Entrée dans la nuit (Terminé ) (Protégé par copyright)

XL) Bonjour mademoiselle

Quelques années plus tard...

— Nous sommes ravis d'accueillir votre enfant au sein de notre établissement. Ne vous inquiétez pas, après quelques séances en compagnie de nos musiciens, Mathis reprendra confiance en lui.

Mon travail consiste essentiellement à conseiller, rassurer et écouter des parents en détresse face à leurs adolescents mal dans leur peau. Je prends également beaucoup de plaisir à manager la formidable équipe de musicothérapeutes.

— Maman ! Maman ! Nous sommes invités à un mariage ! Fanfaronne ma jolie Gaëlle en brandissant une carte d'invitation toute de rose pailletée.

Ah oui... Je dois vous présenter ma merveille. Gaëlle est ma fille unique. Elle a dix ans, que dis-je, bientôt onze dans deux mois, que le temps passe vite. Afin de profiter au maximum l'une de l'autre, elle m'accompagne à l'école « Gabriel musicothérapie » durant ses vacances scolaires d'été. Elle est comme mon ombre, jamais bien loin de moi et je dois dire que j'en suis ravie. Chaque minute passée à ses côtés panse mes douleurs de petite fille.D'ailleurs, en parlant de moi, je n'ai jamais recroisé ni ma mère,ni ma sœur. Il faut dire que je n'ai pas vraiment cherché à prendre contact avec elles et le fait qu'elles m'ignorent m'arrange totalement.

— Ma chérie, tu vois bien que je suis occupée avec Madame Paoling et son fils. Pose cette carte sur mon bureau et nous en reparlerons un peu plus tard, tu veux bien ?

— Pff... oui M'an. Au revoir madame, lâche-t-elle sur un ton boudeur avant de tourner les talons.

Ma chipie brunette obéit non sans ronchonner. Toutefois, je me questionne sur le couple qui va bientôt s'unir. Bref, pas le temps de rêvasser, je dois m'occuper de cet adolescent fragilisé suite à du harcèlement par ses camarades de classe. C'est triste de constater que de nombreux enfants deviennent des tyrans, uniquement pour obtenir le grade de « populaire » auprès des autres. C'est pourquoi mon travail me tient autant à cœur. Se sentir utile pour quelques-uns, plutôt que de fouiner dans leur vie pour l'étaler dans les journaux.

Je raccompagne Madame Paoling jusqu'à la porte d'entrée et lui assure que Mathis est entre de bonnes mains. Elle me répète deux fois qu'elle reviendra à 17 heures avant de quitter les lieux. Je la sens tendue, mais lorsqu'elle constatera les progrès de son fils, elle nous le confiera avec sérénité.

Ensuite, je guide le jeune homme vers la salle de Jim, notre pianiste.

Bon, à nous deux chère invitation de mariage. Qui se cache là-dessous ?

Je me dirige dare-dare vers mon bureau, quand une silhouette colorée attire mon attention. Je me stoppe net dans mon élan et m'approche de cette blondinette toute de rouge vêtue. Elle semble intimidée. Je le perçois par la façon dont elle se tient, droite comme un« i » et avec les mains sagement croisées devant sa robe. Arrivée à sa hauteur, elle me salue d'une voix chevrotante.

— Bonjour mademoiselle. Puis-je t'aider ?

Ses yeux se gorgent soudain de larmes et ses lèvres se mettent à trembler. Je scrute rapidement les environs afin d'éventuellement apercevoir l'adulte responsable de cette jeune fille, mais personne en vue.

— Suis-moi dans mon bureau si tu veux bien, nous serons plus tranquilles pour parler.

J'accompagne mes paroles d'un geste de la main afin de lui indiquer la direction. Elle n'ouvre pas la bouche, mais fait résonner ses petits talons sur le parquet en m'emboîtant le pas.

— Assieds-toi. Je te fais un chocolat chaud ? C'est ma boisson préférée pour apaiser tous mes maux, dis-je avec humour dans le but de la détendre.

— Je veux bien, merci t...

Elle ne finit pas sa phrase et me fixe d'un air gêné.

— Je t'en prie, tu peux tout me dire, tu sais. Rien de ce que tu vas me divulguer ne sortira de cette pièce si tu ne le souhaites pas, lui confié-je en lui tendant sa tasse de chocolat.

Je me préparais à une terrible révélation, mais j'étais à mille lieues d'imaginer ce qu'elle allait m'apprendre.

Elle pose sa boisson sur mon bureau, tourne sa cuillère dedans durant quelques secondes en fuyant mon regard, la porte à sa bouche pour la lécher et enfin plante ses yeux dans les miens tout en la reposant dans la soucoupe.

— Je m'appelle Mélissa.

Elle me regarde comme si elle attendait une quelconque réaction de ma part et après un instant de silence, reprend la parole.

— J'ai quinze ans et je souhaite te, enfin, vous rencontrer depuis longtemps.

Je suis interloquée par ses dires. Je l'observe avaler son chocolat chaud et je ne sais quoi ajouter. Je n'ai pas à me poser la question bien longtemps, puisqu'elle m'offre d'emblée des explications.

— Je suis la fille de Sarah Bianco et de Flavio Conti.

Sa phrase me terrasse au fond de mon fauteuil. Cette magnifique demoiselle n'est autre que le bébé qui m'indifférait dans le ventre de ma sœur quelques années auparavant. J'ai tout à coup la nausée. Je me sens atrocement coupable d'avoir ignoré ce petit être innocent durant tout ce temps. Elle doit sûrement me rendre cette visite pour me cracher la peine que mon égoïsme lui a occasionné pendant son enfance. De plus, elle a dû entendre des atrocités sur moi de la part de sa mère, sa grand-mère voir peut-être de son père.

Nous nous dévisageons et je ne sais vraiment pas ce que je pourrais bien lui dire pour ma défense.

Une sonnerie de téléphone annonce l'arrivée d'un message.

— C'est mon papa, m'informe-t-elle de sa voix doucereuse.

Son papa ?

Flavio...

Je me suis souvent demandé ce qu'il était devenu. Avait-il réellement quitté ma sœur comme elle me l'avait reproché ? Vivait-il avec une autre femme ?

Et bien sûr, je ne pouvais m'empêcher de me demander s'il pensait toujours un peu à moi. Je sais que c'est mal de se poser cette question, mais soyez honnête,ne vous posez-vous pas toutes la question sur vos ex-compagnons ?

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Coucou mes loulous ! ♥

Alors ??? Ne vous posez-vous pas toutes la même question sur vos ex ? ☺

Sinon, ce bond de plusieurs années vous a-t-il surpris ? Agréablement ?

Oooooh... zut ! J'ai oublié de parler de Théo.

Fait-il toujours partie de la vie de Paola ?

(Bah... ze sais pô ! Mouahahah :D )