Chapitre 17.

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Aux alentours d'une heure du matin, le film se termina. Mes vendredis soir commençaient à se ressembler fortement car cela faisait deux semaines de suite que je me retrouvais en compagnie de Tyler. Ce n'était pas pour me déplaire. Je n'avais d'ailleurs aucune envie de rentrer chez moi, surtout à cette heure-là. Rentrer seule dans les rues n'était pas l'idéal. Comme s'il avait lu dans mes pensées, Tyler me proposa de rester dormir. Je fis semblant d'hésiter avant d'accepter de façon neutre (sachant que je dansais intérieurement). Nous quittâmes alors le salon afin de retourner vers sa chambre où Tyler prit un de ses t-shirts qu'il me donna en guise de pyjama. Étant plus grand que moi d'une bonne tête, ses vêtements me feront sans aucun doute une robe. Je partis me changer dans la salle de bain avant de revenir dans la chambre, un peu gênée d'être en simple t-shirt devant lui. Son odeur imprégnait le tissu blanc sur lequel était écrit « 199X kid » en lettres majuscules noires. J'adorais ce t-shirt et l'envie de repartir avec apparu aussitôt.

« - C'est pile à ta taille à ce que je vois » dit-il en riant, ce qui me détendis. Je vins m'asseoir sur son lit tandis qu'il s'était assis à son bureau. Cette distance entre nous était la bienvenue ne me sentant pas prête à être près de lui dans cette tenue.

« -J'ai oublié de te demander tout à l'heure mais comment es-tu montée jusqu'ici ?

  - J'ai peut-être, malencontreusement et de façon totalement instinctive, emprunté innocemment un escabeau dans le garage malheureusement ouvert de tes voisins. » Quelques secondes s'écoulèrent avant que le rire sonore de Tyler éclate dans la chambre. Je ris avec lui, réalisant le ridicule dont j'avais fait preuve pour m'introduire chez lui.

« - Non mais t'imaginer voler puis transporter l'escabeau à travers la rue c'est ... ça n'a pas de prix » déclara-t-il entre deux éclats de rire. J'adorerais parler avec lui, car nous finissions souvent par un fou rire.

« - Autre question : comment as-tu eu mon adresse ?

  - Je t'assures que tu ne veux pas savoir... lui répondis-je sur un ton que je voulais mystérieux.

  - En effet, je ne préfère pas. » répliqua-t-il amusé. Un silence confortable s'installa. Nous étions tous deux fatigués après toutes ces émotions.

« - Qu'est ce que tu fabriques avec Peter Davis ? lança soudain Tyler de but en blanc. Il brisa le silence mais sa question sonnait telle un reproche.

   - Tu me surveilles maintenant ? lui lançais-je, un brin provocatrice.

   - Non, dit-il mal à l'aise. Je vous ai vu quitter le lycée ensemble et ça m'a surpris étant donné que tu ne traînes pas avec lui habituellement.

   - Mouais ... On est juste voisin en littérature et il avait besoin d'aide pour ses révisions. On a décidé d'en parler sur le chemin du retour afin de nous éviter de bloquer une heure juste pour ça. » Je venais de lui mentir délibérément et de façon spontanée, sans laisser paraitre quoi que ce soit. Davis et moi nous étions promis de ne mettre personne dans la confidence tant que nous n'avions pas finis notre plan. Je ne pouvais donc rien lui dire. Je ressentis tout de même un pincement au cœur car je savais qu'il désapprouverait le projet. Après sa morale sur répondre à la méchanceté par la méchanceté, lui dire que je comptais détruire Ashley était complétement suicidaire. Il m'aurait sans aucun doute chassé de chez lui pour ne plus jamais me voir.

Tyler me conduisit jusqu'à la chambre d'amis dans laquelle j'allais passer la nuit. Je n'étais pas déçue, bien au contraire. Je voulais faire les choses bien et de façon réfléchie, sans aller trop vite. Dormir chez lui était déjà un grand pas. Située juste à côté de la chambre de mon hôte, la pièce était minimaliste. Un lit trônait au centre, tandis qu'une armoire en boit épousait le mur droit. Une commode était placé à côté de l'entrée tandis qu'à gauche du lit se trouvait une table basse ornée d'une lampe de chevet. Les murs était recouvert de parquet blanc donnant à la chambre des allures de chalet. Une grande fenêtre latérale faisait presque le tour de la chambre, partant du coin gauche jusqu'au milieu de la tête de lit. Je me sentis immédiatement à l'aise. Je me jetais sur le lit ce qui fit rire Tyler. Il était très confortable. Je me décalais à gauche afin de laisser de la place à Tyler qui s'élançait à son tour.

« - Je n'avais jamais tester ce matelas. Il est deux fois plus confortable que le mien ! Je vais le déménager dans ma chambre dès demain ! » affirma-t-il, rieur. Nous étions allongés l'un à côtés de l'autre et bizarrement, je me sentais bien. Mon idée de ne pas laisser les choses se faire trop vite s'envola. Cela se faisait naturellement et c'était le principal. Tyler se releva et j'en fit de même. Assis sur le lit, nous avions l'air idiot. Aucun de nous ne savais quoi faire ou dire. Il se tourna vers moi et verrouilla ses yeux émeraudes dans les miens. J'étais incapable de bouger, trop absorbée par cet océan de jade. Il s'approcha de moi, et prit mon visage dans sa main ce qui déclencha une vague de chaleur dans ton mon corps. Sans prévenir ses lèvres se posèrent sur les miennes. Douces et agréables, elles s'accordaient parfaitement au mienne. D'abord timide, notre baiser devint rapidement passionné. Je glissais ma main dans ses cheveux que je tirai légèrement, le faisant ainsi grogner de plaisir. Tandis que nos langues se mêlaient, sa main descendit sur ma jambe nue me faisant frissonner.  La pleine lune nous éclairait, rendant cet instant magique. Des papillons volaient dans mon ventre tandis que la Terre s'était arrêtée de tourner. Je pouvais mourir en paix. Il décolla ses lèvres des miennes, un sourire scotché au visage.
"-Bonne nuit Lindsay" Sir ces derniers mots, il se leva et de quitta la pièce, n'arrêtant de me regarder qu'arriver devant la porte. J'étais aux anges, Après ça, il était clair que je n'allais pas dormir de la nuit, me repassant notre moment en boucle et en boucle.

Lindsay, la vie et elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant