Chapitre 9 : Anabelle.

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Je m'enfuis littéralement de sa chambre et je cours jusqu'à chez moi, le plus rapidement possible. Les larmes coulent abondamment sur mes joues lorsque je passe la porte d'entrée. Je m'appuie dos à cette porte et sanglote fortement. Ça fait tellement mal ! J'ignorais que ça allait être aussi douloureux, tant de me séparer de lui que de le voir aussi perdu et peiné. Je ne l'ai jamais vu aussi triste et ça me détruit, mais je n'avais pas le choix. Trois personnes sont au courant, et ce sont déjà trois de trop. Je suis terrifiée à l'idée qu'il sorte réellement de ma vie, alors je l'en ai fait sortir, seulement partiellement. Mais ça fait tellement mal... Jamais je n'aurais imaginé lui faire ça. Ce week-end était magnifique et parfait en tout point, mais j'ai tout gâché. Et s'il me haïssait désormais ? Et s'il ne m'attendait pas ? Et si le quitter aujourd'hui signifiait ne plus jamais le revoir ?

Il ne m'a rien répondu et ça fait terriblement peur.

- Anabelle ?

Je lève les yeux, surprise et découvre mon père, debout dans l'entrée, face à moi. Avec toute cette histoire, j'avais complétement oublié que je n'étais peut-être pas seule chez moi.

- Ma chérie, qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-il en s'avançant vers moi, les bras déjà tendus.

Je me remet à sangloter et me précipite dans ses bras. Il me serre fort contre lui mais ça ne suffit pas. Mes pleurs sont de plus en plus douloureux.

- Ça va aller mon bébé. Ça va aller, murmure-t-il en caressant mes cheveux comme il le faisait quand j'étais petite.

Lorsque mes larmes se sont taries après de longues minutes et que mes sanglots ont presque tous disparus, mon père me fait relever la tête et m'essuie affectueusement les joues avant de m'embrasser sur le front.

Il passe son bras sur mes épaules et nous mène jusqu'au salon où nous nous asseyons sur le canapé. Il prend la boîte de mouchoirs et me la tend. J'en prends un et me mouche bruyamment pendant qu'il patiente en me regardant tendrement.

Il ne m'a jamais vu dans un tel état. Même après ma rupture avec Théo, je m'étais précipitée chez Lisa et j'avais passé le week-end chez elle. Mon père est très inquiet et je sais qu'il exigera une réponse.

- Qui est-ce qui t'a mise dans cet état ? me questionne-t-il doucement.

Je laisse tomber ma tête sur son épaule et prononce un seul mot. La vérité.

- Moi.

Il passe son bras derrière mon cou pour me garder contre lui, et je continue.

- J'ai fait quelque chose mais je ne sais pas si c'était ce qui fallait faire. J'ai l'impression que oui mais... Je ne sais pas.

Je ne sais plus désormais. L'absence de réponse d'Adam me pèse, mais je me dis et me répète sans arrêt que c'est beaucoup mieux pour lui ainsi. Il ne risque plus rien et je sais qu'Emilie et Théo ne diront rien. Je veux simplement protéger l'homme que j'aime, rien de plus.

- Dis-moi d'abord : est-ce que c'est une histoire de garçon ?

Je lève mes yeux coupables vers lui et il comprend, puisqu'il sourit.

- Bien sûr. C'est toujours à cause d'un garçon.

Sa remarque me fait rire et je reprends ma place.

- Tu veux m'en parler ?

- Je ne sais pas.

J'aimerais pouvoir me confier mais je n'en ai pas le droit. J'aimerais ses conseils, mais je dois faire sans. Pourtant, j'en aurais cruellement besoin ! Mon père a toujours été compréhensif et attentionné avec nous. Lorsque ma mère était trop sévère avec mon frère ou moi, c'est mon père qui allait la calmer et tenter d'apaiser les tensions. Il y parvenait pratiquement toujours.

Attirance incontrôlableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant