Lindsay, la vie et elle

Chapitre 3

Paniquer ou ne pas paniquer ? Telle est la question. Tandis que j'entendais ses pas se rapprocher, je ne pouvais plus bouger. Un milliard d'émotions et de sentiments me traversaient en même temps, le principal étant cependant : que me veut-il ? Sûrement se moquer de moi après ma magnifique scène de ce matin. Ou alors, un pari débile avec ses copains qui le pousse à venir parler à la nulle de service. A part ces deux options, aucunes autres ne me semblait plausibles. Avant même que j'ai le temps de me retourner pour le voir, il me saisit le bras.

-          « Tu es sourde ou tu m'ignores ? » Ça c'est ce qu'on appelle une entrée en matière violente. J'en déduis donc qu'il vient se moquer de moi. Ok. C'est bon. Je panique.

-          « Qu... Quoi ? Euh ... Non ... Enfin je t'ai entendu hein c'est pas le problème c'est juste que ...

-           Tu es encore secouée par ce matin ?

-          Un peu oui ... »

Il avait lâche mon bras et avait mis ses mains dans ses poches. Nous étions alors face à face et je pouvais admirer de plus près son visage parfait. Ses lèvres étaient fines et rosées, son nez était fin et en parfaite harmonie avec le reste de son visage. Tandis que je me perdais dans ses yeux semblables à un océan vert, il se mit à sourire. Son sourire illumina le couloir et dévoila ses dents blanches et alignées. Deux fossettes se formèrent des deux côtés de sa bouche et moi, je fondais.

-          « Lindsay ?

-          ...

-          Lindsay ça va ?

-          Euh oui, désolée, je ... enfin je ..

-          Tu me reluquais c'est ça ?

-          Oui ... Enfin quoi ?! Non jamais voyons ! Quelle idée !

-          Si tu le dis. Tu me fais vraiment rire.

-          Merci, enfin je sais pas comment le prendre ...

-          Un compliment. J'aime les filles qui me font rire. » D'accord, je meurs quand ? Incapable de parler, je restais là avec mon air béa.

-          « En fait, j'étais venu voir si tu allais mieux. Après ton malaise de ce matin, je voulais m'assurer que tu ailles bien. Tu as fait une frayeur à toute la classe et, en tant que délégué, je veux savoir comment tu vas.

- Ahah c'est gentil mais tu as ta réponse maintenant ! Je suis au top de ma forme ! A plus ! » Mon cerveau avait réactivé la fonction "parler". Sa devise ? La meilleure défense, c'est la fuite. Et avant de m'enfoncer dans un ridicule monstre et de faire définitivement peur à Tyler, je préférais m'éclipser.

Le regret me saisit immédiatement. J'aurais dû continuer à lui parler et agir comme une fille normale pour une fois. Mais non, impossible. Dès que je suis près de lui, tout s'emmêle.

Je pousse alors la lourde porte qui mène à la cour du lycée. Je vais enfin rentrer chez moi. J'aperçois Cassey en train de sortir de notre prison. J'ai envie de courir la rejoindre pour lui dire ce qui vient de se produire sauf que mon corps me l'interdit. Je tient à peine debout alors courir, c'était un peu trop. Je pris le risque de me retourner pour voir où Tyler était partit. Il venait de sortir du lycée et se dirigeait vers son groupe d'ami aka l'équipe de football du lycée à qu'il aillait sûrement raconter notre conversation très intellectuelle dans laquelle je me suis totalement ridiculisée. Ils n'aillaient donc pas tarder à se moquer ouvertement de moi. J'accélérai alors le pas pour ne pas subir de plein fouet les rires gras de ces joueurs de foot. Musclés et sur d'eux, les membres de l'équipe la plus en vogue du lycée étaient un tas d'hormones sur pattes. Enchaînant filles après filles, ils étaient les rois du lycée. Ils impressionnaient les plus jeunes qui n'osaient pas les approcher et s'acharnaient sur les plus faibles de leur promo. J'en faisait partit. A chaque fois que je passais à côté d'eux, j'avais le droit à une petite remarque bien sentit du style « Oh regardez, un rat de bibliothèque » ou encore « mais ce ne serait pas notre petite intello barjo ». Oui, pour eux quand on passe sa vie la tête dans un livre, on est forcément une intello. Sachant que je ne suis pas si douée que ça en classe, selon moi, leur théorie tombe à l'eau.

J'avais rejoint le portail métallique et je sortit enfin de cet enfer. J'eu l'impression de passer dans un autre monde, plus calme et serein. Je pris la direction de chez moi tout en branchant mes écouteurs à mon IPhone (cadeaux de mon père lors du dernier noël). Angel Zoo de Phlake se lança. Ma chanson favorite. Je n'étais cependant vraiment pas en forme, le trajet s'annonçait très long.

C'est cadeau, en attendant la suite...