XIII) Tout s'écroule !

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Je ne sais pas l'heure qu'il est, mais une chose est sûre, la faim me tiraille l'estomac. J'attends patiemment que la lumière du jour pénètre dans la chambre, afin de sortir Gabriel de son paisible sommeil. Je profite de la situation pour glisser mon regard sur son magnifique visage. Avant de s'endormir, il a posé ses lunettes noires sur ma table de nuit, mais comme il faisait nuit, je n'ai pas vu ses yeux. Ce n'est pas de la curiosité malsaine, non, juste un besoin de connaître tout de lui.

Ah...il gigote. Zut !

Il me tourne le dos et tâtonne sur le meuble avec ses doigts pour prendre ses montures. Je pose alors ma main sur son épaule.

— Non, s'il te plaît. Regarde-moi.

Ses muscles se crispent et quelques secondes passent avant qu'il me réponde d'une voix rauque.

—Depuis mon accident, personne n'a vu mes yeux.

Ma demande semble douloureuse pour lui, mais c'est plus fort que moi, j'insiste.

— Mais moi, je ne suis pas « personne ».

Un petit rire s'échappe de sa bouche. Néanmoins, il me tourne toujours le dos.

— Est-il possible de te refuser quelque chose ?

Je masse ses trapèzes pour le détendre et par la même occasion, pour l'amadouer.

—Bien sûr que non mon chéri.

Mon ton est surjoué pour alléger l'ambiance.

— Je troque un regard contre une douche en ta compagnie.

— Très bon compromis ! Accroche-toi à moi et sautons tout de suite sous l'eau.

Le coquin s'accomplit tout en gardant les paupières fermées. Je lui propose tout d'abord une brosse à dents neuve et une fois nos bouches fraîches et mentholées, on s'affaire au savonnage corporel. Je vois que mon partenaire d'ablutions prend un certain plaisir à assainir mon corps, mais je ne le laisse pas approfondir son exploration. J'ai un but et je compte bien l'atteindre le plus rapidement possible. C'est vrai quoi, un deal est un deal ! Je tourne le robinet mitigeur, quitte la douche italienne et éponge soigneusement nos corps. Je ne peux m'empêcher d'ébouriffer ses cheveux, il est trop sexy comme ça.

— Gabriel !

Je lâche la serviette de bain et appuie délicatement mon corps nu contre le sien. Aussitôt ses bras m'enlacent et sa bouche cherche la mienne.

— Oui, susurre-t-il à mon oreille.

— Regarde-moi.

Il englobe alors mes épaules avec ses paumes, me décolle lentement de lui, dirige sa tête vers la mienne et ouvre timidement ses paupières. Je n'arrive pas à sortir un seul son de ma bouche, tant je suis émue par ce que je vois.

— Dis-moi quelque chose, parce que là, j'ai l'impression que tu vas partir en courant.

L'inquiétude cachée derrière ses mots me pousse à remettre en route mon moulin à paroles.

— Non, pas du tout. Tu es tout simplement magnifique !

—Mais encore ?

— Tes iris sont... la plus belle des fondues de chocolat qu'il m'ait été donné de voir. Et c'est une chocoholic qui te certifie cela.

— Tu sais que je vais finir par t'aimer un peu trop toi !

Juste à cet instant méga romantique, ma famine s'exprime bruyamment.

Entrée dans la nuit (Terminé ) (Protégé par copyright)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant