Chapitre 20

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Je me suis réveillais doucement, avec des douleurs dans le corps qui m'empêchaient de me lever. J'ouvrais les yeux et entendais petit à petit les deux voix familières qui semblaient vouloir chuchoter. Je grognais en m'étirant, grimaçant face à mes courbatures, puis m'assise sur le canapé.

- Salut. Me sourit Hinata.

Je lui souris gentiment et posais mes yeux sur ce qu'il fabriquait avec Tobio. Le rouquin et le noiraud semblaient trafiquer une ceinture, ou plutôt une sangle de nos tenues de combats.

- Vous faites quoi ? Je dors depuis longtemps ? Demandais-je en me levant.
- J'ai réfléchis à un plan de contre-attaque pendant votre repos. Lâcha Kageyama.
- On va pouvoir sauver les aînés ! S'écria Hinata.

Je restais bouche bée. À vrai dire cela faisait des semaines que je n'avais pas vu l'enthousiasme du roux, et cela me réchauffa le cœur. Je m'assise face à eux, sur un des bancs de la table à manger.

- C'est celle d'Hinata. La tienne est déjà prête. Sourit le noiraud.
- Bientôt prête ? Demanda-t-il.
- Tu le vois bien non ? Répliqua Tobio agacé face à l'impatience du roux.
- Pourquoi contre-attaquer ? Demandais-je soudainement.
- L'organisation des deux autres bâtards va venir nous enlever, et on peut pas éviter ça. Souffla Tobio.
- Tu penses que Tsukishima nous provoquait quand il a parlé d'heures ? Demandais-je doucement.
- Il voudrait mieux pour nous qu'on soit prêts à tout... Déglutit Kageyama.
- J-J'ai peur d'être incapable de faire quoique se soit sur le terrain. Avoua Hinata.

Le rouquin semblait être dépourvu de tout enthousiasme à présent. Tobio me regarda d'un air inquiet et détailla le plus petit d'entre nous. Hinata se triturait les doigts et ses yeux fixaient un point précis qu'il était incapable de lâcher.

- Il n'y a pas de quoi ! Lâcha Tobio en pouffant de rire d'un air moqueur.
- Hm.

Hinata ne sembla pas vraiment satisfait de la provocation de son ami, mais lui fit un faible sourire.

Kageyama nous avait montrer l'utilité d'une ceinture cachée sous nos vêtements, que nous devions gardés sur nous le plus longtemps possible. Contrairement à nos espoirs, l'heure arriva plus vite que prévu. Nous ne voulions évidement pas partir, ni même nous retrouver dans le même état que nos aînés.

Une énorme secousse nous fit tomber au sol. Kageyama comprit directement ce qu'il se passait, nous ordonnant de le suivre dans la salle d'entraînements. Une deuxième secousse me fit tomber à terre, me clouant au sol. Tobio me prit par le bras et me traîna derrière lui.

- Ne faites plus un bruit. Chuchota Tobio.

Hinata et moi secouons nos têtes sous le regard inquiet du noiraud. Le rouquin semblait contenir ses nerfs et demeurerait dans le silence le plus total, ses yeux brillants de larmes. Je lui pris sa main sous la mienne et il la serra fort.

Un silence pesant s'abattu dans la montagne, nous faisant mourir d'impatience. Une odeur âcre emplit mes narines. Ma tête se fit lourde. La main de Shoyo se fit plus légère puis ne me tenu plus du tout. Tobio se rapprocha de nous pendant que ma vision se troublait. Ses yeux bleus me laissèrent supposer qu'il avait tout comprit. Évidement.

Ma tête me paraît beaucoup plus lourde qu'à la normale. Je gémis de douleur en bougeant mon corps encore endormi. Ma vue est floue, mes oreilles siffles et mon cœur s'accélère. Je reçois un coup de pied dans ma jambe, me faisait crier, mais aucun son distinct ne sortit de ma bouche. Je jetais des regards autour de moi, essayant de percevoir du mieux avec ma vue floue. Je reçus un deuxième coup de pied dans ma cuisse, et je cherchai mon interlocuteur.

Je ne voyais rien. Je n'entendais rien. Je ne ressentais juste rien. Mon corps tout entier semblait lutter contre la fatigue. Mes membres étaient lourds et mes yeux malvoyants. Je regardais en direction de mon interlocuteur en sentant un troisième coup de pied. Je reconnus une silhouette à tête brune, puis une autre orangée. Kageyama et Hinata. Ma vue ne semblait pas s'éclaircir et me permettait seulement de deviner mon environnement sous forme de tâches colorées.

Je ne reçus plus de coup de pied. Tobio avait dû comprendre que ma vision ne me revenait pas. Il devait pouvoir me voir. Mes yeux verts étaient sûrement fous et dilatés, essayant de capter la moindre information. Mes oreilles sifflèrent beaucoup plus pendant une seconde et se débouchèrent. Mon corps sembla avoir gagné sa lutte et mes membres ne dormaient plus. Seule ma vue restait floue.

Je compris bien trop tard. Mes mains étaient liées derrière mon dos, à un dossier froid. Mes oreilles perçurent se bruit sourd et régulier d'un véhicule roulant sur une longue route. Ma bouche était étouffée par un bandeau serré. Nous étions déjà kidnappés. Pensais-je.

Je ramenais doucement mes jambes vers ma poitrine, sentant avec soulagement la présence de ma ceinture d'armes accrochée à mon ventre. Je soufflai doucement en posant ma tête sur mes genoux. Je n'avais rien à faire à part attendre.

Le véhicule sembla s'arrêter et les bruits des portes du véhicule et des pas des agents sifflèrent dans mes oreilles habituées au silence. Une porte s'ouvrit et un courant frais me parcouru l'échine. Je levai le regard mais ne perçus seulement deux tâches noire et flamboyante. Tobio sembla s'agitait, un foulard étouffant ses cris, et une grande main m'empoigna, me sortant de l'habitat de notre voyage. On m'aida à trouver terre et mes jambes tremblantes me tenaient tant bien que mal.

- Elle est molle. Gémit une voix.
- Elle est vraiment membre de la FSJA. Ria une autre.
- Peut-être qu'elle est terrorisée par la peur. Ria-t-on.
- J-Je ne vois rien. Chuchotais-je.
- Ça va te revenir. Me répondit une troisième voix se voulant un minimum rassurante.

Cette voix. Je l'avais entendue une seule fois. Ce jour pluvieux dans ce café bien fréquenté de Tokyo. Mes muscles se raidirent soudainement. Kei Tsukishima.

- Espèce de-
- La ferme. Murmura-t-il à mon oreille.

Il me prit le bras d'une poigne forte et assurée. Je me retournais pour chercher la tignasse rousse mais je ne vis rien.

- Tu les retrouveras assez vite.

Tsukishima semblait fier de son emprise. Sa main me guida pendant un certain temps, avant de me laisser sur une chaise. Le garçon m'attacha les chevilles aux pieds du meuble froid puis me laissa sans un mot de plus.

- Où suis-je ? Demandais-je.

Le bruit d'une porte en métal claqua pendant quelques secondes dans mes tympans. Mon cœur battit à tout rompre.

- Je suis seule ? Demandais-je à nouveau.

La pièce semblait vide. Je sentis alors l'humidité de l'endroit, et entendus les bruits des goûtes heurtant leur flaques. Une odeur de fer enivra tous mes sens. Le sang.

- Il y a quelqu'un ? Demandais-je plus fort.

Ma vue percevait quelques rares brins de lumière, mais pas plus que des tâches floues. Mon cœur était sûrement beaucoup trop bruyant pour cette pièce plongée dans la peine ombre. J'avais l'impression de n'entendre que lui.

- Haru ?

Merde. Non. Impossible.

- Haru c'est bien toi ?

Ma vue chercha en vain à l'apercevoir. Je savais qu'il était assit sous mes yeux, comme moi sous les siens.

- Kenma... Soufflais-je.
- C'est moi. Murmura-t-il.

Unité Commando - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant