NUMÉRO INCONNU TOME 4 [HS] - TERMINÉ

53

18 mai 2023
RU - Londres
19h20

Une odeur abondante de sang survoltant dans les airs me fait ouvrir doucement les yeux à un stade mi-clôt. Mes idées sont en vrac et une grosse douleur que je n'ai jamais ressentit auparavant envahit ma jambe droite. Je sens que mon arcade est ouverte au vu de la chaleur d'un liquide poisseux dégoulinant à flots sur mon visage. Le goût de sang se mélange très vite avec ma salive, dégoûtant. Cela me fait vite réaliser en quelques minutes très longues dans quel état piteux je suis.

Soudain, une image brutale d'Harry entrain de conduire apparaît dans mes pensées. Je tourne alors difficilement la tête pour voir si tout va bien du côté de mon compagnon. Et la pire horreur s'offre à moi. L'homme que j'aime a les yeux grands ouverts, les lèvres légèrement entre ouvertes vomissant du sang et le ventre poignardé par un morceau de verre aussi énorme que mon propre bras. L'objet tranchant a dû transpercer ses intestins pour loger sa pointe sur le dossier du siège. À cette image, un liquide répugnant remonte tout le long de mon œsophage. J'ai envie de vomir.

- Harry, murmuré - je  à un point où on ne pourrait pas m'entendre.

L'homme ne répond pas. Son visage reste figé en une expression sanglante. Je comprend très vite que son état est très critique. Et qu'il a besoin d'aide en toute urgence.

- Harry, pleurniché - je.

Sa peau est si pâle telle celle d'un cadavre qui décompose depuis quelques jours, juste le sang dégoulinant sur lui renvoie une couleur chaude mais tout en restant brutale.

- S'il te plait répond moi, bougé - je  avec difficulté pour le toucher. Bébé, couiné-je.

Malgré la douleur insupportable qui se propage dans mon corps entier, je persiste à bouger mon bras pour atteindre sa tête. Je ne peux pas y croire, il ne peut pas être mort. Harry est un dieu, il l'a toujours dit lui même. Et un dieu ne peut pas mourir, hein ?

- Harry s'il te plait, supplié - je en pleurs. Tu m'as promis que tu me laisserais plus jamais et que tu resterais toujours à mes côtés. Ne me laisse pas là, suffoqué - je. Tu m'as promis. Harry.

Il répond simplement avec ses grands yeux émeraudes ouverts fixant le vide complet. Des pleurs stridents me font rappeler que l'arrière de la voiture est occupé par Vanessa, Perrie et Zayn.

- Zayn, crie en pleurs la voix de Perrie. Réveille - toi !

- Ne me crie pas dessus comme ça, murmure une voix d'homme. Tu me casses les oreilles.

- Tu es vivant, s'exclame t-elle plus que rassurée.

- On devrait plutôt sortir de là au lieu de se parler, se plaint Vanessa. Où nous allons mourir comme des idiots, gémit-elle de douleur.

C'est vrai que la position dans laquelle nous sommes est loin d'être confortable, nos têtes caressent le plafond car la voiture se trouve sur le dos. C'est quand même étrange qu'il n'aient rien à l'arrière, ils sont sans doute nés sous une bonne étoile.

Je plie fortement les yeux face à une douleur indescriptible traversant encore une fois le long de ma jambe, qu'on me l'ampute. Cependant cela n'est rien à côté de ce que ressent mon pauvre coeur.

- Ca va, Aly ? me demande Vanessa.

Je recommence de plus belle à crier en pleurant sachant pertinemment que je viens de perdre mon âme sœur. La seule et dernière personne que j'aie aimée. Tout mon être me fait atrocement mal, j'ai mal.

- Harry ? appelle Zayn.

Mais l'homme à côté de moi ne répond pas à mon plus grand regret. C'est la première fois que j'ai autant envie d'entendre sa voix qui m'insupportait il y a à peine une demi heure. J'aurais dû en profiter.

- Il n'est plus là, sangloté - je.

J'aimerais tellement que toute cette vie à moitié entamée ne soit qu'un vilain cauchemar et que je me réveille d'un long sommeil mouvementé à ses côtés.

- Il est mort, hurlé-je dévastée.