Je claque la porte d'entrée et ne fais pas attention à mon frère qui me parle depuis le salon. Je me déchausse et grimpe les escaliers quatre à quatre.
Je suis épuisé. Ma réunion s'est éternisée, j'ai eu un problème sur le chemin du retour avec un abruti qui ne sait pas conduire et qui a accroché ma voiture qui est désormais rayée, il est vingt et une heure trente et j'en ai plus qu'assez de cette journée qui n'est pas prête de se terminer. Je sais qu'Ana va me parler de ce qu'elle a fait tout à l'heure, après les cours. Elle parvient difficilement à garder un secret.
- Coucou, m'interpelle une petite voix depuis la porte entrouverte.
Anabelle entre sans attendre et se retrouve rapidement près de moi. Assise sur le lit à mes côtés, elle dépose un baiser sur ma joue.
- Ça va ? Ta réunion était longue, me fait-elle remarquer.
- Pas tant que ça, soupiré-je lassé. Un mec à un feu ne sait visiblement pas différencier le vert du rouge.
- Tu as eu un accident ? s'exclame-t-elle horrifiée avant de m'inspecter sous tous les angles. Tu vas bien ? Tu es blessé ?
Son inquiétude me fait sourire et je la rassure rapidement.
- Non t'inquiète. Juste une rayure et une bosse sur ma voiture.
- Tu es sûr ?
- Oui, promis.
Elle souffle de soulagement et me sourit timidement. Son attitude est bizarre ; elle me cache quelque chose. Même si je sais déjà ce que c'est, je patiente, histoire de voir combien de temps elle va attendre avant de lâcher le morceau.
- Et toi, ça va ?
- Oui.
Réponse brève, rapide et spontanée. Si je ne l'avais pas aperçue disparaitre avec son crétin d'ex tout à l'heure, j'aurais immédiatement deviné que quelque chose n'allait pas. Et Anabelle étant Anabelle, l'aveu ne met que très peu de temps à sortir.
- Je dois te dire quelque chose, grimace-t-elle anxieuse.
- J'imagine.
Elle ouvre de grands yeux surpris et je parviens à déceler de la crainte. Je me mets alors à imaginer le pire. Je l'ai vue partir avec lui, mais je lui fais confiance. Ça ne veut rien dire, pas vrai ? Mais si ça ne veut rien dire, pourquoi est-elle aussi stressée ? Putain j'y connais rien moi en relation ! Elle a intérêt de parler avant que je me fasse des films parce que je vais finir par péter un plomb.
- Tu sais ?
- Je t'ai vue partir avec lui après les cours, dis-je simplement.
- Et tu crois que...
- Je ne crois rien du tout, la coupé-je immédiatement. Je veux simplement savoir ce que tu foutais avec lui.
Je n'ai pas envie d'être ce petit ami jaloux qui profère des accusations à partir de déductions sans fondements. Bien entendu, la jalousie est là : elle peut parler avec lui comme avec n'importe quel homme librement, mais pas avec moi. Pas en public. Mais je croirai ce qu'elle me dira, parce que j'ai confiance en elle, mais aussi parce qu'elle ne sait pas mentir. J'ignore d'ailleurs comment j'ai fait pour ne pas comprendre ses sentiments à mon égard durant la période où nous étions en froid. Peut-être parce que je ne voulais pas comprendre. Je n'en avais tout simplement pas envie. Je ne sais pas.
- On a simplement discuté, Adam. Je te le promet.
Elle est sincère, ça ne fait aucun doute. Mais je remarque aussi que ce n'est pas terminé. C'est dingue comme c'est facile de lire en elle lorsqu'elle est angoissée !
VOUS LISEZ
Attirance incontrôlable
RomanceOn m'a souvent dit que je tombais amoureuse très rapidement. Peut-être même trop rapidement. Ma dernière rupture a été difficile, mais ce n'était rien comparé à ce que j'allais vivre. Mes sentiments pour Théo n'étaient rien par rapport à l'amour que...