Chapitre 31

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J'avais regagné ma chambre d'hôpital quelques heures plus tôt, seule et pensive. Akaashi était au commissariat depuis un moment aussi, me laissant réfléchir sans avis différents du mien; la culpabilité me rongeant peu à peu.

L'image de Kenma, faible et blessé, me revint en tête lorsque nous avions été évacués. Son corps tremblait contre son grès, dans les bras de Kuroo qui jurait de le protéger de tout.

- Mais voilà, personne n'a pu faire quoi que se soit. Murmurais-je en finissant mon assiette.

L'horloge digitale accrochée au mur de ma chambre affichait 20 heures. L'infirmière qui m'avait apporté mon repas était, encore une fois, Hitoka Yachi; la petite blonde à l'énergie débordante et rassurante. Elle m'avait assuré que ma sortie était très proche, me redonnant le sourire en peu de temps.

Je me couvris de mon draps, m'allongeant convenablement dans mon lit en poussant la table à roulette où mon plateau-repas était posé. Je soufflais par le nez en entendant les Klaxons des voitures sur la route du bas de l'hôpital, me rappelant l'heure de pointe du vendredi soir.

- Haru ? Chuchota-t-on. Tu dors ?

Je me retournai vivement pour me retrouver devant deux grands yeux dorés, puis un large sourire déforma mes lèvres en reconnaissant Bokuto.

- Bokuto-san ! M'exclamais-je en le serrant dans mes bras.
- Tu vas bien ? Me demanda-t-il.
- Oui, on peut dire ça comme ça...

Le garçon à la coiffure excentrique s'assit sur le bord de mon lit, laissant Akaashi s'approcher à son tour. Son bras entoura rapidement mes épaules avant de m'embrassant le front, me faisant rougir brutalement.

- A-Alors ? L'enquête ? Demandais-je.
- Affaire classée ! Sourit Bokuto.
- Nous allons témoigner demain matin, pendant que les survivants seront jugés pour leur crimes. Expliqua Akaashi d'un ton moins enjoué.
- Si rapidement ? Tout a été résolu ? M'exclamais-je perplexe.
- Oui, Hinata témoignera en ton nom demain matin pour expliquer la légitime défense envers Daisho.
- Vous l'avez massacré ! Je reconnais bien là mes cadets ! Sourit Bokuto en pinçant ma joue.
- Bokuto, tais-toi. L'arrêta Akaashi.
- De toutes façons, je ne reste pas ici. Bouda le plus âgé.
- Tu dors où ? Demandais-je en penchant la tête.
- Je vais voir Shoyo, et après je resterais avec Kuroo. Je pense qu'il en a besoin... Expliqua-t-il en pinçant ses lèvres d'un trait fin.

Le garçon partit sans un mot de plus, puis nous laissa seuls. Akaashi s'assit près de moi, puis ses yeux capturèrent les miens pendant un instant.

- Du coup, tu pars demain matin ? Demandais-je en changeant de sujet.
- Oui, pourquoi ?
- Pour savoir, c'est tout. Me défendais-je.
- Je viendrais te voir plus tard, quand tu sortiras. Dit-il en entremêlant ses doigts.
- Pardon ?
- Vous sortez demain, après que le conseil décide du sors des survivants. Expliqua-t-il.
- Écoutes Akaashi-
- Keiji. Dit-il.
- Non, Akaashi... J'ai beaucoup réfléchis cette après-midi à propos de-
- Kenma s'en sortira, ne t'inquiètes pas. Dit-il en souriant faiblement.
- Tu te trompes... J'ai réfléchis à propos de nous. Lâchais-je finalement.
- À propos de nous ? Comment ça ? Demanda-t-il difficilement.
- J-J'aimerais retrouver ma mère, et ma vie de citoyenne. La FSJA va sûrement être détruite après ce qu'il s'est passé, et je voudrais recommencer ma vie.
- Recommencer ta vie ? Répéta-t-il.
- Je voudrais recommencer à zéro, et tout oublier. Murmurais-je en baissant les yeux.
- Tout oublier ?

Pour la première fois depuis que je le connaissais, j'avais laissé Akaashi au dépourvu. Son visage semblait creux et ses yeux étaient complètement bloqués, pensant à ce qu'il pourrait faire ou dire.

- Je suis désolé, mais ma mère et mon frère m'ont terriblement manqués. Et puis tu a été une épaule solide, et vraiment rassurante, pour moi, mais je pense que c'est mieux si-
- J'ai compris. Lâcha-t-il en me souriant.
- Akaashi...
- Tu sais Haru, j'étais vraiment sincère avec toi.
- Je l'étais aussi Keiji ! Je le suis encore ! M'exclamais-je.
- C'est juste que... je pensais...
- Je sais que je t'ai demandé d'être sincère avec moi, et sûr de ton choix, parce que je ne voulais pas que tu me laisses, mais je veux être intégrée à la société comme je l'étais avant de te connaître. Expliquais-je.
- J-Je pense que je vais partir, dans ce cas. Dit-il en se levant.

Mon cœur me criait de toutes ses forces de le retenir, me faisant comprendre l'erreur que ma raison venait de me faire faire, mais je ne pus seulement laisser mes larmes couler le long de mes joues. Akaashi s'en aperçu en me regardant une dernière fois, mettant sa veste, puis vint me prendre une dernière fois dans ses bras.

- Est-ce que tu fais ça parce que je ne t'ai rien montré ? Souffla-t-il timidement dans mon oreille.
- C-Commença ? Chuchotais-je en restant blotti dans ses bras.
- J'aurais dû faire ça bien avant...
- Akaashi ?
- Est-ce que tu m'aurais repousser si je t'avais embrassé ? Demanda-t-il dans mon cou.
- J-Je n'ai jamais embrassé quelqu'un avant, ni jamais aimé. Déclarais-je contre son torse.

Le brun resta silencieux un moment, frottant mon dos de sa main chaude et rassurante, me laissant tranquille.

- Je dois partir... Chuchota-t-il.
- T-Tu peux rester ? Avant que demain n'arrive ? Demandais-je soudainement en le voyant s'éloigner.

Que m'arrive-t-il ? Je ne sais pas moi-même. De toutes évidences j'aime ce garçon, enfin ce jeune homme, depuis qu'il s'est ouvert à moi. Pourquoi le rejeter ? Pensais-je en mordant ma lèvre.

- Je suis déjà parti lorsque tu dormais une fois, et j'ai détesté ça... Dit-il en souriant tristement.
- Non, s'il te plaît ! Couinais-je en le regardant franchir la porte.
- Au revoir, Haru. Dit-il en partant.
- AKAASHI ! Hurlais-je.

Je n'eut pas la force mentale, ni physique, de me lever à sa poursuite, laissant toutes les larmes de mon corps coulaient sur mes joues. Je regrettais amèrement mes choix, fait en si peu de temps, ne me comprenant pas moi-même.

Je me levais de mon lit, m'accordant une dernière chance, puis sortis dans le couloir de l'hôpital. Mon cœur battait la chamade, et mes yeux vifs cherchaient l'homme que j'aimais. Les infirmiers en charge des soins m'aperçurent courir vers l'accueil, m'empêchant de franchir la sortie du bâtiment.

- Du LEXOMIL ! Cria une infirmière.
- AKAASHI !! Hurlais-je.

Un infirmier couru jusqu'à nous, me piquant le bras en urgence. Les aides-soignants me prirent dans leur bras le temps que le médicament fasse effets, puis mon corps était de plus en plus lourd.

- Akaashi... Marmonnais-je en fermant les yeux.
- Conduisez-la dans sa chambre. Ordonna un docteur.

Unité Commando - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant