27 Octobre 2015
Sa brutalité me coupe le souffle mais je ne mets qu'une seconde pour répondre à son baiser et accueillir sa langue dans ma bouche. Je ne retiens pas le gémissement de plaisir qui s'échappe de ma bouche et remarque à peine que je suis en train de reculer. Une de ses mains est sur ma joue, l'autre me maintient par la hanche. Qu'est-ce que ça fait du bien de le retrouver !
Je perçois de la musique au loin. Très loin. Et je m'en fiche. Une porte claque et la seconde d'après, je suis allongée sur un lit, Adam au dessus de moi. Ses mains sont déjà partout sur mon corps, sa bouche embrase ma peau et affole mon cœur. Tout est tellement rapide.
Je passe mes mains sous son tee-shirt et l'incite à le retirer. Il ne se fait pas prier et le passe rapidement par dessus sa tête avant de le jeter au sol. Celui que je porte prend le même chemin.
Adam marque une pause en me voyant torse nu. Ma poitrine se soulève et redescend à une vitesse folle tellement je suis essoufflée et c'en est de même pour lui. Il est à califourchon au dessus de mes cuisses et me fixe intensément, la bouche légèrement entrouverte pour lui permettre de reprendre son souffle. Seule la lumière de la lampe de chevet éclaire son visage. Il semble perdu, fatigué et las, à tel point que j'ai envie de le prendre dans mes bras et de le câliner tendrement. Mais quand il lève les yeux pour croiser mon regard, je le revois quelques semaines plus tôt. Je retrouve mon petit-ami. Je retrouve l'homme gentil et attentionné dont je suis tombée amoureuse. L'homme qu'il y a sous ce masque de professeur froid et taciturne.
J'ai l'impression qu'il me demande la permission. Sa main gauche posée sur ma taille me caresse timidement la peau. Oui, il attend mon accord. Je lève alors la main jusqu'à son visage que j'effleure du bout des doigts. Sa joue est lisse, il n'a plus de barbe. J'aimais sa barbe. Je trace le contour de ses lèvres avec mon index.
Je devrais m'en aller. Je devrais refuser. Si je lui dis « non », je sais qu'il me laissera partir. Je sais qu'il ne me fera jamais de mal. Je dois lui dire « non ». Je dois sortir de sa chambre. Pour lui, j'y suis obligée. Il est mon professeur et c'est interdit. Il risque gros si je cède. Il risque tellement.
Je ne dois pas rester.
Il faut que je parte avant que ce ne soit trop tard.
Mais je hoche la tête, très doucement, et je prie pour que jamais personne ne sache, parce que c'est déjà trop tard.
***
C'est un miaulement qui me fait ouvrir les yeux et je sais dans la seconde où je suis. Pourquoi j'y suis. Et surtout ; pourquoi je ne devrais pas y être.
Mes yeux s'embrument à l'instant où je tourne la tête pour le regarder. Il dort paisiblement, son visage face au mien et je sens son souffle sur ma joue. Son bras est en travers de mon ventre et je ne peux m'empêcher de sourire tristement. Si seulement j'étais plus âgée d'une seule petite année...
J'aimerais le réveiller avec des baisers et des mots doux, mais je ne peux pas rester une seconde de plus. Je ne supporterai pas de revoir ce regard sombre et dénué de toute émotion. Ce qui n'était pas du tout le cas hier soir. La veille, j'avais mon petit-ami. Mais s'il se réveille maintenant, je crains de ne plus avoir affaire à lui.
Alors je soulève doucement son bras, le repose sur le lit que je quitte. A contrecœur tout de même, parce que je rêverais de pouvoir me lover contre lui.
Je m'habille rapidement mais silencieusement pendant que Chipster tourne autour de moi, visiblement impatient de quitter la chambre. Il miaule à nouveau et tout mon corps se tend à l'idée qu'Adam puisse se réveiller mais il ne tressaille même pas. En jetant un œil à mon amant qui dort profondément, je remarque un verre à moitié plein d'un liquide ambré qui trône sur la table de nuit. Au sol, je vois une bouteille de whisky. Il en manque presque la moitié. Je comprends alors pourquoi il avait l'air si étrange cette nuit. Je comprends pourquoi son visage n'était pas aussi impassible que ces dernières semaines. Il a passé sa nuit à boire. Pourtant, je me souviens parfaitement qu'il m'avait dit ne boire qu'occasionnellement lorsque nous étions encore ensemble. Ça m'étonnerait que l'anniversaire de son frère - qu'il a passé enfermé dans sa chambre - soit une occasion particulière pour se saouler.
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Attirance incontrôlable
RomanceOn m'a souvent dit que je tombais amoureuse très rapidement. Peut-être même trop rapidement. Ma dernière rupture a été difficile, mais ce n'était rien comparé à ce que j'allais vivre. Mes sentiments pour Théo n'étaient rien par rapport à l'amour que...