Chapitre 5

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Mon réveil affichait 2h17. Ce ne pouvait être ma mère qui rentrait, pas si tôt. J'étais terrifiée. Croyant à un délire de mon imagination, je me blottis sous ma couette, dans l'espoir de me rendormir et de ne pas entendre ce bruit de nouveau. Soudain, à peine deux minutes après le premier bruit, j'en entendis un second. Plus fort cette fois. C'était comme un grattement, on aurait dit que quelqu'un essayait de s'introduire chez moi. Je pris mon courage à deux mains et me levais pour me retrouver au milieu de ma chambre, plongée dans le noir total. La baie vitrée venait de s'ouvrir et cette fois-ci, pas de doute, quelqu'un était dans le salon. Comment vous expliquer mon état à ce moment précis ? Je suais et je tremblais, presque tétanisée par la peur. J'aurais tellement voulu retourner sous ma couette dans l'espoir que l'intrus n'ai pas l'idée de s'introduire dans ma chambre. A ce moment précis, je maudissais ma mère de ne pas être là. J'espère bien que quand je lui racontais tout ça demain matin, elle sera rongée par la culpabilité. Enfin, si je survis.

Les pas se rapprochaient de ma chambre. Je saisis un cintre, seul objet semblable à une arme dans ma chambre douce et inoffensive. Pourquoi n'ai-je pas un couteau ou un pistolet sous mon oreiller ? Comme dans ces films où la personne censée être tuée, tue. Je ne suis pas une héroïne de polar, voilà pourquoi ! Pendant que je maudissais la terre entière, l'intrus commença à ouvrir ma porte. Après avoir réprimée un hurlement de terreur, je pris la décision de me cacher. Où ? Sous le lit ? Non, trop évident. Dans la penderie ? Trop stressant. Et tandis que la porte s'ouvre de plus en plus, je saute me cachée derrière elle. On fait mieux comme cachette, mais à bien y réfléchir, j'aurais un avantage sur mon assassin puisque je serai derrière lui. De plus, proche de la porte, je pourrai m'enfuir rapidement s'il le faut. J'ai arrêté de respirer depuis trente bonnes secondes quand cette mystérieuse personne entre dans ma chambre. Grand, carrure épaisse, je distingue son corps dans le noir. Cet homme fait deux fois ma taille et sûrement le double de mon poids. Sans réfléchir, je lui saute sur le dos avant de lui mettre le cintre sous la gorge.

-« LINDSAY C'EST MOI !!!! » Je reconnu immédiatement cette voix. Je descendis de ma proie avant d'aller allumée la lumière.

- « Thomas ?! Mais qu'est-ce que tu fous là bordel ? Tu m'as fait une de ces peurs ! Qu'est ce qui ne va pas chez toi ?!

- Oh relax, c'était drôle ! Un cintre, sérieusement ? C'est comme ça que tu accueilles ton frère ? » C'était vraiment un idiot. Mon frère avait 21 ans. Après le lycée, il était parti faire des études de droit à Princeton. Nous ne nous étions pas vu depuis, le voyage coûtant trop cher. Il me manquait tous les jours car il était mon confident, mon meilleur ami. Nous passions notre vie ensemble et ne plus l'avoir à la maison créait un véritable vide.

« - J'aurais pu te crever un œil ou pire te tuer ! Et pourquoi tu débarques à 2h17 du matin ? Par effraction en plus ?! T'es vraiment taré !

- Déjà j'ai perdu mes clefs donc je ne voyais pas d'autre moyen d'entrer. Ensuite, je viens d'arriver par bus. C'est moins cher de nuit. Donc me voilà ! » Il sauta sur mon lit, avant de s'y étendre.

« - Maman est là ?

- Non, elle est sortie avec des amies » Je vins m'asseoir à ses côtés. Il fit la moue en pensant à notre mère qui reniait ses responsabilités familiales.

« - Et qu'est-ce que tu fais là d'abord ? Tu devrais pas être à la fac ?

- Il y eu un accident sur le campus. La fac est fermée jusqu'à nouvel ordre.

- Je vois. C'est cool que tu sois là.

-Tu me manquais et j'avais assez d'argent de côté pour payer le bus, c'était le moment idéal. » Il ne pouvait pas mieux dire. Avec tout ce qui se passais au lycée et à la maison, j'avais besoin de lui plus que jamais. Savoir que maintenant il était à mes côtés me rassurais.

« - Bon si ça te dérange pas j'aimerais dormir, certaines ont cours demain. » Il me tira la langue avant de se lever. Il m'avait vraiment manqué. Le voir me donnais une bouffée d'air frais et un regain d'énergie.

« - Tu es encore une petite c'est vrai ! » dit-il tout en se dirigeant vers la porte. Je lui balançais un coussin avant de me cacher par peur de représailles.

« - Tu n'aurais jamais dû faire ça. Je vais me venger et tu vas regretter.

- On verra ça ! » dis-je, une pointe de défi dans la voix.

Il partit s'installer sur le canapé après avoir volé les oreillers de ma mère ainsi que sa couette. Ma porte toujours ouverte, j'éteignis la lumière avant de me glisser dans mon lit.

« - Bonne nuit petite sœur.

- Bonne nuit Fantomas. »

Sur ces belles paroles, nous tombâmes dans un sommeil profond. La journée de demain s'annonçait épique.

Lindsay, la vie et elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant