Je retirais mes talons, à la recherche d'un moyen de m'évader. La pièce sentait l'humidité et le matelas était miteux. Les murs suintaient. Une petite fenêtre apportait un semblant de jour. Cependant, elle était bien trop haute pour que je l'atteigne. Je n'en revenais pas que mon frère, la personne censée me protéger et prendre soin de moi, ose me traiter de la sorte.
Je collais mon oreille à la porte et je ne distinguais qu'un bruit de fond indiscernable. Je me risquais à regarder par la serrure mais je ne vis rien. Le mur en face de la chambre était taupe et m'angoissait. Tout était si sombre et froid. Un frisson me parcouru et pendant un court instant, je fus tentée de m'asseoir sur le matelas, pleurer et attendre qu'on vienne me délivrer.
Néanmoins, une petite voix dans ma tête me poussait à rester debout et me sortir de là. Or, je ne voyais aucun moyen d'y arriver. La fenêtre était inatteignable et je n'avais rien pour crocheter la serrure. Je n'avais même plus mon téléphone puisque les fédéraux me l'avaient retiré à peine m'eurent-ils plaquée par terre.
Le temps semblait infini tandis que l'angoisse me rongeait. Debout dans la chambre, complètement désespérée dans ma robe blanche, je me retrouvais face à une impasse. Je passais une main nerveuse dans mes cheveux tandis que mon esprit carburait pour trouver une solution. J'avais les mains moites et étrangement chaud. La drogue devait encore faire effet finalement. J'entendis des bruits de pas et je me précipitais sur le matelas, m'asseoir en tailleur, l'air de rien. Mon cœur battait à mille à l'heure, j'avais l'impression de courir un marathon. La personne s'arrêta devant la porte quelques instants avant de repartir. Je repris ma respiration soudain au bord de l'étouffement.
Je me relevais brusquement sachant exactement quoi faire. Sans réfléchir, j'ôtais ma robe puis mon soutien-gorge. Je renfilais rapidement ma tenue de soirée et saisit mon sous-vêtement. C'était l'un de mes préféré, blanc avec de la dentelle noire, celui qui avait fini à l'autre bout de la chambre lors de notre voyage à Toronto. J'eu un pincement au cœur mais je n'avais pas le choix. Je courbais la pince qui servait à attacher les deux côtés. Droite, je forçais ensuite sur un côté pour la libérer de l'emprise du tissu. Le fil en fer résista mais je réussis finalement. Alors similaire à une épingle, j'avais ainsi un outil parfait pour crocheter une serrure.
Je me précipitais vers cette dernière. À genoux, transpirante, je priais pour que cela fonctionne. J'introduisit mon instrument de fortune dans la serrure. Le mécanisme se fit timide et je mis cinq bonnes minutes à le trouver, mes tremblements n'arrangeant rien. Une fois sur l'engrenage du verrou, je commençai des mouvements complètement hasardeux et imprécis, n'y connaissant vraiment rien au crochetage de serrure. Je suppliais un Dieu quelconque pour que personne n'entende les grincements créés par mon activité.
Dix minutes plus tard, j'étais toujours dans la main position, désespérée. Peter devait déjà être bien amoché ou encore en prison. La panique me saisit. Il fallait que ça marche, je n'avais pas le choix. Mes tremblements cessaient immédiatement. Mes gestes se firent précis et efficaces. Qui aurait cru que j'avais l'âme d'une cambrioleuse ? Tyler, peut être, vu que je m'étais introduit chez lui.
Un clic se fit soudainement entendre, m'arrachant un cri de joie que j'étouffais immédiatement. Je pris mes talons à la main, balançais mon soutien-gorge à l'autre bout de la pièce et ouvrit discrètement la porte. Je passais la tête dehors pour vérifier qu'il n'y avait personne. Le chemin était libre et je sortis de la pièce, surexcitée mais aussi terrifiée. Je traversais rapidement le couloir guidé par les voix indistinctes qui me guidèrent jusqu'à l'entrée du salon. Je jetais un coup d'œil rapide. Peter était toujours assis sur la chaise, la tête baissée, semblant déterminé à ne rien dire. Thomas était derrière lui, les mains sur ses épaules, lui mettant sûrement la pression, tandis que Jessey était à demi assis sur la table.
« - Peter, nos supérieurs seront là d'un instant à l'autre. Je t'assure que tu préfères notre interrogatoire, lui appris Thomas sur un ton rassurant qui me surpris. Il ne jouait plus au méchant flic soudainement ? Peter ricana, ce qui me fit froid dans le dos. Sa détermination et son calme étaient bluffant.
- Thom', je peux te parler ? » demanda Jessey, inquiet. Thomas accepta et le deux partir dans le jardin. Séparés du salon par une baie vitrée, ils s'isolèrent tout en gardant un œil sur le détenu. C'était le moment idéal pour agir.
Thomas me tournais le dos et de même pour Jessey. Je me précipitais vers Peter, posant ma main sur son bras. Il releva brusquement la tête.
« - Putain, Lind' comment ... » Je lui posais la main sur la bouche pour le faire taire
- Je t'expliquerais plus tard, maintenant, on s'en va. » le précipitais-je. Je me dirigeais vers la baie vitrée et la refermais. Thomas se retourna brusquement, les yeux écarquillés. Je le saluai de la main et il se mit à crier.
« - Lindsay, tu fais une énorme erreur, ouvres tout de suite ! » me somma-t-il. Je lui souris de toute mes dents tandis que Peter le salua en imitant le salut militaire avant de prendre ma main. Mon frère venait d'entrée dans une rage folle et nous avions intérêt à quitter les lieux très rapidement. Nous courrions vers la sortie, aussi vite que possible, en sueur, transcendés par l'adrénaline.
La porte d'entrée nous attendait et Peter l'ouvrit, sans réfléchir, aussi pressé que moi de retrouver la liberté.
Une lumière nous aveugla, nous stoppant net sur le palier.
« - FBI, plus un geste ! » nous cria une femme dans un haut-parleur. La lumière s'éleva et c'est alors que nous réalisions l'ampleur que cela avait pris. Cinq voitures banalisées cerclaient le périmètre, ne nous laissant aucune échappatoire. Des hommes armés nous attendaient. Peter me regarda, désolé. Je le rassurais, serrant sa main, murmurant un « tout va bien », alors qu'en réalité, nous étions en plein cauchemar.
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Lindsay, la vie et elle
Novela JuvenilLindsay est une fille banale. Pas très populaire, elle craque complètement pour le quarterback de l'équipe de football du lycée. Sa meilleure amie lui lance un défi : sortir avec ce dernier avant la fin de l'année. Mais comment faire lorsqu'on a au...