traîtrise ? (partie 11)

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      « J'imagine que vous aviez une bonne raison pour ne pas avoir été à l’heure, dit Jeevan, d’un ton tout à fait calme, qui cependant ne cachait pas un certaine agacement provoqué par ses « collègues ». Lero et Oriane étaient séparés du groupe des trônes, et ne disaient rien. Lero affrontait le regard de l’ange de la vie directement, en montrant ouvertement sa détermination. Il avait des idées en tête, des obligations qu’il considérait trop importante pour ne pas être prise en considération. Oriane quand à elle avait fermé les yeux. Elle restait droite, les mains derrière son dos faisait un triangle coupé en deux en son centre.
Jeevan n’eut aucune réaction après sa prise de parole, et ne chercha (cherchait?) pas à en avoir d'avantage. Il savait pertinemment quels sentiments Lero éprouvait pour Nolhan, et ne pouvait absolument rien contre la volonté d’un trône, car même si la vie était le plus puissant et le plus respecté des trônes, les autres avaient autant de pouvoir symbolique que lui.
     Il n’eut de toute manière pas le temps de se faire entendre : Oriane avait rouvert les yeux. Ceux-ci avaient la même couleur que ceux de Ceo lorsque celle-ci dû repérer les retardataires. Cela signifiait que son pouvoir de trônes s’était déclenché : elle avait retrouvé Auror et Rob, et créait une connexion total avec Rob, empêchant  celui-ci d'utiliser ses pouvoirs, sous peine de rompre le contact mental. La seul autre manière de rompre ce lien, c’est le rejet de l’autre.
       Oriane récupéra ensuite ses yeux d’un brun magnifique et sauvage. Lero demanda immédiatement les nouvelles, s'ils étaient bien ensemble, ce qu’ils faisaient, et leur état actuel. Oriane ne put répondre, car Jeevan revint à l'assaut. Elle lui répondit cependant par télépathie, car grâce à sa puissance, elle pouvait multiplier ses contacts mentaux suivant ses besoins.
     Malheureusement, les trônes devaient retourner au travail. Celui-ci consiste en sécurité, défense, espionnage, recherche et enseignement. Chacune de ces fonctions étaient assurées par deux des trônes : la sécurité était l'affaire de Lero et de Ceo, la défense était organisée par Lyn et Ignis, l'espionnage par Oriane et Noa, les recherches par Aria et  Katsuo, et l'enseignement par Jeevan et Jordin.
     La tache de la sécurité consiste en la protection des hommes et des animaux. La défense est celle des anges et du sanctuaire angélique. L'espionnage est l’art d'apprendre plus sur les démons. Les recherches sont organisées en bibliothèque. Et l’enseignement, c’est apprendre aux anges combattant, patrouilleurs, etc, à se battre.
*
     La garde céleste venait de s'arrêter. Chacun d'eux firent quelque chose de bien précis : Rob s’était isolé pour communiquer avec Oriane, Auror se débarrassa de ses vêtements civils, et partit dans le lac voisin pour se laver dignement, Henry allumait le feu, et se réchauffait les mains, les jumeaux commencèrent à préparer à manger -du poulet et de la salade verte- et Nolhan rêvait. Il rêvait éveillé. Un rêve qui l’attirait sans aucune chance de le faire bouger. Un rêve qui le faisait voyager, alors qu'il ne se déplaçait pas. Nolhan rêvait.
     C’était pas un beau rêve, enfin, il ne pouvait pas être considéré comme horrible et triste, mais il n’était pas génial non plus. Il voyait Auror, mais pas la dragon. En réalité, il voyait une créature qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Auror, comme s'il s’agissait de sœurs jumelles. Cependant la Auror qu’il voyait n’était pas douce, et ne dégageait pas cette aura de bienveillance et amabilité qui la caractérise. La Auror du rêve était brusque sévère, dépourvue d’amour et de sensibilité. Elle ne dégageait qu’une aura de fureur et de vengeance . Dans le rêve de Nolhan, Auror ne portait pas la tunique blanche, ni la robe blanche qu’elle avait en sauvant Nolhan, mais elle avait un bustier de fer, dont le prolongement était un simple tissus, qui descendait jusqu'au talon, mais était ouverte ce qui laissait entrevoir les courbes de sa jambe droite. Son accoutrement était de la couleur  du soleil levant. Elle avait également des ailes d’un dégradé de rouge, allant de rouge foncé à rouge clair. Sur les avant-bras, Auror avait des protèges bras de la même couleur que le fer. Son cou pâle était embelli par un collier dont l’ornement était une larme de dragon. Sur le front, elle avait une marque brune de la couleur de ses cheveux, et qui était perpendiculaire à ses sourcils, mais qui se rejoignait.
   Son visage reflétait la haine qu’elle laissait se libérer de toute sa force et sa puissance.
    Pour ceux qui ne le savent pas encore, les larmes de dragons ne sont pas des ornements, ce sont des armes. Un dragon angélique ou démoniaque meurt en versant une larme, une larme de pierre. Celle-ci permet l'invocation de l'âme du dragon, ou même en certain cas de le faire apparaître corps et âmes durant un certain temps. Une larme de dragon a la couleur correspondante à la capacité de celui-ci. Les dragons angéliques sont ceux de glaces, des eaux et des airs. Les démons avaient les dragons de feu, de terre et le changeant, un dragon perfide qui change de forme, donc de pouvoir selon ses besoins. Bien évidement, les Dragons avaient des couleurs de larmes tous diffèrente. Je vous laisse deviner à quelle dragon correspondent les larmes blanches, rouges, brunes, bleu, transparente et changeante.
    La Auror du rêve de Nolhan avait une larme qui semblait être rouge. Seulement, et encore une fois, Nolhan ne le comprit pas sur le cou : le dragon visible derrière elle n’était pas celui du feu comme elle aurait dû être vu la couleur de sa larme, mais il s'agissait du grand dragon des glaces, blanc et majestueux. Vous le comprendrez aisément, le feu -démoniaque- et la glace -angélique- ne vont pas ensemble. La seul explication possible est que le dragon soit le changeant. Seulement, le dragon changeant et un dragon démoniaque, dont seul les légendes parlent. Auror ne peut donc pas être la maîtresse d’un dragon changeant sans être un démon, mais elle ne peut pas non plus être l’un d’eux, elle est obligatoirement ange d’après son apparence...  Je vous laisse réfléchir à ça.
*
      Après le souper, le sommeil se fut sentir. La garde céleste, habituée à ce qu’il n’y ait pas Nolhan, ne chercha pas immédiatement l’assassin, occupé par son rêve, celui-ci ne remarqua d’ ailleurs pas immédiatement que ses compagnons mangeaient sans lui.
      Alpha, Oméga et Rob avaient réellement oublié le nouveau, ce qui n’était cependant pas le cas d'Henry et d'Auror. Henry ne supportait pas du tout Nolhan, et malgré tout son temps de réflexion, il ne put trouver une excuse valable pour rejeter cette haine sur la faute de Nolhan. Auror n’avait pas non plus oublié son ancien élève, au contraire, elle ne pensait qu’a lui. Elle ne sait pas comment, mais elle savait que Nolhan rêvait, et pas un rêve ordinaire. Auror ne semblait d'ailleurs pas dans son état normal. La venu de Nolhan avait réveillé, en elle une passion intense, mais avait également éteint certaines choses des plus utiles. En effet, elle n’avait plus eut une seule vision depuis le premier combat de l’assassin. Ne sachant pas ce qui lui arrivait, elle avait décidé, après mûr réflexion, de tenter de prendre des distances avec Nolhan, afin que ce phénomène imprévue cesse.
     Finalement, Nolhan sortit de son rêve, et rejoignit ses compagnons. Chacun, à nouveau, réagit à sa façon, mais les seuls réactions intéressantes  sont celle d'Henry et d'Auror. Henry le regardait comme s'il allait assassiner l'assassin, et Auror, malgré son sourire, ne put cacher qu’elle se méfiait de lui comme de la peste.
      Le lendemain, Nolhan fut le premier réveillé. En fait, il n’avait pas dormi du tout, sa vision de la veille le hantait encore et toujours. Le petit peu qu’il put dormir fut parasité par la suite de son hallucination. Dans celle-ci, Auror combattait des ennemis que Nolhan ne put distinguer entre anges, démons, hommes, déchus, ancien dieux, ou même créatures pas encore découverte. Malheureusement, aucun de ces combats ne faisait plaisir à voir, tant pour la signification que pour la vision qu'Auror donnait à Nolhan. En effet, ce n’est à  nouveau pas la Auror douce qui combattait, mais bien la sanguinaire, la meurtrière.
      Donc, le lendemain disais-je, Nolhan fut le premier réveillé. Il faisait froid et il pleuvait. Pas de grosses gouttes, lourdes et pensantes, mais les petites gouttes qui s'acharnent à rentrer dans les parties sensibles non couvertes tels que les yeux, le nez, ou bien la bouche  (empêchant ainsi de respirer) ou encore les oreilles. Rien de plus désagréable ne pouvait être imaginé comme réveille. Soucieux pour ses compagnons, Nolhan fit apparaître un chapiteau de toile permettant ainsi au reste de la garde céleste encore endormi de pouvoir achever leur nuit de sommeil. Nolhan commençait à le sentir d'ailleurs, le froid de la Russie et son temps horriblement désespèrent. Il n’était vraiment pas tôt, il devait être quatre heures du matin à peu près. Nolhan attendit donc le réveille de ses compagnons sous la pluie, trempé et fatigué. Il ne voulait cependant pas se rendormir, de peur de continuer encore sa vision, et il se laissait se faire mouiller, complètement préoccupé par le danger qui approchait. Il se résigne donc à surveiller les alentours malgré le danger inexistant qui n'approche jamais. En effet, Nolhan était un paranoïaque.
*
      « Nouvelles de notre espion, Azazel. Celui-ci nous envoie ses coordonnés, ainsi que celle de la porte angélique.
-Voilà qui est une bonne nouvelle. répliqua le chef des démons. Maintenant, dégage. »
     Le démon qui était venu jusqu'au bureau de son supérieur tremblait de peur, mais ne pouvait pas partir : l'espion avait envoyé d'autres nouvelles.
«Quoi ? Répète moi ça ! »
Azazel était, et ça se voyait, extrêmement  énervé, pas à cause de son pauvre subordonné, mais à cause de la nouvelle qu’il venait d’apprendre. Il reprit, sans pourtant baisser son tempérament.
     « Donc, si j’ai bien compris, il faut qu’on le récupère avant qu’il soit découvert. Qu’est ce qui a disparu ?
-Son message est très flou… On ne sait pas réellement ou en est la perte. Il demande à être rapatrié avant d’être découvert. »
       Azazel répondit en revoyant son sous-fifre en le menaçant de le torturer jusqu’à ce que la vie devienne tellement insupportable qu’il s’arracherait lui-même l’une de ses veines avec ses dents.
       Azazel, lorsque l’autre démon eut disparu, fit appeler son subordonné, Hugo. Celui-ci ne tarda pas à arriver. Une longue discussion se mit en route, basé sur l'espion, la perte de ses pouvoirs, les raisons de sa demande de rapatriement, celle de sa manifestation plus que tardive ( environ 450 ans après avoir été envoyé), mais ils parlèrent aussi de l'embuscade, de l’assassin, de la porte…
     En réalité, Azazel n’avait pas confiance en son créateur et maître : Satan. Il savait que l’ange dont il avait fait exploser la tête ne mentait pas. Si un assassin est né , Satan avait rompu son sort.
      Mais il ne voulait pas mourir. Il voulait vivre. Il voulait continuer de jouir de cette vie qui lui avait apporter tellement de bien fait. Il voulait continuer son règne ( car on peut le dire, Satan ne leur dit jamais rien), il voulait garder son titre de tyran. A titre de comparaison, Staline, Hitler, et Mao sont tous des apprentis Azazel, et c’est d’ ailleurs à chaque fois grâce à lui que ses trois là son montés au pouvoir. Bref, Azazel voulait vivre.
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la créature incompriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant