Chapitre 19

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Je poussais doucement la porte, la boule au ventre. L'endroit était désert et tout était en place. Il ne s'agissait donc pas d'un cambriolage. Cette première constatation me rassura, il n'y avait pas de mafieux chez moi. Un dangereux psychopathe ? Peut-être.

J'entrais petit à petit chez moi, terrorisée. Il n'y avait aucunes traces du passage d'un être humain. Un vent chaud me caressa le visage, me faisant frissonner d'effroi. La baie vitrée était à demi ouverte. Était-ce le vent qui avait entrouvert la porte ? C'était peu probable. Je me dirigeai à pas de loup vers la terrasse afin de refermer la baie vitrée et vérifiée qu'aucun individu indésirable ne s'y trouvait. Je m'approchai de fenêtre. Je suis à quelques centimètres quand deux mains se pose sur mes épaules. Je sursaute et crie. Mon cœur semble me lâcher. Mes jambes flageolent.

« - BOUH !!

   - PUTAIN THOMAS MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS ? TU AS QUEL AGE POUR FAIRE UN TRUC PAREIL ? » Le taré qui me servait de frère se roulait par terre, hilare, fier de sa blague. Il m'avait flanquée la peur de ma vie et il s'en amusait. Très énervée, je claquais la fenêtre de la baie vitrée avant de me rendre dans ma chambre sans lui adressé un mot de plus.

Quelques minutes plus tard, Thomas ouvrait la porte.

« -Oh ça va s'était pour rire. Vu la peur que tu m'a faite hier soir quand je suis rentrée dans ta chambre et que je ne t'y aie pas trouvé, j'avais bien le droit de me venger.

  - Ah. Ah. Ah, lui répondis-je sarcastique et toujours furieuse.

  - Tu m'as fait tellement rire à rentrer tout doucement, tétanisée par la peur ! J'ai failli tout gâche en éclatant de rire

  - Si tu as fini de te moquer de moi, j'aimerais être seule. » C'était sans compter sur mon frère qui se jeta sur mon lit dès que j'eu fini ma phrase. Il s'assit à côté de moi, passant un bras autour de mes épaules.

«  Rooh, ça va je te faisais une petite blague. Comme tu as l'air de vouloir être sérieuse, passons aux choses qui fâchent. Je sais que tu étais chez Tyler hier soir. » Comment était-il au courant ? Même si je lui avais révélé mes intentions, son refus de piraté le site du lycée avait, pour lui, mis un terme à mes projets. Je fis une moue boudeuse, ne sachant que lui répondre. Oui j'étais chez Tyler et alors ? Que pouvais-je dire de plus.

« - Tu as dormis chez lui ? Non non j'ai dormi dans la rue, quelle question.

   - Oui, dans la chambre d'ami.

  - Mouais ... Il s'est rien passé ? Si on s'est embrassés c'était génial.

  - Non, on a juste regardé un film et discuté.

  - Umum ... répondit-il sur un ton qu'il voulait mystérieux. Pour couper court à la conversation, je changeais de sujet.

- Maman est là ?

- Oui, elle est dans sa chambre. Elle a bien rit quand je lui ai soumis l'idée de te faire peur. Tu m'étonnes c'est bien son genre.

- Donc elle sait que j'étais pas là toute la nuit ?

- Bien vu Sherlock ! répondit Thomas moqueur. Elle m'a empêché de venir te chercher à une heure du matin quand j'ai découvert ta fugue.

-Pour une fois qu'elle sert à quelque chose" dis-je en pouffant. Thomas rit avant de me faire un bisou sur la joue. Il ne m'en voulait pas et j'étais soulagé car la dernière chose que je voulais s'était me disputer avec lui. Il sortit de ma chambre, me laissant (enfin) seule. Je m'allongeai sur mon lit pour faire le point sur ces dernières 24h. Trop de choses s'étaient passées. Au bout d'un quart d'heure, je décidais d'envoyer un sms à Cassey pour lui parler de tout ça. J'avais besoin de me confier à quelqu'un et elle était la personne idéale. Je saisit donc mon téléphone pour lui donner rendez-vous à seize au Starbucks du centre commercial qui était notre repère. Il était quatorze heures ce qui me laissait deux heures pour réfléchir à tout ça. Ma mère fit soudain irruption dans ma chambre. Sans que je l'y invite elle s'assit sur mon lit tandis que je restais allongée.

« - Comment vas-tu ma chérie ?

  - Bien ? Son attitude était définitivement étrange. Elle ne mettait habituellement jamais les pieds dans ma chambre alors qu'elle vienne et s'assoit sur mon lit pour demander de mes nouvelles était aussi improbable que d'avoir de la neige en Juillet.

- Ta soirée d'hier s'est bien passée ?

- Oui ? J'étais définitivement suspicieuse et je ne voulais rien lui dire tant que je n'était pas sûre de ses intentions.

- Avant que je rencontre ton père, j'avais un petit ami au lycée. Il s'appelait Marc Fraky. Nous formions le couple le plus en vue du lycée. Tu m'en diras tant. Nous étions ensemble depuis un an quand je l'ai surpris avec une autre fille. Ca m'a littéralement brisé le cœur et j'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre. J'ai ensuite rencontré ton père et il m'a aidé à oublier.

- Pouquoi tu me racontes ça ?

- Parce que je connais les garçons comme Tyler. Thomas la prochaine fois que tu racontes ma vie je te tue. Au début, tout est beau jusqu'à ce que tout s'écroule. Je ne veux pas te retrouver brisée m'a chérie. Ok s'était touchant. Je n'en revenais pas d'entendre ça sortir de sa bouche.

- C'est gentil, maman, vraiment, ça me touche, lui répondis-je sincère. Pour l'instant, il n'y a rien avec Tyler, enfin on s'est embrassé mais ça s'arrête là. Je ne pense pas qu'il soit comme ton Marc, il déteste la méchanceté et il ne ferrait jamais ça. D'un côté je le pensais vraiment, de l'autre j'essayais de me rassurer, la désinvolture de son père me revenant en tête.

- J'espère pour toi ma chérie. En tout cas si tu as besoin de quoi que ce soit, conseils ou soirée déprime, je suis là. » Sa proposition un peu farfelue me toucha vraiment. Je me sentais un peu plus proche d'elle. Cette conversation m'avait apaisé. Je savais exactement quoi raconter à Cassey quand mon téléphone vibra.

Peter :

Retrouve-moi à 15h au Jaycee Park. Il est temps de mettre la première phase de notre plan en marche.

Lindsay, la vie et elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant