discrétion est inexistante à cette instant. En plongeant mes yeux dans les siens, je sens le rouge me monter aux joues et s'étendre sur ma peau. Je lui souris, gênée, avant de lui proposer de rentrer.

— J'étais en train de me préparer du jus d'orange, mais ça sera pour la prochaine fois, je ris.

Je ne veux surtout pas qu'il voit que je m'ennuyais à mourir, jusqu'à ce qu'il arrive. Heureusement pour moi, il ne me suit pas dans la cuisine pour voir si je dis bien la vérité. Non, au lieu de cela, il m'attend tranquillement dans le salon. Je reste un moment appuyée contre le plan de travail, la tête basse. Je me demande même s'il s'agit d'un rêve.

Je dois rester une éternité ici, puisque Smith me rejoint silencieusement. D'ici, j'arrive à voir ses sourcils froncé et ses lèvres pincées. S'il a l'air inquiet comme ça, il n'en fait pas part. Au lieu de cela, il s'approche de moi, et lentement, il vient se mettre derrière moi. Il pose immédiatement ses mains à côté des miennes, avant de poser son menton sur mon épaule.

FIGHT FOR US 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant