« Cherche le ! Trouve -le ! Ramène le nous ! »
*
Encore une journée sans histoire pour Nolhan... Toujours la même routine, triste et morose. Même faculté de derniers de la classe, où le niveau d'intelligence est comparable à celui d'un embryon trisomique attardé de veau. Seul Nolhan semble pouvoir comprendre que la véritable intelligence n'est pas de savoir combien font 1 plus 1, mais bien de savoir l'appliquer dans la vie de tous les jours.
Enfant orphelin, abandonné par ses parents à l'âge de six ans, souffre douleur d'enfants dont la maturité baissait avec l'âge, Nolhan n'a jamais rien souhaité d'autre qu'avoir une famille.
Enfant solitaire, de corpulence relativement faible, il ne se passait pas un jour sans qu'il n'ai un œil au beurre noir ou une bosse dont la couleur ressemblait à celle d'un couché de soleil sur la mère méditerranée : rouge à l'intérieur et d'un bleu foncé, ressemblant à si méprendre à du violet vieilli à l'extérieur.
Aucun ami depuis sa primaire, que des ennemis depuis le collège. Pauvreté amplifiée par les rackets, il avait du mal à poursuivre ses études, malgré son niveau scolaire plus que satisfaisant.
A 16 ans , il quitta l'orphelinat, vécu de petit boulots, avec un petit appartement trois pièces, dont les seuls meubles présents étaient une cuisinière moisie, un matelas miteux posé sur le sol, avec des trous tous les cinq centimètres et une chaise. Tous ses cours rangés précieusement dans un coin.
Cependant, tout changea rapidement.
Un jour, en sortant de la fac, il heurta un petit jouet blanc. Celui-ci avait deux bras, deux jambes, deux petites ailes , et une tête ovale avec trois trous disposés de manière à ce qu'il ait une bouche, et deux yeux. Pensant qu'un enfant l'avait perdu, il le ramassa et le posa sur le rebord de la fenêtre de la fac. Il le laissa là , rentra chez lui, revue ses cours, assis par terre, jusqu'à 21 heure. Demain, il devra se lever à six heures pour ne pas arriver en retard.
6h15, Nolhan se prépare pour partir à la fac. Deux heures de marche pour arriver à l'heure. Aujourd'hui, il a des examens blancs, donc, sortira vers 13h.
Il était le dernier à sortir de la salle, mais pas de la faculté. Il était attendu par trois colosses, qui l'envoyèrent en un coup contre le mur. Assommé pendant un certain temps, il se réveilla avec encore une bosse et un œil au beur noir. En se relevant, il se cogna au rebord de la fenêtre, au dessus de sa tête.
Le jouet tomba sur son ventre, mais pas dans la même position que la veille, cette fois ci, les bras alignés avec le corps.
Voyant que personne ne l'avait récupéré, il le prit avec lui, traversa la ville, arriva dans son immeuble, monta au grenier -sa chambre- et le déposa au centre de la chaise de bois moisi. Pourquoi faisait-t-il ça? Très bonne question. Peut être voyait-il dans cette statuette le seul ami qu'il n'ait jamais eu.
Il se coucha immédiatement, fatigué de la vie qu'il subissait depuis la mort des ses parents adoptifs, il y a 16 ans.
Il s’endormit presque instantanément. Il ne rêva pas, mais il sentit une douleur énorme. Un point immense sur son visage, et une brûlure intense sur le bras droit, sur le dos de sa main droite.
Il se mit finalement à rêver, il vit le jouet blanc commencer à bouger, venir vers lui en battant faiblement des ailes, et dessiner un signe sur sa main, puis disparu.
A son réveille, le jouet blanc s'était volatilisé de la chaise. Nolhan avait toujours mal à la tête, et sa main le brûlait intensément. Une croûte blanche venait d’apparaître sur le dos de sa main droite, une croûte qui s'effrita au bout de quelques minutes pour laisser apparaître un symbole... Une goutte de sang transpercée par une dague ailée.
*
Malgré cet événement surnaturel, il continua sa vie tout à fait normalement.
En se réveillant, il prit ses cours comme habituellement, les tria, alla à la déchetterie pour jeter ceux qui étaient devenus inutiles, se fit agresser en pleine rue, tabasser dans une petite allé, roué de coup contre les poubelles, couché parmi les ordures...
C'est ici que tout changea, Nolhan se mit à éclairer toute la ruelle. Une lumière éclatante sortait du corps du battu. Les agresseurs furent aveuglés; ils juraient, tapaient dans le vide en essayant de détruire la source de cette lumière aveuglante.
Nolhan, lui, voyait à merveille. La lumière lui redonnait un peu de force, ses blessures lui faisaient moins mal, sa tête le sonnait moins, ses bosses rétrécissaient, le sang qui coulait de son nez se stoppa, celui sur son menton sécha...
Nolhan se sentait bien, pendant quelques instants, il ferma les yeux, inondé par un bien-être total. Il n'avait même plus peur de se faire frapper par ses agresseurs.
Mais le silence relatif ne dura pas très longtemps... Il entendit des coups autour de lui, chacun d'eux à un endroit différent.
Il ne voulait pas ouvrir les yeux, de peur que les coups ne lui soient destinés.
à un moment, le silence total revint, sans qu'il ne se fasse frappé une fois de plus.
Il rouvrit les yeux, et sursauta en voyant tout ses agresseurs au tapis. Pourtant, ils n'avaient aucune blessure apparente, comme s'ils dormaient paisiblement parmi les déchets.
Nolhan était tout simplement stupéfait de ce qu'il voyait. D'aussi longtemps qu'il se souvienne, il était toujours à leur place, couvert de blessure.
Il sentit alors une main se poser sur son épaule, mais pas une main d'homme, brusque et tendu, celle-ci était douce, plutôt petite, mais extraordinairement désireuse, à garder pour toujours avec soi.
Il se retourna assez brusquement, plus qu'il ne le voulait en tout cas. Et il ne regretta rien plus que ce geste stupide en voyant à qui était cette main si douce.
Nolhan avait devant lui une femme qui devait avoir à peu près son âge. Ses formes n'étaient pas magnifiques : elle n'avait pas beaucoup de poitrine, elle n'était pas très grandes mais pas trop petite non plus, la taille de Nolhan environ. Elle avait des cheveux d'un brun de forêt, des yeux bleus de la couleur d'une rivière de montagne, des lèvres rose pâle qui rappelaient les roses, fraîches et immaculées, le teint beige pâle sans aucune imperfection d'aucune sorte. Ses cheveux semblaient être doux comme un lapin, et ses lèvres suaves comme une mûre.
Elle était habillée avec une robe blanche, sans aucune tache ni aucune plissure, qui collait au corps, du cou jusqu'au genoux où la robe s’ouvrait comme des pétales au début de printemps.
Nolhan était complètement abasourdit par une telle beauté. Jamais dans une vie d'homme, on aurait pu voir une telle magnificence. Elle représentait à elle seule toutes les merveilles que dame nature pouvait dispenser.
La beauté naturelle de cette apparition divine la rendait égale aux plus beaux de tous les anges. Au dessus de sa beauté, l'aura quelle dégageait ne ressemblait à aucune autre. Jusqu'à présent, celles que Nolhan avait pu sentir étaient celles qu'ont les filles qui considèrent les hommes comme des trophées, gagnés lors du grand concours qu'est la vie, et celle qu'ont les filles qui se sentent seules et qui, du coup, cherchent n'importe quel moyen de contrer cette solitude.
Cette jeune femme en revanche n'était ni une collectionneuse, ni une frustrée. Celle-là avait une aura bienveillante, comme si le simple fait d'exister faisait de soi un être fragile à protéger, et elle se donna un point d'honneur à le faire.
La suite resta flou dans la tête de Nolhan. Il ne se souvient que du contacte entre cette femme, enfin, cette apparition, et lui. Un bref contacte qui n'avait duré que quelques secondes, le moment où elle avait posé sa main sur son épaule. Après, plus rien...
Avant, dans une ruelle sombre, parmi les déchets; après, dans une salle éclairée, mais dépourvu du moindre meuble. Elle n'était pas petite, mais le fait qu'elle était blanche, lumineuse, et dépourvue de tous meubles la rendais bien plus grande encore.
C'est étrange, parce qu'aux yeux de Nolhan, la petite rue semblait plus joyeuse, plus heureuse que cette salle.
Il changea cependant vite d'avis, la jeune femme à la main si douce venait de rentrer.
« ça va ? Demanda-t-elle avec une voix tellement douce que tous les bruits sur terre ne pourraient la couvrir.
-Oui, enfin, plus ou moins...
- Et se serais plutôt plus ou moins ? »
La réponse semblait à Nolhan toute trouvée : oui ça vas, et même plus. Mais même s'il en avait envie, il ne le dira pas. Il se contenta d'un simple « plus ». Elle semblait rassurée, ce qui réconforta encore davantage Nolhan.
« comment vous appelez vous? Demanda-t-il d'une voix faible.
-Auror, chef de la garde céleste.
-La garde céleste ?
-Inutile que je t'en parle maintenant, tu seras vite ce que c'est. Il faut juste que tu saches que tu en fais parti en tant qu'ange. »
Je pense que c'est à ce moment là que l'esprit de Nolhan était le plus en ébullition. Entre le fait qu'il soit ange, donc mort -ce qui expliquerait d'ailleurs la lumière et l'absence de douleur- , le fait qu'il soit dans une armée, et la vue d'Auror, il était sur le point de s'évanouir.
Auror le savait, elle tendit sa main droite vers le front de Nolhan, et lorsque la paume de sa main fut à la hauteur du front, une faible lueur en jaillit, et le mal de tête de Nolhan disparu.
Elle rebaissa sa main et repris la parole :
«Évite de remplir ta tête de trop de question en même temps, même si tu es très intelligent, car les réponses que tu auras dans ce cas là te sembleront bien stupides. Cela fait maintenant 7 ans que je te surveille, que je vois comment tu fonctionnes, comment tu agis, tes amis, ou plutôt tes ennemis, ta façon de vivre, tes rêves, etc. En fait, je te surveillais constamment, j'étais ton ange gardien. »
Cette révélation était sûrement encore plus dingue que les autres, lui, qui se faisait battre chaque jour, avait un ange gardien depuis sept ans ? Il voulut répliquer, mais elle fut plus rapide :
«Oui je sais, tu étais battu tous les jours, alors à quoi je te servais ? Eh bien, j'avais pour ordre de te maintenir en vie, et de te laisser te faire battre, tant que tu n'en mourrais pas. Il y a deux raisons pour lesquels je suis venue te sauver dans la ruelle : la première est que je dois te protéger contre une menace de mort, et, si je n'étais pas intervenue, tu l'aurais été. La seconde, c'est que je devais te ramener ici.
-Pourquoi pas avant ?
- Tu te rappelles de la petite figurine blanche ? Celle que tu as ramassée et ramenée chez toi.
-Oui. Mais elle a disparu.
-Tu as fais un rêve quand tu la ramenée chez toi. Et tu as eu mal à la main ?
-Oui.
-Et c'est le lendemain que tu as eu une marque sur ta main ?
-Oui.
- Et ben c'est là que tu es devenu un ange. Mais tu devais d'abord faire tes preuves, donc il a fallut attendre que tu te fasses battre pour que ton instinct de survie angélique se déclenche. »
Nolhan était stupéfaits, il avait été choisi parmi les anges, mais ceux-ci l'avaient laissé se faire battre pour prouver que s'en était un. La colère commença à monter en lui, et malgré tous les efforts qu'il fit pour se calmer, il la laissa éclater :
« Où je tombe pour être chez des sois disant anges, qui laissent les hommes se faire tabasser, un ange gardien qui n'est même pas capable de faire son boulot et une figurine qui brûle les mains des gens. Arrête un peu de raconter n'importe quoi, avec tout ça, je suis même sûr que tu ne t'appelles pas vraiment Auror ! »
Auror resta de marbre, et écouta les doléances de Nolhan comme une maîtresse qui écoute la question de son élève avant de répondre que sa question est stupide. Lorsque Nolhan eut fini, elle prit la parole à son tour :
« Je vais te dire quelque chose qui va t'étonner : déjà, je ne m'appelle pas vraiment Auror, mais je te demanderai de ne rien dire. Maintenant je m'appelle Auror, c'est moi qui l'ai choisi, et je te demande de respecter mon choix. Ensuite, je suis d'accord avec toi.
-Pour quoi ?
-pour tout. »
*
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la créature incomprise
General FictionLorsque la vie du divin coulera, Sur les trois créatures incomprise: Le traître a la traîtrise, Le sauveteur du malheur, Et le défenseur protégé, Le monde créé par les enfants du nean se dechirera.