- Tu ne me contredis pas ?
- Je... Je ne peux pas.
- Donc j'ai raison : tu sors bien avec mon fils.
Je ne voulais pas espionner mais lorsque j'ai entendu ma mère demander à Anabelle depuis combien de temps elle était avec son fils, j'ai tout de suite su qu'elle ne parlait pas de Stef. Et je ne me suis pas trompé. Malheureusement...
Je ne voulais pas qu'elle sache. Pas maintenant. Mais c'est trop tard : ma petite amie lui confirme et j'entends à sa voix qu'elle est très mal à l'aise.
- Oui.
- Ça fait combien de temps ?
Je prends une grande inspiration et réponds à sa question en entrant dans le salon :
- Bientôt trois semaines.
Les deux femmes de ma vie se tournent vers moi et restent bouche bée. J'en profite pour continuer.
- J'ai demandé à Ana et Stef de ne rien te dire, alors ne leur en veux pas. Ce n'est pas de leur faute. Je ne voulais pas que tu sois au courant. Pas maintenant en tout cas.
- Pourquoi ? s'enquiert ma mère.
J'esquive son regard et hausse les épaules.
- Tu sais que...
- Que c'est interdit ? la coupé-je. Oui, je le sais parfaitement. Que je risque gros ? Ça aussi je le sais.
Ma mère se lève et s'approche de moi. Anabelle reste assise sur le canapé et semble pétrifiée. Je crois qu'elle craint ma réaction étant donné que je lui ai interdit la veille d'en parler à ma mère et qu'elle vient tout juste de lui avouer. Mais elle a tort. Je ne lui en veux pas. Ma mère l'a compris toute seule, elle n'est pas dupe. J'aurais dû le savoir. J'ignore par contre comment elle l'a deviné. J'ai tout fait pour me tenir loin d'Ana.
- Alors à quoi tu joues ? quémande-t-elle une fois à ma hauteur, les sourcils froncés.
Je regarde ma mère droit dans les yeux, puis Ana derrière elle. Je dois lui dire. Afin qu'elle comprenne, je dois lui avouer. Alors je fixe à nouveau ces deux iris noirs semblables aux miennes. Je ne vois ni haine, ni déception. Juste de la curiosité. Elle demande simplement la vérité et je la lui donne, sans une once d'hésitation.
- Je l'aime.
Elle écarquille les yeux, visiblement sous le choc, et je vois Ana se lever du canapé, tout autant surprise.
- Je l'aime, Maman. Et je ne joue pas.
Je baisse les yeux et la contourne pour rejoindre ma petite amie.
- Pardon Adam, murmure-t-elle immédiatement. Je...
- C'est pas grave, lui souris-je. Tu peux nous laisser s'il te plaît ?
Elle hoche frénétiquement la tête.
- Oui. Bien sûr.
J'attrape sa main et dépose un baiser sur son front. Je suis conscient que ma mère est là, à seulement deux mètres de nous, mais j'en ai besoin. J'ai besoin d'un peu de courage pour affronter notre conversation.
Lorsqu'Ana se tourne pour rejoindre l'étage, je l'en empêche en gardant sa main dans la mienne. De mon autre main, je lui fais relever la tête.
- Je ne t'en veux pas, d'accord ?
Je ne veux pas qu'elle passe les prochaines minutes à ruminer et à penser que je lui en veux. C'est loin d'être le cas.
Elle me sourit timidement et acquiesce. Je lâche alors sa main et la regarde grimper les escaliers. Toutefois, je n'ose pas faire face à ma mère. C'est d'ailleurs elle qui rompt le silence de plomb qui s'est instauré.
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Attirance incontrôlable
Roman d'amourOn m'a souvent dit que je tombais amoureuse très rapidement. Peut-être même trop rapidement. Ma dernière rupture a été difficile, mais ce n'était rien comparé à ce que j'allais vivre. Mes sentiments pour Théo n'étaient rien par rapport à l'amour que...