Auror était fière de son élève, mais elle savait que le plus dure restait à faire : la disparition. Elle ne connaissait pas ce pouvoir, elle ne l'avait jamais vu pratiqué, elle ne sait donc pas comment l'enseigner. Le précédent assassin maîtrisait parfaitement bien ce pouvoir : on ne le voyait pratiquement jamais, à part pour les combats. Pour lui, disparaître était quelque chose d'amusant et qui devait faire rire, pas un truc offensif qui servait à détruire.
Auror admirait en silence Nolhan se battre contre des pantins mécaniques, multipliant les figures acrobatiques pour éviter leurs coups. Il se battait tantôt à la lance, tantôt à l'épée, tantôt avec l'anneau, tantôt avec le sifflet; mais ses armes favorites semblaient être les dagues. L'armure qu'il portait lorsqu'il avait des dagues lui allait à merveille... Son corps, musclé par autant de travail, était fantastiquement attirant... Son agilité plus que développée le faisait ressembler au plus beau de tous les gymnaste. Auror était complètement absorbée par le nouvel assassin. Elle n'avait pas la force mentale de cesser de le regarder, de se lever et de l'interrompre dans son spectacle de destruction. Elle savait que si elle se levait, et allait vers lui, elle ne pourrait pas s'empêcher de le prendre dans ses bras et de pleurer toutes les larmes de son corps, pas par tristesse, mais par joie, la joie de le connaître, et de l'avoir sauvé...
Nolhan s'arrêta un peu après, essoufflé comme pas possible par autant d’entraînement. Auror décida de le voir à ce moment là, mais elle hésitait encore à mi-chemin... Nolhan était si beau... Son armure se dissipa, ses armes aussi... Il respirait assez fort, ses pectoraux avaient extraordinairement bien gonflé durant ces dernières semaines d'entraînement. Et ils se gonflaient à chaque respiration... Tout son corps s'était musclé : les biceps s'étaient raffermis, ses jambes s'étaient musclées, ses épaules s'étaient élargies, son buste s'était magnifié, avec des abdominaux fantastiques... Rien n'aurait fait plus rêver Auror que de balader ses doigts le long de ce corps... Elle le savait à présent : elle était amoureuse de Nolhan.
*
« Pourquoi je suis dans cet état ? Pour elle ? Non, ce n'est pas possible, je ne peux pas tomber amoureux, pas après tout ce que j'ai vécu. Mais bon sang, pourquoi est elle toujours dans ma tête ? Pourquoi est ce que je me suis donné à font pendant les entraînements ? Parce qu'elle était là ? Non ! Ce n'est pas possible. Pas elle. Et pourtant, jamais je n’ai ressenti cette torture. Ah ! Non ! Elle vient vers moi ! Pourquoi ? Qu'est ce que j’ai fais ? Et je suis torse nu ! Oh non... Pourquoi je subis ça ? Ah, elle s'arrête. Non, elle continue...Mon dieu, qu'est ce qui m'arrive ? J'ai envie de la prendre dans mes bras... Non, je ne pourrai pas. Je n'aurai pas le mentale pour rester calme, et en plus, je suis plein de sueur... Oh non... Je suis plein de sueur... Pourquoi elle s'arrête ? Qu'est ce que elle va faire ? Je peux presque sentir son souffle sur ma peau. Mais mon dieu, comment je vais faire pour lutter. Ses lèvres pulpeuses doivent avoir un goût merveilleux. Comme j'aimerai pouvoir passer mes doigts dans cette chevelure soyeuse, la prendre dans mes bras, la soulever par ses hanches parfaites pour l'emmener où elle le voudra. Comme je souhaiterai que ces formes parfaites ne vivent que pour moi. Impossible, je sais, mais tellement espéré."
*
Auror s'arrêta à quelques dizaines de centimètres de Nolhan. Et elle commença à parler :
«Tu manies ton pouvoir des armes à merveille, maintenant, tu dois t'entraîner pour ton dernier pouvoir commun : la disparition. Mais il n'y a pas beaucoup d'explication dans mes encyclopédies...
-Ce qui signifie ?
-Que tu devras apprendre à maîtriser ce pouvoir quasiment tout seul. »
La déception se lisait dans les yeux de Nolhan. Cela ne faisait pas très longtemps qu'il était ange, un peu moins d'un mois, et il était l'un des plus rare de tous. Mais jusqu'à présent, il avait toujours pu compter sur les renseignements venant des précédents assassins, et des conseils d'Auror. Chaque jours, elle le regardait s'entraîner, en lui donnant de petits conseils par rapport à la position de son arme, au mouvement qu'il faisait, à la distance qu'il avait avec ses adversaires, à son maintient en santé, sa prise de risques etc. Auror ne pourra plus l'aider à se perfectionner.
Dans la tête d'Auror, c'était a peu près la même scène : elle, qui était si contente de pouvoir apprendre à cet apollon des anges, allait devoir le regarder faire, sans pouvoir intervenir en sa faveur...
Ne laissant rien paraître de son état moral, elle reprit la parole :
« La seule chose, en vérité , que je pourrai t'apprendre, c'est le sentiment que tu dois avoir pour disparaître : le calme absolu.
-J'avoue que ça ne m'étonne pas vraiment, après tout, pour la lumière il me fallait du bien être, pour les armes de la colère, cela paraît logique que pour la disparition, ce soit le calme. Mais je t'avouerai que j'aurai du mal à ressentir le calme quasi inexistant en moi, encore plus maintenant.
-Oui, tu m'as en effet l'air d'être quelque peut... secoué, par ton entraînement sans doute. Mais c'est justement un instant idéal pour t’entraîner a passer de deux états d'esprit complètement différents. »
Nolhan poussa un soupire de déception profond. Il aurait préféré retourner dans ses appartements, prendre une douche, et se coucher. Mais il changea vite d'avis lorsque Auror prit la main de Nolhan, et le fit s’asseoir. Il s'asseya en tailleur, en face d'elle, ferma les yeux, et écouta Auror dans l'attention la plus total.
« Concentre toi sur ta respiration... entends la... écoute la... Maintenant, pose tes mains sur ton ventre, et ressens ta respiration abdominale... Ensuite, imagine toi une bille qui se balade dans tout ton corps, et qui aspire tous tes maux, toutes tes souffrances, et toutes tes émotions, pour ne laisser que le calme... »
Nolhan obéissant à chacun des ordres d'Auror. Cette bille qui se déplace dans son corps faisait des miracles, cependant, elle ne parvient pas à supprimer toutes les humeurs de Nolhan, il a toujours une image en tête, celle d'Auror.
*
Un homme marchait dans un couloir sombre et sec, dépourvu de toute lumière. Il paraissait encore jeune, pas plus de 23 ans, il était brun, grand, avec des yeux noirs. Il était très imposant, et très menaçant. Le genre d'homme que l'on ne veut pas avoir comme ennemi. Il était habillé de noir et de rouge, deux couleurs qui lui allaient tellement bien que l'on aurait pu croire qu'il était né avec ces vêtements.
Il arriva devant une porte de bois brun sculptée. Elle était recouverte de scènes de tortures, de massacres, de meurtres. Il prit en main la poignet noire faite avec des os de main, il l'abaissa, et ouvrit la porte.
« Ah, enfin tu es là. Tu en as mis du temps. »
L'homme répondit d'un ton parfaitement neutre, comme un soldat répondrait à son supérieur.
« Veuillez m'excuser, j'ai été retenu, et...
-Arrête avec tes excuses ! Je sais très bien où tu étais. J'espère au moins que tu ne m'auras pas fait attendre autant pour rien. Que t'as t il dit ?
-Rien. Nous n'avons réussi à lui soutirer aucune information. Nous ne connaissons même pas son nom. »
L'homme qui était assis regarda dans le sens opposé à celui qu'il venait d'entendre, à travers une grande baie vitrée, avant de reprendre la parole.
« J'aurai du m’en douter... Les anges ne sont pas complètement fou. La résistance qu'a celui là nous le prouve bien. Il semblerait que ce ne soit pas encore des fillettes pleurnichardes. Que lui avait vous fait ? Et de quelle famille est il ?
-Nous lui avons fait toutes les tortures possible pour ne pas le tuer, mais il semblerait qu'il n'ait rien ressenti. Et c'est un dragon. »
L'homme assis semblait bien perplexe. Il réfléchit pendant quelques instants, puis demanda à l'autre de l'emmener au prisonnier. Il se leva ensuite, et suivit le subordonné.
Ils traversèrent le couloir dépourvu de lumière, puis empruntèrent un corridor gigantesque sans se soucier des cris de souffrances et des supplications environnantes, avant de tourner pour arriver devant une autre porte. Le subordonné l'ouvrit et laissa entrer son supérieur. La salle était carrée, dépourvue de toute fenêtre, comme les autres d'ailleurs, et au centre, un poteau avec un ange, habillé d'une tunique rouge de sang et déchirée de toute part. Le supérieur s'approcha de lui, lui leva la tête en tirant les cheveux, et commença à lui parler.
« Alors comme ça tu ne veux pas parler ? Pourquoi ?
-Quel question idiote, vous devriez savoir que les anges sont bien plus puissant que vous. Ah non, désolé, j'avais oublié : « toi comprendre si moi parler comme ça ? » ».
L'ange affichait un rictus des plus moqueur sur son visage, et le démon semblait à bout de nerfs. Il reprit la parole, en s'efforçant de rester calme.
« A ta place je ne ferais pas mon malin. Tu es très loin d'être en bonne posture : tu as été enlevé par l'un de mes attrapeurs, torturé par l'un de mes sorciers, et tu continues à faire ton malin. Les anges sont définitivement les créatures les plus bêtes sur cette planète.
-La preuve que non : même après être enlevé, je continu à te faire du tord, ça prouve bien que même moi, petit dragon de rien du tout, je suis plus puissant que tous ces incapables que vous êtes.
-Continu comme ça, et la chance que je comptai te donner s'envolera en fumée.
-Tu peux immédiatement arrêter de rêver, je ne suis pas comme tes larbins, incapable de subir le moindre supplice, je suis un ange, et fier de l'être, et jamais je ne cesserai de l'être. Je suis né pour vous combattre, et même dans la plus fâcheuse des postures je vous tiendrai tête.
-C'est bien ce qu'il me semblait...dit il en soupirant profondément, comme s'il s'occupait d'un enfant qui ne comprenait rien. Vois tu, c'est ça la différence entre vous et nous : vous ,vous vous obstinez à croire que les plus puissants doivent être les esclaves des plus faibles, nous, c'est l'inverse.
-Encore une fois, tu as tout faux... Nous, nous réfléchissons à l'avenir, vous, vous pensez seulement au présent. L'homme est peut être la créature la plus faible, mais il est l'avenir de se monde. Il est la jonction entre le bien et le mal, la balance. Nous, anges comme démons, nous serons bientôt les plus faibles, car ton maître t'as créé pour s'amuser, le miens pour protéger. Donc lorsque vous disparaîtrez, quand Satan aura assez joué, nous, on n'utilisera plus nos pouvoirs, afin de devenir des hommes.
-Donc d'après toi nous serons les premiers à périr ?
-Obligatoirement.
- Je t'annonce que tu as tord. »
Après ces derniers mots, il se leva ,tandis sa main, et fit exploser la tête de l'ange, dont le corps s'écroula, décapité, ensanglanté. Le démon avait utilisé l'une de ses armes favorites : la bombe interne, l'une des armes démoniaques que peuvent faire apparaître les sorciers. Puis il regarda le cadavre sans tête et dit : « Tu vois, le premier à mourir, c'est toi. »
*
L'autre démon semblait légèrement étonné par cet excès d'humeur dévastateur. Ils venaient de perdre un informateur des plus importants. Cela faisait maintenant deux semaines qu'ils avaient eu vent de cette information : un nouvel assassin dans le rang des anges. Cette nouvelle était un coup de tonnerre chez les démons, car rien d'autre ne peut les détruire. Bien évidement, les anges peuvent les tuer, mais pas les exterminer. Pareille pour les anges, les démons ne peuvent les exterminer. En réalité, les deux frères, Satan et Michael -Dieu si vous préférez- ont tous deux lancé un sortilège pour protéger leur création. Mais encore une fois, même pour ça, les deux frères n'agirent pas de la même manière. Michael lança un sort de protection sur ses anges, une bénédiction qui leur assure de ne jamais pouvoir disparaître complètement. Satan lança lui un maléfice sur l'une des classes des anges : les assassins. Le maléfice empêchait l'apparition de nouveaux assassin, tant que Satan le voulait. En contre partie, ce maléfice est également bénéfique pour les anges, car les assassins reçurent des pouvoirs phénoménaux, capable de détruire toute une race de créature.
Le démon qui avait assisté à la scène d'explosion cérébrale s'approcha d'un pas de l'acteur principal de cette pièce de théâtre aussi réelle que cruelle. Le sorcier meurtrier leva la main vers son subordonné pour lui dire d'arrêter d'avancer. Celui-ci s'arrêta immédiatement. Le démon rebaissa alors sa main, et regarda à nouveau le cadavre sanglant, avant de se remettre à parler d'une voix absente.
« les anges sont définitivement de véritable créature sans cervelle.
-Il vous a pourtant tenu tête jusqu'au bout.
-Jamais je ne l'aurai tué si je n'avais pas obtenu les informations qu'il me fallait.
-Quels informations ? Il n'a rien dit.
-Faux, tu n'as rien écouté, et lui n'a fait que répondre à mes questions.
-J'ai très bien entendu tous ce qu'il disait, il ne disait rien. »
Le supérieur poussa un soupire de désespoir. Il quitta le cadavre sans tête des yeux et plongea ses yeux bleus obscur dans ceux de son acolyte.
« Nos craintes viennent d'être officialisée par cette imbécile : il y a bien un nouvel assassin.
-Et comment pouvez vous en être aussi sûr ?
-Jamais un ange n'avait parlé de notre fin prochaine. Celui-ci nous l'a prouvé en évoquant de manière cachée le grand maléfice de notre maître, en disant qu'il allait vite se lacer de nous. »
L'autre démon comprit à présent son chef : si il avait continué à rentrer dans le jeu de l'ange, c'était pour lui faire croire que les démons ne comprenaient rien, et l'obligeaient à se justifier. Il regarda à nouveau son supérieur et recommença à lui parler.
« Que devons nous faire ?
-Le détruire... »
*
VOUS LISEZ
la créature incomprise
Aktuelle LiteraturLorsque la vie du divin coulera, Sur les trois créatures incomprise: Le traître a la traîtrise, Le sauveteur du malheur, Et le défenseur protégé, Le monde créé par les enfants du nean se dechirera.