mission compromise (partie 13)

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« Enfin tu es réveillé, j'ai commencé à m'inquiéter, il est plus de 11h.

-Déjà 11h ? Pourtant il fait encore nuit noir. Es tu sûr de ne pas t'être trompé ? »

Auror venait d'ouvrir les yeux, et avait encore du mal à les maintenir parfaitement ouvert. Nolhan n'avait pas ce problème. Après sa bataille contre le lounar, il ne put retrouver ne fut qu'une seconde le sommeille. Il décida donc de s'entraîner jusqu'au levé de l'un de ses coéquipiers. Auror était la première debout, Rob, Henry, Alpha et Oméga n'étaient toujours pas réveillés.

Auror ne tarda pas à ouvrir entièrement ses paupière, se retourna vers l'assassin, et l'embrassa avant de commencer à lui parler, à moitié en pleurant. Elle lui expliqua ce qui lui était arrivé : son évanouissement, et ses divagations. Elle lui dit aussi ce que Lero avait dit sur son état, c'est-à-dire que Nolhan subissait une maladie citée nulle part, mais déjà rencontrée dans deux cas, chacun de ces deux cas n'avaient pas survécu. Lero avait également conseillé d'écarter les deux cygnes de l'assassin afin de couper le lien magique qui venait de se créer entre les jumeaux et Nolhan.

Alpha et Oméga s'étaient d'ailleurs immédiatement réveillés, et racontèrent ce que Nolhan leur avait transmit : la vision de Rob (ils n'eurent pas le temps de voir la suite).

Finalement, Auror lâcha son ancien élève et lui annonça une dernière chose : une marque venait d'apparaître sur le contour de l'œil droit de l'assassin, une marque totalement abstraite, qui faisait la longueur et la forme des sourcils droit en haut, et descendait en queue de dragon jusqu'à la joue.

Même Lero ne pouvait dire de quoi il s'agissait. Il ne pouvait strictement rien dire, mais selon lui, la marque était trop classe.

Nolhan fut immédiatement apparaître un petit miroir rond, et constata qu'en effet, la marque qui venais d'apparaître était magnifique.

Auror sursauta soudain, comme si elle venait d'entendre le hurlement d'un fantôme, et c'était presque le cas : Nolhan avait accroché le lounar après l'avoir assommé par ruse. Il l'avais accroché avec la seul chose qui pouvait le retenir : rien.

Ne vous méprenez pas, le rien avec lequel Nolhan avais accroché la bête de la lune était bien présent : Auror elle-même fut étonnée de ne pouvoir passer sa main à travers cette cage invisible. Nolhan avait modifier l'espace afin d'enfermer cette pauvre créature, il avait créé une autre dimension, mais si proche de la notre que l'on pouvait encore voir cette créature.

«Tu sais bien sûr ce que c'est, n'est ce pas ?

-Un lounar, la créature de la lune.

-Tu sais évidement que battre un lounar et quasiment impossible, et que personne n'a pu l'expliquer. Tu sais que cette créature a des facultés quasiment infini, tels que la disparition de tous ce qui n'est pas naturel, ou même dans certains cas de tout ? Tu sais bien sûr que cette créature peut modifier le temps comme l'espace ? Qu'il peut ralentir l'un comme casser l'autre ? Je me demande d' ailleurs comment ça se fait qu'il ne soit pas encore parti...

-Depuis que je l'ai mis la dedans, il n'a plus rien dit, n'avait plus son air de belligérant. Maintenant quand je le regarde -Nolhan se retourna et se mit à la hauteur du lounar blanc- je pense qu'il n'est pas hostile. »

Nolhan tendit sa main à travers le vide qui séparait la créature de l'assassin. Le lounar ne grogna pas, il se rapprocha plutôt vers son geôlier et lui tendit le museau.

Comme si un coup de foudre venait d'éclater, le lounar sortit de cette autre dimension et à la place de fuir, s'assit bien paisiblement devant Nolhan. Ce dernier se mit à caresser la créature de la lune.

Auror ne bougea pas, elle était bouche bée, médusé par une telle camaraderie naissante entre deux nouveaux ennemis. Cependant, lorsqu'elle fit mine d'approcher, le nouveaux compagnon de l'assassin se mit en travers de sa route, bloquant nette son début de progression.

*

Lero entra violement dans le bureau d'Oriane. Il n'était pas dans son état normal, il était bien plus mystérieux que d'habitude. Oriane ne semblait pas du tout interpellée par une telle ouverture : plus d'une fois l'ange de l'espoir était venu chercher oreille attentive près de sa confidente angélique. Sans arrêter ce qu'elle était en train de faire, elle fit signe à Lero de s'asseoir. Celui-ci resta debout. Oriane sembla cette fois totalement stupéfaite par ce refus. Lero se mit à tourner en rond dans le vaste bureau de marbre blanc. Il commença à parler, sur un ton absent.

« J'ai repensé à la prophétie... Et finalement, je doute que Lyn soit l'une des créature citée.

-Ah oui, et pourquoi ça ? Qu'est ce qui t'as fait changer d'avis ?

- Lyn n'a pas réagi de manière incompréhensible : il était poursuivit pour avoir « trahi », donc sa décision de nous rejoindre est plus que compréhensible. Seulement, la prophétie fait semble-t-il allusion à une créature incomprise...

-C'est le terme employé en effet. En revanche je ne vois toujours pas ce qui t'a fait changer d'avis.

-J'y arrive. Ce que nous pensions était faux : en réalité, ce n'est pas la créature qui est incomprise, ou en tout cas pas dans ce cas, mais ce sont les actions, les faits de cette créature. Lyn ne peut donc être cette créature. Maintenant je te pose une question : quelle est selon toi l'action la plus incompréhensible que tu connaisses ? »

Oriane regarda longuement l'ange de l'espoir. Elle ne savais en fait pas si ce changement d'idée était valable, et dans ce cas, pourquoi rechercher une action ? La créature incomprise, d'après elle, cette fameuse entité était incompréhensible par sa création. Mais un détail attira son attention : la flamme qui brûlait dans les yeux de Lero, la même qui brûlait dans les yeux de Nolhan lorsqu'il expliquait la définition de son pouvoir.

Elle était donc obligée de croire aveuglément Lero. Ce dernier arrêta soudain de tourner, et posa les deux mains sur le bureau de sureau d'Oriane. Cette dernière sursauta avant de regarder son interlocuteur.

« Alors, tu as une idée ?

-Désolé, j'étais en train de me convaincre que tu avais raison. Laisse moi un peu réfléchir... Non, franchement je ne sais pas...

-Moi j'ai mon idée, mais tu vas sans doute dire que j'ai tord.

-Dis toujours.

-L' amour. L'amour est la chose pour moi la plus incompréhensible sur terre. Elle te change complètement, te fait faire des actions sans réfléchir, t'oblige à ne penser qu'aux autres.

-Ce n'est pas faux, mais maintenant j'aimerais que tu m'expliques de quelle forme d'amour il s'agit. Tout ce que tu dis depuis avant me parait tout a fait vrai, cependant, tout le monde a déjà connu l'amour, de n'importe quelle façon.

-Tu as raison... Il faut d'abord trouver toutes les formes de l'amour avant d'essayer d'en trouver une plus précisément. Et puis, mon raisonnement, même s'il est logique, peut s'avérer faux. »

*

La garde céleste venait de se mettre en route pour le campement des bleus ( après le choix de suppression de leur première sous-mission). Ils n'étaient pas très loin de leur point de ralliement, et à mesure qu'ils avançaient, le temps tournait au soleil. La neige mélangée à la pluie, le vent glaciale et tempétueux commençait à se faire rare. Tant mieux d' ailleurs. Enfin les anges pourraient se reposer correctement.

Nolhan et Rob marchaient à l'avant du groupe, suivit de près par les jumeaux, eux-mêmes suivies par Auror et Henry. Il semblerait que le beau temps ait un effet des plus bénéfiques sur cette unité. Même Henry semblait avoir oublié sa rancœur envers Nolhan. Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.

Mais cette paix, cette joie et cette détente ne pouvait durer éternellement, elles cessèrent très peu de temps après le départ de la garde, lorsqu'ils arrivèrent en amont d'une petite colline.

Nolhan s'arrêta soudain de marcher, les yeux écarquillés. Rob continua dans sa lancé encore quelques mètres avant de s'arrêter puis de reculer lentement jusqu'à hauteur de l'assassin. Alpha et Oméga ne s'arrêtèrent pas avant d'avoir heurté une tante de toile déchirée de toute part. Henry et Auror continuèrent de s'avancer jusqu'à atteindre le début de ce chantier, puis Auror se retourna, et fit un pas vers Nolhan, avant de se raviser et d'à nouveau contempler le massacre.

La colline était recouverte de sacs bruns éparpillés sur toute sa longueur, il y avait des restes de tentes en toiles, déchirées, mordues et piétinées. Des restes de nourritures, des casseroles cabossées et percées, des couverts tordus, des coussins fins éventrés, des matelas déchiquetés, et plus aucune personne vivante.

En vrai, il n'y avait rien de très alarmant, mais le fait qu'il n'y ait personne est bien plus inquiétant que le reste. Si encore il y avait eu des cadavres, cela aurait voulu dire que les anges avaient été anéanti proprement, mais comme il n'y a personne, cela peut signifier qu'ils ont été enlevés, ou bien encore qu'ils avaient trahis. Oui, la garde céleste aurait préféré tomber sur des cadavres, même si c'est triste à dire.

Nolhan ne pouvait supporter plus longtemps la vision d'une tel scène. Il utilisa donc ses pouvoirs pour faire disparaître temporairement ce campement dévasté. Après que Nolhan eut fini son tour, il alla voir ses compagnons, qui avaient déjà commencé à assembler du bois pour brûler les vestiges du massacres. Lorsqu'il ne fus plut qu'à quelques mètres, il se retourna, et vit le lounar lui arriver dessus. Il pensait pourtant que ce dernier était parti une fois que Nolhan avait protégé la dragon, mais non, celui-ci revenait en courant. Il s'arrêta devant l'assassin, ce dernier se mit à le caresser lorsque la créature de la lune se mit à grogner. Nolhan enleva immédiatement sa main, de peur de voir celle-ci disparaître dans le gosier de l'animal. Le lounar attrapa la manche de l'assassin, et se mit à le tirer. Nolhan comprit que le loup de la lune voulait lui montrer quelque chose d'important.

Le lounar l'emmena au-delà des deux arbres qui surplombaient la colline, et ce qu'il y avait derrière le pétrifia.

*

«Il faudra que tu réunisse le conseille, la chose est bien plus grave qu'on ne le pensait.

-Pourtant, la mission suit la route prévue. Certes il y a un petit contretemps, mais ça ne change rien à la mission d'origine. Ils ont retrouvé les bleus, maintenant, ils vont vers les samouraïs.

-Comment peux-tu être aussi stupide ? Ou alors c'est de l'égoïsme ? Tu acceptes tout bêtement que la garde céleste aille dans ce piège des plus odieux ? Il est grand temps que le conseille se réunisse et reprenne les choses en main. Cela fait maintenant depuis le départ de la mission que les démons dictent absolument tout. Ils nous forcent à entrer dans leur jeu en nous obligeant à avoir des pertes inutiles. L'ange de la vie devrait se soucier de celle des siens non ? Pourtant je n'ai pas l'impression que le grand Jeevan se soucit de ses acolytes. Pourquoi diable n' y a-t-il que de la bêtise dans tout ce que tu nous demande d'accepter ? Je ne dis pas là que tes ordres sont inutiles, ils doivent sans doute avoir leur fondement, mais je ne comprends quand même pas pourquoi tu ne nous dis rien. Depuis que l'autre est arrivé, tu prends et gardes les rênes. J'ignore même où sont les autres trônes, à part Oriane qui ne bouge pas, Lero qui essaie de trouver un moyen de sauver notre monde dans son coin, et Katsuo et Ceo qui protègent tant bien que mal l'endroit même où nous sommes, même si ce n'est pas leur rôle. Bon sang, Jeevan, que t'arrive-t-il ?

- D'abord, tu vas me dire pourquoi tu portes tellement d'intérêt à la vie de ce garçon. Pourtant tu ne semblais pas l'apprécier, mais il semblerait que tu sois enfin redevenue ce que tu dois être : un trône. Ensuite, je ne veux pas prendre les rênes, mais il semblerait que je sois le seul qui ait le courage de le faire. Maintenant que la garde céleste a retrouvé les bleus, qu'importe dans quel état ils sont, ils doivent faire semblant de continuer la mission, sinon les démons auront vite fait de les détruire de suite. Leur seule chance de survit est de jouer le jeu. Mais tu as raison, l'acte des démons ne peut être toléré. Mais nous ne pouvons déclarer la guerre immédiatement. En revanche, on peut sauver la garde céleste. Réunion immédiate pour tous les trônes. »

*

la créature incompriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant