2 Janvier 2016
J'ignore quand elle est censée arriver. Elle m'a dit « en début d'après midi », ce qui est loin d'être précis. J'aurais dû lui demander jusqu'à quelle heure elle considérait que le début d'après-midi n'était plus. Il est treize heure quatre. Elle devrait bientôt arriver, non ?
Je ne sais pas si je veux retarder son arrivée ou non. Je me dis que comme ça, je peux réfléchir à ce que je vais lui dire, mais j'ai beau tourner et retourner cette situation dans tous les sens, je ne sais toujours pas quoi faire. Et ça m'inquiète.
L'appréhension est à son comble lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Installé sur le canapé où je fais semblant de regarder la télévision, je tourne la tête et vois mon frère s'approcher de moi alors qu'Ana retire son écharpe.
- Je vais chez Émilie, m'annonce-t-il avant de monter les escaliers quatre à quatre.
- Tes chaussures Stef ! hurlé-je alors qu'il est déjà arrivé à l'étage.
Je soupire de lassitude et porte mon regard sur Ana qui elle, a retiré ses bottes. Elle me connait, elle sait que je ne supporte pas ça. Elle s'avance jusqu'au canapé et mon frère redescend déjà.
- Calme-toi j'en avais pour trente secondes.
Il s'approche d'Anabelle pour la prendre dans ses bras et lui murmurer quelque chose à l'oreille. Je n'ai pas entendu un seul mot mais elle hoche la tête et lui sourit faiblement.
- J'y vais, me prévint-il juste avant d'ajouter, le sourire aux lèvres : Et pas de bêtises vous deux !
Les joues d'Ana s'empourprent immédiatement en comprenant le sous-entendu alors que je me contente de lever les yeux au ciel, non seulement parce que sa remarque douteuse n'était pas utile, mais aussi parce que je ne comprends pas ce qu'il veut de moi. Ce commentaire me donne l'impression que mon frère est heureux de nous laisser seuls, mais d'un autre côté, il me prend la tête pour que je m'éloigne de sa meilleure amie.
Lorsque Stef claque la porte, on se retrouve comme deux imbéciles, à ne pas savoir quoi faire ni quoi dire. On dirait deux gamins de treize ans à un premier rendez-vous et ça m'agace.
Je lui fais donc signe de venir s'asseoir près de moi et elle s'installe à l'autre extrémité du canapé. En soit : trop loin de moi.
- Ça va mieux ? lui demandé-je pour débuter un semblant de conversation.
- Ça va.
D'accord. Ça risque d'être tendu ! Je lui ai demandé de venir sauf que je n'ai pas la moindre idée de ce que je veux dire. J'avais seulement besoin de la voir.
Ce qui m'arrange grandement, c'est qu'Ana prend la parole en premier.
- Je sais que tu voulais me parler, mais j'aurais une question à te poser, commence-t-elle timidement.
Dieu merci !
- Je t'en prie, l'invité-je à parler.
Ses lèvres se pincent et elle baisse les yeux. Je profite alors de son moment d'hésitation pour l'observer. Ses cheveux bruns sont de nouveau attachés en une queue de cheval haute et elle porte un pull en laine blanc ainsi qu'un jean foncé très serré. Elle est toujours aussi belle qu'avant mais je le vois qu'elle est plus mince. Je l'avais déjà remarqué, mais je ne peux m'empêcher de le souligner aujourd'hui encore.
- Est-ce que tu joues avec moi ? demande-t-elle en croisant mon regard.
Elle va droit au but, sans aucune hésitation et sa question ne me surprend pas. C'est pourquoi la réponse vient spontanément.
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Attirance incontrôlable
RomanceOn m'a souvent dit que je tombais amoureuse très rapidement. Peut-être même trop rapidement. Ma dernière rupture a été difficile, mais ce n'était rien comparé à ce que j'allais vivre. Mes sentiments pour Théo n'étaient rien par rapport à l'amour que...