IV) Bien dans tes bras

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Toc, toc, toc... Je sais que tu es là ma belle. Ouvre !

J'entends un cliquetis, puis des pas résonnent sur le parquet, mais je ne suis nullement inquiète. Cette voix, je la connais depuis toujours.

—  Tu es où, ma belle ?

— Dans mon bain !

— Cool ! Je viens te frotter le dos.

— Avec plaisir.

Attention ! Je vois vos yeux s'agrandir en portant un jugement hâtif sur notre relation.

Théo est comme une super copine pour moi, ni plus, ni moins. Donc, oui, il pénètre dans ma salle de bains, alors que je ne suis pas vêtue. Oh, Sacrilège ! La suite ne va pas parler en ma faveur et risque de vous faire douter un peu plus de mes propos, mais à tort.

Mon ami, pour ne pas mouiller ses vêtements, ôte son pull, ainsi que son t-shirt.

Oh, ça va ! Il est juste torse nu, on ne va pas en faire toute une affaire. J'avoue tout de même, en amatrice d'arts, que son buste magnifiquement dessiné est très agréable à regarder.

Bref... il s'avance vers moi, prends ma fleur, vous savez ce fameux filet entortillé sur lui-même qui, une fois recouvert d'une lichette de gel douche et en contact avec votre peau, génère une mousse abondante.

Voilà... vous y êtes. Moi aussi d'ailleurs et je vous assure qu'un massage mousseux du dos effectué par Théo, ça vaut tous les décontractants musculaires du monde.

J'enroule mes bras autour de mes genoux, incline ma tête vers ceux-ci afin d'offrir un peu plus ma nuque à ces délicieux mouvements de va-et-vient, ferme les paupières, ralentis mon rythme cardiaque en respirant lentement et complète ce moment jouissif, en m'enivrant de l'odeur de fleur de Tiaré et de Monoï qui se répand tout autour de moi. Partie dans ce rêve de douceur, j'en oublierais presque d'adresser la parole à mon bienfaiteur.

— Tu as des doigts de fée mon chéri.

Ma voix est, elle aussi, totalement détendue et sûrement sous le charme de cette pause, car elle me trahit en sortant de ma bouche, sous forme d'un souffle érotique. Ce qui décroche un rire moqueur, voir satisfait, de mon beau masseur.

— Tu ne sais pas à quel point.

Il est temps pour moi de sortir de mon état de transe.

— Coquin ! Passe-moi mon peignoir éponge, au lieu de raconter des bêtises.

— À vos ordres Mademoiselle Bianco ! Mais, vous avouerez que j'ai marqué un point. Vous êtes sous mon charme et je suis irrésistible.

Il s'amuse de mon moment de faiblesse, tout en me frictionnant le dos et en me serrant contre lui. Je prends le temps de faire un arrêt sur image, d'ancrer mes yeux dans les siens, de les descendre vers sa bouche charnue, puis de photographier dans ma mémoire, son sourire qui illumine son visage. Il m'arrive parfois de prendre quelques secondes, pour imprimer en moi, des moments de ma vie où je me sens tout simplement bien. À cet instant précis, je prends conscience que Théo a une place importante dans mon cœur et que dès que sa chasse aux blondes sera terminée, il m'abandonnera pour passer tout son temps avec l'élue de son cœur. L'idée même de ne plus le savoir près de moi, me submerge d'une vague de tristesse.

— Eh ! Que se passe-t-il ma belle ? Mais... je plaisantais... je ne me moquais pas vraiment de toi. OK, OK... On reste à 0-0 et je ne suis pas si séduisant que cela.

Il couvre mon visage de baisers et très vite, ces petits contacts brûlants sur mon épiderme, me redonnent le sourire.

— C'est bon, c'est bon ! Je vais bien et arrête de me manger ainsi, je ne suis pas une friandise. Mais... au fait, pourquoi débarques-tu chez moi ce soir ?

Entrée dans la nuit (Terminé ) (Protégé par copyright)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant