Chapitre 7

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- Akaashi ? Dis-je doucement en toquant à la porte.

Aucune réponse. Mon poing hésita un moment à toquer une seconde fois, et frappa finalement la porte devant moi. Cette dernière s'ouvrit directement, comme s'il attendait mon deuxième coup.

- Haru. Dit-il simplement.
- J-Je voulais m'excuser pour tout à l'heure...
- Arrêtes de t'excuser. Dit-il en riant par le nez.
- Oui, mais-
- Mais ? Me coupa-t-il.
- Rien... Dis-je doucement.
- Oh.
- Bonne nuit. Dis-je simplement en me tournant dos à lui.

Akaashi m'attrapa le bras d'une poigne brusque, puis me tourna face à lui. Le garçon, plus grand que moi, avait des joues rosies et évitait clairement mon regard. Je penchai la tête, pour l'interroger silencieusement.

- Je n'ai rien contre toi, je pensais te l'avoir déjà dit. Dit-il en lâchant mon bras.
- O-Ok. Dis-je en hochant rapidement la tête.
- Je suis juste fatigué. Je te l'ai aussi dit... Dit-il en grattant sa nuque.
- Oui. Dis-je en triturant mes doigts.
- Tu devrais aller te coucher... Dit-il en montrant ma chambre d'un geste de menton.
- Oui, je devrais. Dis-je en le regardant enfin.

Ses yeux d'un bleu foncé me faisaient perdre pieds à l'instant où les miens se plongeaient dedans. Nos joues prirent une couleur plus rosé.

- J-Je vais me coucher. Dis-je précipitamment.

Akaashi ne dit rien et me regarda rentrer dans ma chambre, veillant à ce que je sois bien prête à dormir, puis j'entendis sa porte se fermer.

- Akaashi... Soufflais-je en fermant ma porte à clé, la posant dans mon armoire.

Je retirai mes vêtements, et m'habillai de mon pyjama. Maintenant habillée d'un legging et d'un sweat, je plongeai mon petit corps sous la couverture épaisse. Mes yeux restèrent grands ouverts dans le noir de la pièce, attendant instinctivement le câlin de ma mère.

Maman ne viendra plus, à présent. Pensais-je en serrant les dents.

Mes yeux s'inondèrent directement en pensant au visage si angélique de ma pauvre mère adoptive. Que faisait-elle à présent ? Dans quel état était-elle à la maison ? Pensais-je en pleurant.

J'hoquetais en laissant mes pleurs s'exprimer, comblant le silence qui assourdissait cette chambre sans vie. Je me laissai pleurer toutes les larmes de mon corps, me promettant de ne plus verser une larme après ça, et je m'endormis d'épuisement.

Une main chaude et douce me caressa la joue. Pleine de bonnes intentions, elle caressa ma pommettes de son pouce, puis essuya le coin de mes yeux humides. Maman ?

Je me réveilla avec une tête lourde et des yeux gonflés. Je regardai l'heure sur mon téléphone, 8H56. Je baillai et me levai en frottant mes yeux sûrement encore rougis. Je mis ma capuche sur la tête en sortant de ma chambre, signe d'une mauvaise nuit. Je pris l'ascenseur et descendis au cœur du QG.

- Qui c'est ? Demanda une voix en entendant mes pas traîner sur le sol froid.
- Haru ! Sourit Bokuto en m'enveloppant de ses grands bras.
- Salut. Dis-je d'une voix mal réveillée.
- Viens prendre des forces ! S'exclama-t-il en me tirant vers la grande table.

Mes grands frères me regardèrent, un air inquiet sur le visage, mais j'ignorai leur attitude et m'assise près de Kozume. Le garçon, de ma taille, était aussi silencieux et abstrait que moi, ce qui m'arrangea fortement.

- Haru, tu marques un point. Sourit malicieusement Kuroo.
- Pourquoi ? Demandais-je en grignotant une tartine grillée.
- Tu es la seule des nouveaux à te lever à une heure convenable. Dit-il en buvant son café.
- Je n'aime pas me lever tard, j'ai l'impression que ma journée est déjà terminée. Dis-je doucement.
- C'est bien une Iwaizumi... Sourit gentiment Kozume.

En effet, tous les dernières années étaient présents à table, et Sugawara et Sawamura descendirent du dortoir à l'instant même, me saluant au passage. Les deux garçons s'aventurèrent dans une autre pièce, plus loin que la cuisine.

- C'est quoi cette pièce ? Demandais-je en regardant la grande porte du fond.
- Les salles d'entraînements. M'informa Oikawa.
- Je vais m'entraîner aujourd'hui ? Demandais-je.
- Vous êtes en observation, pendant deux ou trois jours, et aucuns traitements de faveurs. Dit Hajime en regardant les autres garçons qui sifflèrent d'innocence.
- Bokuto, vas réveiller Akaashi. Dit Kuroo.
- Oui, Oikawa va chercher Kageyama et Hinata. Lui ordonna gentiment Hajime.
- Un enfant me suffit... Roula des yeux Oikawa.
- C'est bon... Râla Kozume en se levant.

Les mentors et Bokuto se dirigèrent vers l'ascenseur et montèrent au dortoir, afin de réveiller les derniers qui dormaient encore. Je finissais de boire mon bol de lait chocolaté et remarquai que Hajime me fixait, ce qui me fit arquer un sourcil.

- Tu veux t'entraîner avec moi ? Demanda-t-il.
- O-Oui, pourquoi pas ? Je ne suis pas censé suivre mon mentor ? Demandais-je en retour.
- Je veux voir tes capacités. Sourit-il en finissant son café.
- D'accord. Je peux prendre une douche ?
- Bien-sûr. Dit-il en me laissant partir au dortoir.

Je montai au dortoir et croisai les garçons qui se réveillaient. Je les avertis de ma séance douche matinale et allai dans ma chambre prendre quelques affaires de sport. Je tombai nez à nez avec Akaashi qui venait de sortir de sa chambre.

- Je voulais voir si tu étais déjà levée. Se justifia-t-il.
- Oui. Dis-je avec une évidence un peu trop arrogante.
- Bonne douche. Sourit-il en partant, ses mains secouant ses cheveux décoiffés.
- M-Merci. Dis-je en baissant les yeux sur mes vêtements à la main, laissant voir un tanga en dentelles blanches.

Je rougis et filai à la douche. J'entrai pour la première fois dans la salle d'eau, un grand bain chaud coulait constamment. Je posai mes affaires propres sur un banc et me déshabillai avant d'entrer dans l'eau chaude.

Mes muscles se détendirent et je m'empêchai de pleurer à nouveau. Comment les garçons avaient-il surmonté le fait d'oublier leur proches du jour au lendemain ? Pensais-je en serrant les dents.

Je sortis du bain après m'être savonnée, et m'habillai d'un nouveau legging et d'un tee-shirt. Je partis dans ma chambre et jetai mes affaires sales dans une panière. Je m'attachai mes cheveux en une queue de cheval haute et enfilai mes chaussures.

Je descendis rejoindre mon grand frère et nous entrions dans la salle d'entraînements, sous l'œil insistant d'Akaashi. Hajime m'expliqua vaguement notre programme de remise en forme et m'indiqua de m'installer sur un des tatamis. Personne n'était dans la pièce, ce qui me fit remarquer que des portes en métal renfermaient peut-être Sugawara et Sawamura.

- J'ai entendu dire que t'étais championne de kick-boxing japonais ? Demanda Hajime en me tendant des bandes de strap.
- Oui, je me débrouille. Dis-je en haussant les épaules.

Hajime me banda mes mains et mes poignets et nous nous étirons tout en parlant. Après quelques séries d'abdominaux et de gainage, Hajime m'ordonna de le frapper. J'hésitai un moment, puis lui envoya un coup de genoux droit dans le ventre. Mon grand frère m'apprit quelques techniques pour m'échapper des emprises des adversaires et d'esquives.

- Comment tu te sens ? Demanda-t-il.
- Transpirante... Dis-je en grimaçant.
- Bois. M'ordonna-t-il gentiment en me donnant une gourde.

Je bus en soufflant fortement par le nez, puis Hajime me conseilla de marcher le temps que je reprenne mon souffle. Il enleva son tee-shirt et appela Oikawa, lui chuchotant quelque chose à l'oreille.

- Haru ? M'interpella Kageyama.
- Hm ?
- Alors ? Ta remise en forme ? Demanda-t-il en buvant dans ma gourde.
- Dure... Déglutis-je.
- Ça sera plus facile après, puis tu t'entraînes avec le numéro un. Dit-il en souriant, regardant un écran au mur de la salle.

Kageyama et moi nous approchons du grand écran pendant que Oikawa et Hajime discutaient un moment. L'écran affichait un classement des douze miraculeux, et Hajime était le premier du classement. Un sentiment de fierté s'empara de moi, puis une once de concurrence me pinça le cœur, m'arrachant un sourire narquois. Je veux le battre. Me criais-je à moi-même.

Unité Commando - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant