Chapitre 18

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Je ne m'étais jamais imaginée qu'un parc pouvait être aussi flippant la nuit. Au moins, maintenant je le sais. 

Toujours au volant dans ma voiture, j'attendais qu'une ombre ou une voiture apparaisse. La brise faisait danser les grands arbres, créant une ambiance sinistre avec leurs ombres à la lueur de la Lune. A cette heure, personne ne passait par là, et je fus étonnée que les grilles soient encore ouvertes.

Je descendis de quelques centimètres ma fenêtre. Les croassements des corbeaux et le chant des hiboux résonnaient dans l'air.

Je n'avais pas éprouvé le moindre stresse lorsque j'avais accepté le rendez-vous. Je voulais y mettre un terme. Mais désormais, je réfléchissais sur le fait que peut-être – je dis bien peut-être – cela n'étais pas une si bonne idée...

A côté de moi, la sonnerie de mon portable retentit, me faisant sursauter. Merde, calme toi Ashley !

-Allo Papa !

-Carmen m'a dis que tu n'étais pas à la maison.

Encore merci Carmen.

-Je.. euh ouais. Je suis chez Cara, mais je vais pas tarder à rentrer.

-D'accord. Très bien.

Mon père n'était pas dupe, il devait se douter que je mentais, mais il me faisait suffisamment confiance pour ne pas s'inquiéter.

-Comment ce passe Amsterdam ?

-Bien. Les Hollandais sont dure en affaires, mais je pense que ça va le faire.

-Mmmh... cool.

Au même moment les phares d'une voiture se reflétèrent sur mon rétroviseur intérieur. Mon cœurse mit à battre plus fort.

-Tout va bien, ma chérie ?

-Oui.. ouais, euh... papa faut que je te laisse... je te rappelle demain.

-D'accord... bien alors à de...

Je raccrochais, toujours les yeux collés au rétroviseur qui fixaient sur les phares derrière. Elle s'était arrêtée, le moteur toujours allumé.

Je tenais toujours mon téléphone dans ma main, attendant un signal. Mais rien. Rien ne se produisit. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Je pris une décision. Autant en finir une bonne fois pour toute !

Je descendis de ma voiture, croisant les bras en resserrant ma veste autour de moi. Pourquoi est-ce qu'il ou elle ne descendait pas ? La lumière des phares m'éblouissait, je n'arrivais pas à distinguais le modèle de la voiture, ou même le visage de son conducteur derrière le par-brise. Mais quelques secondes plus tard, ma respiration cessa. Le moteur s'arrêta, éteignant les phares à la suite. En découvrant une certaine Camaro bleu, mon sang ne fit qu'un tour, et lorsque la portière s'ouvrit, je m'avançais à bout de nerfs.

-Qu'est-ce que tu fais là ? !

-Je pourrais te demander la même question !

-Tu m'as suivis !

-C'est pas le problème. Le problème c'est de savoir ce qui te prends de venir ici à cette heure ? !

-Rentre chez toi Ethan !

Je fis demi tour, mais il me prit le bras et me força à m'arrêter. Il me tira de façon à me rapprocher de lui.

-Lâche moi ! Lui ordonnais-je en tentant de m'extirper de ses mains.

Il exerça plus de force, et me poussa jusqu'à ce que mon dos heurte violemment sa voiture.

-Laisse moi tranquille ! Lui hurlais-je.

Il plongea sa main dans la poche de mon jean et tira mon portable. Pendant quelques seconde, il secoua la tête d'un air d'incompréhension mais ne dit rien.

-Tu es complètement folle ou quoi ... Tu comptais sérieusement faire ça toute seule.

Il y avait quelque chose dans sa voix qui m'intriguait. Quelques chose de brisé.

-Tu ne sais même pas à qui tu as affaire....

-Si tu me le disais, peut-être que je le saurais !

Il parut choqué de ce que je venais de lui lire.

-Ne crois pas que je n'ai pas compris que tu savais de qui il s'agissait. Je ne sais pas pourquoi tu refuse, mais j'ai bien l'intention d'y mettre fin.

-Mais pas seule, putain de merde ! Je ne pensais pas que tu étais bornée au point de faire ça.

Il chercha mon regard, mais je détournais la tête. La pression de ses mains se fit encore plus forte.

-Ethan... tu me fais mal.

A ces mots il me lâcha sans protester.

-Excuse moi... je... Ash...

Sa voix se brisa.

-Je tiens plus à toi... Tu n'es pas seule Ashley.

Mes yeux rencontrèrent les siens. Un mélange d'émotions s'y bousculait, et pour la première fois je ne réussi pas à le déchiffrer.

-Monte. Je te ramène chez toi. On repassera demain chercher ta voiture.

Il recula et marcha jusqu'à l'autre côté et ouvrit la porte.

Après avoir fermer les yeux quelques secondes, j'obtempérais.

*

Nous roulions que depuis quelques minutes, le trafic était dense malgré l'heure tardive. Les passants qui déambulaient devant les vitrines des magasins et, devant les cafés et restaurants se bousculaient pour pouvoir passer, alors que certains marchaient complètement sur la route.

Un feu passa au rouge. Depuis que nous avions quitté le parking du parc, aucun de nous n'osait parler et aucun message ne m'avait été envoyé par mon rendez-vous.

La tension dans la voiture devait en être la cause, mais je commençais à trouver le feu relativement long. Du moins jusqu'à ce que Ethan parla :

-Il s'appelle Raphael. Ton frère sortait avec sa sœur.

Il ne dit plus rien. Je le regardais. Les muscles de sa mâchoire palpitaient et son regard n'était pas serein, il ne faisait que regarder de droite à gauche puis de gauche à droite, comme s'il guettait quelque chose.

-Et ?

-Et c'est tout ce que tu as besoin de savoir !

Je n'insista pas. Si je voulais en obtenir plus, il fallait que je sois patiente – même si cela avait déjà trop duré – au vu de l'effort dont il a fait preuve pour me révéler son nom.

*

Une vingtaine de minutes plus tard, il s'arrêta devant le portail et je lui tendis le passe d'ouverture. Après avoir traversé l'allée et une fois immobilisé, je m'apprêtais à lui parler avant de sortir mais il me devança en sortant. Il avança vers le perron et monta les quelques marches.

-Je peux savoir où tu vas ? Lui demandais-je.

-Considère que je suis ton nouveau colocataire pour ce soir, me lança t-il avec un sourire en coin.  

Il me fit un clin d'œil, avant d'ouvrir la porte avec mes clés et de crier :

-Carmen ! Regardez qui vient d'être  invité à dormir !

Les petits gloussements en espagnols confirmèrent que Carmen était aux anges... Aidez-moi...


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Alors ce chapitre ?

Je vous aimes.
Andréa.

PROMETS-MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant