Chapitre 40

70 5 0
                                    

« - Wahou ... » chuchotais-je, devant le requin qui passait au-dessus de nos têtes. Nous venions d'arriver à l'aquarium et j'en prenais déjà plein les yeux. Telle une enfant, je m'émerveillais de tout et de rien. Notre journée était parfaite. Après avoir visité le Soho canadien, nous avions déjeuné indien et j'avais cru être au paradis des saveurs. Ce dimanche avançait beaucoup trop vite et sonnait presque la fin de notre excursion. Cette pensée me pinça le cœur mais le sourire de Tyler qui se retournait pour voir si je le suivais, me rappela que je devais profiter de cet instant. Je le rejoignis en marchant rapidement et il me prit la main. Des papillons dansèrent dans mon ventre tandis que je m'étonnais du fait qu'il me faisait encore un effet fou. Je ne m'habituerais jamais à sa main dans la mienne, ses yeux dans les miens, ses lèvres sur les miens ... Tout cela me semblait surréaliste, et je n'aurais pu l'imaginer il y a de cela quelques mois, quand Tyler m'apparaissait comme inatteignable et fantasmagorique.

Une heure plus tard, notre visite s'achevait. Entre les raies, les otaries et les requins, j'en avais pris plein les yeux et mon quaterback aussi. La boutique souvenir concluait cette visite et s'imposait comme un passage obligé.

« - Choisis en une, déclara Tyler, tandis que nous étions devant les peluches. Il avait remarqué qu'elles me faisaient de l'œil et son intention me touchait.

- Non, Ty', je veux pas que tu dépenses encore pour moi, répondis-je à la fois fière de ma résolution mais aussi triste car l'otarie blanche m'appelait vraiment.

- Très bien, dit-il avant de saisir la fameuse otarie et de ses diriger vers la caisse. Je le rattrapais en riant, touchée et génée par sa réaction.

- Tu m'avais caché tes dons de voyance, lançais-je en riant

- Il y a encore plein de choses que tu ignores à mon sujet ... » répliqua-t-il mystérieusement avant de rire à son tour. Un « suivant » cinglant nous fit sortir de notre bulle. Une fois l'otarie payé, nous sortîmes de l'aquarium avant de prendre la route pour la CN Tower.

L'ascenseur était bondé, nous obligeant à nous serrer les uns contre les autres. Tyler se colla à moi, entoura ma taille de ses bras. Nous étions au fond de la boite en métal car nous étions entrés en premier.

« - La dernière fois qu'on était dans un ascenseur ... susurra Tyler à mon oreille.

- Arrêtes ! » le réprimandais-je tout en chuchotant. Sa remarque m'électrisait et le fait d'être en public ajoutait une adrénaline particulière. Il sourit face à l'effet qu'il me faisait. Son arrogance m'amusait. Il avait tendance à oublier que moi aussi, je pouvais le rendre fou.

Arrivé au 112ème étage, l'impression d'être complétement vivante m'emporta. La vue de Toronto me coupa le souffle. En baissant les yeux, je réalisais que nous marchions sur la ville. Le sol de verre nous donnait une vue plongeante sur les rue et les immeubles en-dessous de nous. Je pris une photo, impressionnée et choquée par cette expérience.

« - On pourrait se prendre pour les rois du monde, déclara Tyler.

- Et tellement plus ... » répondis-je rêveuse et absorbée par le spectacle qui se jouait devant moi.

Il m'embrassa sur la joue et nous restâmes là, à regarder le paysage et la ville que nous dominions.

Le portable de Tyler nous sortis de notre rêverie.

« - Princesse ? Je tournais la tête vers lui avec difficulté, toujours absorbée par la vue et le couché de soleil qui sonnait la fin de la journée et par la même occasion, de notre voyage. Je me mordis la lèvre. J'ai réservé une table au restaurant qui offre une vue panoramique sur la ville. On y va ? demanda-t-il tout en me prenant la main. Je ne répondis pas et le suivi, encore ébranlée par cette expérience. Je ne m'en remettrais pas de sitôt.

Arriver au restaurant, une serveuse à peine plus vielle que nous nous accueillis.

« - Logan ? nous questionna-t-elle tout en offrant à Tyler son plus beau sourire aguicheur. Ma main se serra autour de la sienne et il me caressa de son pouce, ce qui me détendis immédiatement.

- C'est bien nous, répondit Tyler, gentleman.

- Suivez-moi ! » lança la serveuse, bien trop enthousiaste.

Une fois arrivés à notre table, elle eut du mal à nous laisser ce qui me fit sourire. Elle se ridiculisait et je me sentais fière de pouvoir que Tyler était "à moi ".

« - Alors, cette journée ma belle ?

- Parfaite comme toujours Ty'. Il faudra vraiment qu'on se refasse ça.

- Je suis tout à fait d'accord, je n'ai aucune envie de partir ... avoua Tyler tout en rougissant légèrement. Un sourire timide se dessina sur son visage et ses fossettes le rendaient absolument irrésistible.

- Si seulement on pouvait arrêter le temps et rester là pour toujours.

- Peut-être que je le peux, j'ai de nombreux talents cachés après tout ... » me répondit-il tout en haussant les sourcils. Je pouffais devant son attitude, ce qui le fit rire également.

Une fois notre repas fini, nous redescendîmes de la tour et de notre nuage. L'heure de plier bagages approchait à grands pas. Après avoir roulé pendant quinze minutes, nous arrivâmes à l'appartement qui nous accueillit avec son odeur ambrée et chaleureuse.

Tyler alluma la cheminée, tandis que je nous préparais deux thés. Il s'installa sur le canapé et je m'assis à ses côtés. Au coin du feu, l'un contre l'autre, cette journée n'aurait pu être plus parfaite.

J'entendais le cœur de Tyler, battre de façon régulière et monotone, rassurante et enivrante. Son bras sur mon épaule, ma joue contre son torse, ma main contre sa hanche, je réalisais peu à peu combien il comptait pour moi. Je ne voulais pas le laisser partir, jamais. Ce voyage à Toronto nous avait soudé et je commençais à être amoureuse de lui. Sa façon de rire, de me regarder, d'être gêner aussi, tout me plaisait chez lui et je peinais à lui trouver des défauts. Il m'embrassa délicatement les cheveux. Ce geste d'affection simple, serra mon cœur. La nostalgie s'empara de moi, sans raison équivoque. La peur de le perdre me pétrifiais et le complot que Peter et moi avions mis sur pied, légitimait mes sentiments. Ce que nous nous apprêtions à faire risquait bien de tout chambouler.

Lindsay, la vie et elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant