Chapitre 26

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J'avais cru attendre pendant des heures. J'avais luté contre le sommeil, consciente que les blessés auraient peut-être besoin de moi durant le trajet, mais je mettais endormie sous peu.

- Haru ? Demanda une voix.

Mes forces m'avaient quitté. Je ne pouvais pas bouger mon corps, ni même ouvrir les yeux, comme emprisonnée par moi-même. Je grognai quelques mots incompréhensibles pour mon interlocuteur, et deux bras portèrent mon corps.

Je me réveillai dans une salle blanche, mes yeux percutant la lumière vive de la pièce avant d'être attirés par l'horloge digitale qui affichait 15:34. Je me redressai sur mes coudes, découvrant un lit sur lequel j'étais allongée. La fenêtre entrouverte laissait passer des bruits de klaxons et de moteurs, brisant l'ambiance glauque de la pièce blanche et silencieuse.

- L'hôpital Matsuzawa de Tokyo ? Pensais-je en voyant le plan de secours sur le mur qui indiquait le nom de bâtiment.

Quelqu'un toqua à la porte, entrant pendant que je me couvrais du drap fin de mon lit. Une tête de hibou me sourit, approchant prudemment vers moi. Je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux en voyant Bokuto.

- Oh, ne pleurs pas. Dit-il en riant doucement, me prenant dans ses bras.
- J'arrive pas à y croire. Murmurais-je.
- Tu vas bien ? Tu n'avais pas été blessée, si ? Demanda-t-il en prenant ma fiche de santé.

Bokuto hocha lentement la tête au fur et à mesure de sa lecture, sûrement soulagé du récapitulatif médical de l'hôpital.

- Où sont les autres ? Demandais-je doucement.
- Dans les chambres voisines, tu peux m'accompagner si tu veux. Sourit-il.

J'acquiesçais timidement et mon ami m'aida à me lever. J'étais habillée d'un débardeur simple et d'un short de sport, c'est-à-dire autrement que mon arrivée ici. Mes jambes me faisaient un mal de chien, mais Bokuto m'aida à traverser le couloir, quittant la chambre 84. Bokuto me sourit, nous arrêtant devant la porte voisine numéro 86.

- C'est la chambre de Kageyama. Déclara-t-il.
- Oh. Il n'a rien ?
- Je ne te ferais pas voir tes amis s'ils n'étaient pas en bonne santé, après tout ce que vous avez subit... Murmura-t-il.
- Merci d'être venu nous chercher, Bokuto-san.

Mon ami ouvrit la porte après avoir toqué à la porte de la chambre, découvrant la même pièce blanche que la mienne. Kageyama posa le regard sur nous, allongé sur le côté, face à nous. Le garçon semblait complètement ailleurs.

- Tobio... Souriais-je.

Bokuto resta en retrait pendant que j'approchais de son lit, nous laissant nous retrouver. Kageyama avait une bande de gaze qui couvrait son crâne, collant sa mèche noire sur son front. Je ne pus m'empêcher de prendre sa main, et mon cœur se réchauffa lorsque le noiraud la serra dans la sienne. Quelques larmes roulèrent sur nos joues, réalisant petit à petit que le cauchemar était fini.

- Que dit sa fiche ? Demandais-je à Bokuto.
- Commotion cérébrale mineure et quelques hématomes, comme toi. Dit-il en lisant sa fiche médicale.
- Alors tout va bien, n'est-ce pas ?
- Oui, pour vous. Sourit amèrement Bokuto.

Kageyama et moi restions perdus en comprenant le sous-entendu de Bokuto.

- Certains d'entre nous resteront à jamais ici, dans cet hôpital. Dit-il en serrant les poings.
- Bokuto ? Qu'est-ce que tu racontes ? Demandais-je timidement.
- Vous le saurez bien assez tôt... Vous voulez m'accompagner ?
- Je voudrais voir Hinata... Souffla Kageyama en voyant mon hésitation.

Tobio se leva plus difficilement que moi, essayant de résister à la douleur de son crâne. Bokuto l'installa dans un fauteuil roulant sous conseil de l'hôpital, et nous quittons la chambre 86. Notre aîné nous emmena encore un peu plus loin, dans une des chambres d'en face, la numéro 89.

- Tobio ? Tu peux rejoindre Hinata dans celle-ci, pendant que Haru vient avec moi. Suggéra Bokuto.
- Pourquoi ? Je voulais voir Shoyo, moi aussi.
- Il va bien, Haru. Laisse Kageyama rentrer. Insista-t-il.

Tobio me sourit gentiment pendant que Bokuto le laissa entrer dans la chambre.

- Je voulais t'emmener voir ton frère.

Mon cœur se serra en entendant ces mots. Je ne voulais pas voir Hajime, pas après ce qu'il s'était passé. La dernière fois que je l'avais vu était avant la mission, lors une dispute, et je ne l'avais jamais revu. Je l'avais laissé seul pendant tout ce temps, et mon cœur ne pouvait supporter cette force écrasante qui est la culpabilité.

Je suivis silencieusement Bokuto, réfléchissant à tous les scénarios possibles qui pouvaient se passer. Je fus vite prise de court lorsque nous arrivions à sa chambre, la numéro 93, laissant mon cœur exploser dans ma poitrine.

- Je te laisse entrer seule. Je t'attendrais là, devant la porte. Désigna-t-il en pointant du doigt une chaise dans le couloir.
- D'accord.

Je ne pus attendre plus longtemps, ouvrant la porte pour découvrir une masse endormie sous la couette de son lit. Je m'avançai doucement jusqu'à lui, puis secouai son épaule. Mon grand frère grogna quelques secondes, puis se réveilla face à moi.

- Haru ? Demanda-t-il.
- Hajime. Souriais-je.
- Putain Haru ! S'exclama-t-il en me prenant dans ses bras.
- Je suis désolé... Couinais-je dans son cou.
- Tu m'avais tellement manqué... Je n'aurais jamais du partir comme ça, c'est moi qui suis désolé. Tu n'as rien ? Demanda-t-il soudainement.
- Non je n'ai rien. Affirmais-je timidement.
- Tu sais où sont les autres ?
- Oui, dans d'autres chambres. C'est Bokuto-san qui m'accompagne.
- Ah... Je serais bien venu avec vous, mais je ne pense pas pouvoir marcher avec ça. Dit-il en agitant le tube de sa perfusion.
- C'est vrai, tu devrais te reposer... Soufflais-je.
- Je t'aime. Déclara-t-il en regardant ailleurs.
- Moi aussi grand frère. Murmurais-je en posant ma tête sur son torse.

Bokuto nous avait rejoint quelques minutes plus tard, nous avertissant qu'il reprenait sa visite dans les autres chambres. Je suis restée avec mon grand frère, essayant de rattraper le temps perdu. Hajime m'avait fait un peu de place pour que je puisse m'allonger auprès de lui, m'endormant peu à peu sur son torse.

- Tu as des blessures ? Chuchota-t-il soudainement.
- Non, quelques bleus au ventre. Le rassurais-je.
- Et les autres ?
- Tobio a eut une perte de connaissance mineure et Shoyo va bien, normalement.
- Et- Et les autres ? Répéta-t-il timidement.
- Hajime... Désolé mais je ne sais pas pour l'état d'Oikawa... Murmurais-je.
- Hier... Il s'est prit une balle... Dit-il en repensant.
- Hier ?? Demandais-je surprise.
- Oui, nous sommes arrivés tôt ce matin.
- Je pensais que nous avions dormi au moins quelques jours... Dis ? L'interpellais-je.
- Oui ?
- Tu penses que maman est au courant ? Chuchotais-je timidement.
- Tu rigoles ? Demanda-t-il en riant amèrement.
- Quoi ?
- Tout le pays est au courant Haru... Le site sur lequel nous avons évacués était filmé en direct dans le Japon. Dit-il en grimaçant.
- Oh merde, mais c'est dingu-

Le bruit de la porte qui grince me ramena de force aux souvenirs qui me restaient de mon cauchemar. Hajime resserra son bras autour de mes épaules, laissant ses doigts glisser sur mon bras.

- Bonsoir Madame, Monsieur. Nous salua un grand homme.

Hajime se redressa sur le lit, me cachant derrière lui.

- Vous êtes ? Demanda mon frère en arquant un sourcil.
- Monsieur Nakamura, enquêteur sur l'affaire de la prise en otage de la FSJA. S'inclina-t-il.
- Un enquêteur ? Répétais-je.
- Excusez-moi de vous déranger pendant votre repos, mais un dossier à était ouvert pour réparer dommages et intérêts des membres de notre armée privée.
- Pourquoi ouvrir un dossier ? Nous avons détruit l'organisation ennemie la nuit dernière. Demanda Hajime d'un air méfiant.
- Il doit y avoir erreur, Monsieur Iwaizumi. S'excusa l'homme.
- Pardon ? Dit-on à l'unisson.
- Vous allez être convoqués, vous et les autres membres de la FSJA, pour reconnaître les survivants de l'organisation terroriste. Dit-il mal à l'aise.

Mon cœur rata un battement. Peut-être avais-je mal compris ce que cet homme avait essayer de nous faire croire ? Ou plutôt, peut-être que je ne voulais simplement pas croire la triste réalité qui nous tombait encore dessus. Hajime me regarda d'un air inquiet, resserrant sa main sur la mienne.

- Afin de vous laisser votre repos mérité, nous viendrons vous chercher demain matin après vos soins. Nous informa-t-il soudainement.
- Qui est convoqué exactement ? Demandais-je.
- Tous les membres de la FSJA qui seront aptes à nous aider dans notre enquête, demain à 10H. Confirma-t-il en repartant.

Unité Commando - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant