Chapitre 29

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J'étais allongée dans mon lit, pensive au sujet de cet hôpital. Je m'étais rhabillée de la blouse de l'hôpital. Je regardai furtivement l'heure; 18:34.

- Mon repas sera bientôt prêt. Pensais-je.

Je n'arrivais pas à digérer le fait d'être internée dans un hôpital psychiatrique. Suis-je folle ? Non, je ne pense pas. Aucun responsable ne m'auraient laissé sortir de cet endroit, même accompagnée par la police, puis je n'ai pas de médicaments à prendre. Alors, peut-être que quelqu'un d'autre est fou ?

- Bonjour ? M'interpella une infirmière blonde.
- Oui ?
- Votre repas est prêt ! Me sourit-elle en posant le plateau sur la table.
- Merci.
- Tout se passe bien ? Je ne suis qu'une stagiaire, alors je ne peux pas vraiment vous être utile... Dit-elle en faisant une moue.

Elle était plutôt petite, blonde, avec des yeux marrons tout ronds. Elle semblait aussi chargée d'énergie qu'Hinata, ce qui me fit sourire.

- Oui, tout se passe bien. Vous m'emmenez mon repas, quoi de mieux ? Riais-je.
- Je suis contente de savoir que vous pouvez rire, ici... Murmura-t-elle.
- Oui.

Elle sourit timidement en s'inclinant vers moi, puis glissa la table haute au dessus de mes jambes. Je me redressai et ouvris mon plateau-repas. La jeune blonde me salua et sortit de ma chambre, me laissant entamer mes haricots verts. La porte de ma chambre s'ouvrit de nouveau, me laissant indifférente; pensant que l'infirmière avait oublié quelque chose.

- Hey... Énonça une voix familière.

Je relevai la tête, la bouche pleine, puis déglutis en voyant la personne qui accompagnait mon interlocuteur. Je décidai de l'ignorer, souriant timidement à celui qui m'avait salué.

- Tu veux qu'on repasse après ? Me demanda-t-il en regardant mon assiette en plastique.
- Non, c'est bon. Souriais-je. Tu m'avais prévenu que tu passerais, Yaku.

Le blond me sourit en s'asseyant sur le bord de mon lit, près de moi. Le brun qui l'accompagnait se colla contre le mur de façon nonchalante, me donnant l'impression d'avoir été obligé de venir me voir. Cela m'énerva au plus haut point; en fait, lui-même m'énervait.

- Si tu continues à faire cette tête, tu auras plein de rides. Ria Yaku en chuchotant.
- Il m'énerve. Marmonnais-je.
- Laisse-le... Dit-il en haussant les épaules.
- Hm.
- Alors, tu te sens bien ici ?
- Yaku et ses discours de protecteurs. Riais-je en mangeant mon riz.
- Quoi ? Ria-t-il. Je peux m'inquiéter pour toi, non ?
- Oui, quand tu veux Yaku-san. Souriais-je.
- Tu sais, je suis désolé de vous avoir laissé avec Daisho... S'excusa le blondinet.
- Ce n'est rien, Hinata m'a protégé puis on s'en est sorti ! M'exclamais-je.
- Oui, c'est le principal.
- Tu es allé voir les autres ? Demandais-je.
- Hinata et Tobio passe beaucoup de temps ensemble, ils sont juste à côté de toi. Dit-il en pointant du doigt le mur de ma chambre.
- Je sais, la chambre 86 est celle de Kageyama.
- Hm... Iwaizumi n'était pas dans sa chambre, je crois qu'il est à l'étage, avec Oikawa. Dit-il en grimaçant.
- Il va bien ? Demandais-je soudainement.
- Oui, ne t'inquiètes pas. Sourit-il en caressant mon bras.
- I-Il avait prit une balle... J'ai essayé de le prévenir, j'ai vraiment essayé ! Me justifiais-je.
- Haru ! M'arrêta Yaku. Ce n'était pas de ton devoir, tu n'y peux rien, d'accord ?
- Tout le monde a eut quelque chose, sauf moi ! Je me sens coupable ! M'exclamais-je en cachant mon visage.
- Haru... Souffla Yaku en poussant la table de mon lit.
- Hm...
- Ce n'est pas rien, ça. Dit-il en posant sa main sur mon ventre.
- C-Ce n'est pas une balle... Ni un traumatisme crânien, et encore moins un problème mental... Murmurais-je en grimaçant.
- Haru écoutes... Tu dois t'estimer heureuse d'être dans cet état, et si tu penses devoir quelque chose à quiconque, aide cette personne. Me rassura Yaku.

Je ne pouvais m'empêcher de penser à Kenma et Shoyo, qui m'avaient défendu coûte que coûte. Ils étaient des frères pour moi, autant que Hajime et Tooru. Je tiens à eux comme à la prunelle de mes yeux.

- Je ne veux pas les perdre... Sanglotais-je.
- Haru, ne pleurs pas s'il te plaît.

Yaku s'installa vers moi, puis tout en me caressant mes cheveux, m'embrassa doucement le front.

- Je reviendrais, quand tu seras mieux.
- Hm... Non. Marmonnais-je dans mes larmes.
- Tu dois te reposer...
- C'est bon, je la prends en charge. Déclara le brun qui sortit de son silence.
- Je te laisse avec Akaashi. Me salua Yaku.
- À demain, hm ?
- Oui, quand tu veux. Me sourit-il en partant.

Yaku regarda Akaashi d'un œil sévère, le prévenant de me laisser tranquille pour le moment. Lorsque le blondinet nous laissa seuls, Akaashi s'approcha et je me couvris du draps pour cacher mon visage plein de larmes.

- Ne fais pas l'enfant... Souffla-t-il en s'asseyant vers moi.
- Je préfère être un enfant qu'un trou du cul. Crachais-je.

Je le ne voyais pas vraiment, ma tête étant couverte par le draps blanc de mon lit, mais un silence s'installa entre nous. Mes larmes d'inquiétudes se transformèrent vite par la colère; ne plus comprendre Akaashi me rendait folle.

- Tu pleurs encore ? Me demanda-t-il en restant près de moi.
- Ta gueule, je veux pas te parler... Murmurais-je.
- Pourquoi t'es agressive, d'un coup ?
- Pourquoi t'es con ?
- Arrêtes de me parler sur ce ton. Dit-il en serrant les dents.
- Arrêtes d'être méchant... Soufflais-je.
- Je ne le suis pas.
- Tu l'es.

Akaashi sembla se tourner vers moi, approchant son visage du mien qui était encore caché. J'ouvris les yeux en sentant sa main tirer le draps, me laissant découvrir ses yeux bleus larmoyants. Je ne pus m'empêcher d'exploser en sanglots à cette vue. Le brun me prit directement dans ses bras, plongeant sa main dans mes cheveux, me chuchotant à quel point il était désolé.

- Je t'aime, je t'aime tellement... Murmura-t-il en pleurant.
- Je ne voulais pas te blesser tout à l'heure. Dis-je en m'éloignant.
- Moi non plus, mais...

Akaashi s'arrêta dans son élan, semblant reprendre la raison. Il sécha ses larmes d'un coup de manche et s'éloigna, se dressant devant la fenêtre qui montrait la route nationale menant au centre ville de Tokyo.

- Keiji ? Osais-je dire.
- Hm.
- Viens avec moi... Murmurais-je presque.
- Je ne veux pas venir avec toi, puis repartir... Expliqua-t-il en s'approchant.

Je mis ma main vers la place que je lui avais laissé, l'incitant à venir s'allonger avec moi. Akaashi enleva ses chaussures puis me prit dans ses bras, posant ma tête sur son torse musclé.

- Alors, tu n'as qu'à me promettre de ne plus partir ? Supposais-je innocemment.
- C'est pas si simple... Je ne peux pas... Souffla-t-il en jouant avec mes cheveux.
- Tu n'as plus besoin de moi ? Parce que moi, oui... pour longtemps... Chuchotais-je.
- Au contraire, j'ai vraiment besoin de toi...
- Alors pourquoi ? Akaashi, je ne veux pas que tu joues avec moi.
- Je ne jouerais jamais avec toi.
- Alors choisis. Je ne te demande pas une réponse maintenant, mais ne viens plus me voir tant que tu ne sais pas ce que tu veux. Dis-je en me levant du lit.
- Mais je sais ce que je veux ! S'exclama-t-il.
- Non... T'es pas clair, ni avec moi ni avec personne d'autre. Dis-je en ouvrant la porte de ma chambre.
- Qu'est-ce que tu fous ? Me demanda-t-il en s'approchant.
- Je veux que tu partes... Dis-je en insistant sur la porte ouverte.

Akaashi serra ses poings et ferma brusquement la porte, me faisant sursauter. Ses mains percutèrent le mur, entourant mon visage pâle de peur.

- Putain Haru, je pensais que t'étais morte ! Hurla-t-il.

Je ne pouvais rien dire en le voyant dans cet état; ne voulant pas plus l'énerver.

- Tu te rends compte de ça ? Je pensais te retrouver morte ! Cria-t-il en frappant contre le mur.
- Mais- Je suis là. Murmurais-je.

Akaashi me prit simplement dans ses bras, me collant à son torse.

- Je ne te laisserais jamais. Alors, ne me laisse pas. Suppliais-je.

Je l'aimais, certes comme je n'avais jamais aimé quelqu'un avant, mais au-delà de tout ça, je ne pouvais pas le laisser en sachant à quel point il souffrait.

Entendre ses pleurs et ses souffles étouffés dans mon cou avaient été les pires choses que j'avais pu entendre, me faisant même oublier la douleur de mes blessures.

Unité Commando - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant