Chapitre 4

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J'arrivais enfin chez moi. Le lycée se situait à trente minutes de mon immeuble. J'y allais et rentrais à pied. Ce trajet était pour moi l'occasion de respirer et de penser à autre chose que les cours et mes divers problèmes. Mon immeuble était en briques recouvertes d'une peinture beige. Pas très grand, il n'y avait que six étages et nous habitions le quatrième. Il n'y avait pas d'ascenseur ce qui obligeait à prendre les escaliers et ce qui retardait mon retour à la maison.

Je poussai la lourde porte d'entrée du bâtiment pour me retrouver dans le hall principal où se trouvait un imposant miroir. Je regardai ce à quoi je ressemblais. Longs cheveux noirs, lisses et fins, petits yeux marrons, nez fin, qui, je dois le dire est la seule chose qui me plait chez moi, lèvres fines et roses. Mon teint, habituellement halé, était très pale après cette journée éprouvante. Je ressemblais à un zombie avec mon haut blanc simple qui faisait ressortir la pâleur de mon visage. Je portais également mon jean noir préféré (le seul dans lequel je me sens bien) et mes Stan Smith blanches et vertes au pied. J'avais un style plutôt simple et passe-partout car, comme vous l'avez compris, je n'aime pas me faire remarquer.

Je m'engageai alors dans la cage d'escaliers. Arrivée au quatrième étage, devant la porte de chez moi, j'attendis quelques minutes avant d'entrée. « Dernières secondes de liberté » pensais-je avant de pousser la porte. Une odeur sucrée me salua. Ma mère avait dû faire brûler une bougie donc le nom contenait « cookie » dedans. Cette odeur écœurante emplissait le salon. Grande et lumineuse, cette pièce était l'une de mes préférées. Notre canapé blanc en cuir faisait face à un écran plat posé sur une table basse blanche en acrylique. Un tapis blanc simple recouvrait le sol. Une grande baie vitrée donnait sur notre terrasse encore ensoleillée. A gauche du salon se trouvait la cuisine. Un bar ouvert sur la pièce principale donnait du volume à la pièce. Le plan de travail central nous faisait office de table à manger. Le gris de la cuisine s'accordait au blanc du salon. Ma mère était fan de déco et nous avait créé un petit nid douillet qui était tout le contraire de nos rapports compliqués. Au bout du salon, se trouvait deux portes : la chambre de ma mère et la mienne. A gauche, la porte de la salle de bain était collée à la cuisine. Divers tableaux illustraient les murs et quelques plantes trônait sur nos meubles. Ma mère surgit de la terrasse, confirmant ainsi mes intuitions. Elle était grande et mince. Son visage était rougi par le soleil. En bikini, je constatais qu'elle avait pris de sacrés coups de soleil et en déduit donc qu'elle devait être sur son transat depuis midi. Il était dix-sept heures. Ses grands yeux bleus me scrutaient et me mettaient mal à l'aise. J'avais posé mon sac dans l'entrée et ne savais plus quoi faire de mes mains. Elle enfila un peignoir tout en me saluant. Elle se dirigea alors vers la cuisine.

-          « Comment s'est passée ta journée chérie ?

-          Plutôt bien, je crois ...

-          Le lycée m'a appelée à onze heure.

-          Je sais.

-          Désolée de ne pas être venue, j'étais très occupée. »

Je réprimais un rire nerveux avant de la rejoindre dans la cuisine où elle se faisait un thé.

-          « Tu en veux un ?

-          Oui s'il te plaît.

-          Qu'est ce qui t'es arrivée Lindsay ?

-          Rien, j'ai juste perdu connaissance au tableau en maths.

-          C'est parce que tu n'as aucunes connaissances » s'éclaffa-t-elle. Ok, si c'était supposée être une blague, c'était tout sauf drôle. Son humour laisse vraiment à désirer. J'avais envie de couper court à cette conversation ridicule et inutile.

-          « Qu'as-tu fait aujourd'hui maman ?

-          J'ai travaillé tout en bronzant. Sympa non ? » A qui le dis-tu ! Elle était décoratrice d'intérieur et se chargeait d'acheter les pièces pour ses clientes tout en étant à la maison. Bien que quelques fois elle doit se rendre sur place, elle travaille le plus souvent chez nous.

C'était le moment pour moi de m'éclipser et de me rendre dans mon sanctuaire ou chambre. Je pris donc mon thé et mon sac avant de partir sans demander mon reste. Ma mère ne dit rien et se dirigea vers le canapé pour regarder une émission.

Ma chambre était mon endroit favori. Petite mais chaleureuse, elle regroupait tout ce que j'aimais. Dans les tons blanc et roses pastel, ce lieu était un reflet de ma personnalité. Simple, elle dégageait néanmoins une atmosphère particulière qui me détendait immédiatement. Je m'installai à mon bureau pour faire mes devoirs. Ayant raté la majorité des cours aujourd'hui j'avais du travail à rattraper. J'allumais mon ordinateur lorsque je reçu un message.

Cassey :

Tu vas mieux ?

Comment savait-elle cela ? Je lui répondis brièvement avant de me remettre au travail.

Aux alentours de vingt heure, ma mère m'appela pour dîner. Je venais de finir mes devoirs et la rejoins. Au menu : steak de tofu et salade. Nous étions toutes les deux végétariennes et c'était bien l'un de nos seuls points communs.

« - Bon appétit

   - A toi aussi »

J'avalais mon dîner en moins de dix minutes afin de retourner dans mon petit chez moi, lire un bon livre. Je n'étais pas totalement remise de l'événement de ce matin et pris donc la décision de me coucher tôt. De retour dans ma chambre, je consultai mon téléphone. Encore un message de Cassey qui me proposait qu'on aille ensemble au lycée ensemble. Bien que je préférasse y aller seule, j'avais des choses à lui raconter. J'acceptais donc et me rendis dans la salle de bain. Je me glissais dans la douche. L'eau chaude vint détendre mes muscles. Rien de tel après une rude journée. Lorsqu'il n'eut plus d'eau chaude, je sortis enfin et me glissai dans mon pyjama favori. Après avoir brosser mes cheveux et mes dents, je sorti direction ma chambre avant de voir ma mère habiller pour sortir.

« - Où vas-tu ?

   -Je sors avec quelques copines. Cela ne te dérange pas j'espère ?

   - Non, fais ta vie. »

Elle est vraiment irresponsable ! Une fois dans ma chambre, j'entendis la porte se verrouiller. Je saisis mon livre, ce qui me réconforta immédiatement. C'était de loin mon moment préféré. Aux alentours de vingt-trois heures, je m'endormis. Mais soudain, au beau milieu de la nuit, un bruit me fit sursauter. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ?

Lindsay, la vie et elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant