XVIII) Je t'aime

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Flash-back :


— (Margot) Les filles, on joue à « action ou vérité » ?

— (Laura) Oh oui, j'adore ce jeu !

— (Mélody)Je suis OK.

— (Paola) Si vous voulez...

— (Laura) Je commence ! Mélody, action ou vérité ?

— (Mélody)Je n'ai pas peur, alors : vérité.

— (Laura) As-tu embrassé Paul en mettant la langue ?

— (Mélody) Non, tu rigoles, c'est dégueulasse !

Le groupe de minettes riait, mais Paola commençait à sentir le vent tourner et cela l'inquiétait. En effet, ses amies la soupçonnaient d'être amoureuse de Théo et elle n'avait pas envie d'être chahutée avec cela.

— (Mélody) A mon tour ! Paola, action ou vérité ?

— (Paola)... action

— (Mélody) Trouillarde ! Donc, tu as des choses à cacher ?

— (Paola) Certainement pas ! Vas-y pour vérité !

— (Mélody) Es-tu amoureuse de Théo ?

— (Paola)...Non ! Je préférerais embrasser un crapaud plutôt que lui ! Il est trop moche !

***

Théo libère les larmes qui inondent son champ de vision. Ce retour en arrière lui a brisé le cœur et aux sanglots qui étranglent sa voix, je devine à quel point la douleur est toujours aussi vive aujourd'hui.

— Mais, qui t'as rapporté ça ?

Il se ressaisit et m'annonce froidement.

 — J'étais venu te rendre visite ce soir-là et ton père m'avait dit de vous rejoindre dans ta chambre. Elle était entre-ouverte, donc... j'ai assisté à mon lynchage depuis le couloir.

  — Laisse-moi t'expliquer...

  — Ce n'est pas nécessaire. Le message était suffisamment clair comme ça.

La colère supplantait sa peine, ce qui m'irrita.

  — Mais bon sang, tu vas me laisser m'expliquer où tu préfères continuer à croire ce que tu as interprété il y a dix-sept ans ?

Je tremblais de rage contre lui, mais avant tout contre la fatalité.

Lui, toujours renfrogné, me signifie d'un geste rapide de la main, de poursuivre.

— Putain Théo, tu as gardé ça pour toi depuis tout ce temps ! Tu te dis être mon ami et tu n'es pas fichu de parler des choses importantes avec moi. Je t'en veux si tu savais.

La colère, la déception, les regrets, la douleur, bref, tout cela mêlé ouvrent les vannes de mes glandes lacrymales et un torrent se déchaîne sur mes joues. Pourtant, je continue à parler.

  — J'avais dix ans, j'étais une putain de gamine ! J'avais honte d'avouer à mes copines que je passais mes journées à penser à toi et lorsque je fermais les yeux le soir, je rêvais de toi, de toi et encore et toujours de toi ! Putain Théo, je t'aime comme une tarée depuis que je sais ce que ce mot signifie et toi comme un idiot, tu me juges sur ces conneries qui m'ont brûlé la langue lorsque je les ai prononcés !

Entrée dans la nuit (Terminé ) (Protégé par copyright)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant