Chapitre 32

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Je me suis réveillée avec un corps lourd, et encore engourdi de ma mauvaise nuit. Je déglutis en me souvenant que, dès à présent, Akaashi était sorti du cours de ma vie. Je me dirigeai vers la salle d'eau, lavant mon corps rapidement avant d'attendre patiemment mon déjeuner fade du matin.

- Mademoiselle Iwaizumi ? Toqua une personne à la porte.
- Entrez ! Souriais-je.
- Bonjour, je suis infirmier à l'hôpital. Sourit timidement le jeune homme.
- Salut !

Je n'avais jamais été si impatiente, et l'absence de mon petit-déjeuner n'eut aucune conséquence sur mon humeur assez joyeuse de la journée. Le jeune homme devant moi, timide, était plutôt grand, avec des tâches de rousseurs sur son visage d'ange. Il sourit en voyant mon attitude, et me tendit des papiers sous mes yeux.

- C'est une décharge de toutes responsabilités à partir de ce jour, car vous sortez. Dit-il en souriant gaiment.
- Merci beaucoup !
- Ce n'est pas moi. Dit-il gêné.
- Je dois signer ?
- Oui, tenez. Rougit-il en me tendant un stylo.

Je signais les feuilles que cet infirmier me donnait, ne réfléchissant ni à la vie qui m'attendait, ni à la vie que je venais de mener; goûtant juste au contrat de ma liberté.

- Vous pouvez faire vos affaires, vos amis se donnent rendez-vous à l'accueil de notre service. Sourit-il en repartant.
- Et mon petit-déjeuner ? Demandais-je en couinant.
- Vous y tenez ? Demanda-t-il étonné.
- Non, pas vraiment ! M'exclamais-je.

Je rassemblais le peu d'affaire que j'avais pu avoir dans cette maudite chambre, laissant toutes mes angoisses dans cette pièce. J'enfilai mon sac de sport sur mon épaule, puis fermai la porte derrière moi pour rejoindre mes amis.

- Haru ! S'écria Hinata.
- Shoyo, Tobio ! M'exclamais-je en voyant les garçons.
- C-C'est fini. Lâcha Kageyama.
- Salut, les gars ! Sourit Iwaizumi en arrivant.
- Iwaizumi-san ! S'écrièrent les deux énergumènes.
- Vous allez bien ? Sourit-il.

Mon grand frère me prit dans ses bras, me ramenant à ma merveilleuse réalité, qui se brisa lorsque Kuroo arriva vers nous. Je ne l'avais jamais vu dans cet état; comme abattu.

- Salut, les gars. Se força-t-il à sourire.
- Kuroo. Le salua gravement Hajime.
- Ne m'attendez pas, Bokuto vient me chercher dans quelques minutes. Expliqua-t-il en restant caché derrière sa mèche.
- Quelques minutes ? Répétais-je.
- Oui, le jugement s'est fait ce matin. Me répondit le rouquin.
- On y va. Nous interpella Hajime en voyant Oikawa venir à nous.
- Au revoir. Salua Hinata d'un air triste.
- On se voit prochainement ! Sourit gentiment Kuroo.

Oikawa arriva vers les garçons, un sac sur les épaules. Son sourire était sincère, et je ne pus m'empêcher de m'inquiéter pour Kuroo, qui à contrario semblait au plus bas. Mon frère m'interpella encore, me voyant à la traîne.

- Je vais te manquer ? Demanda Kuroo en riant.
- Encore heureux du con. Marmonnais-je en cachant mon sourire.
- Aller, ma petite chatte-
- Tais-toi, tu vas me faire regretter mon geste.
- Ton geste ?

Un silence s'installa entre nous.

- Kuroo-kun ?
- Haru-chan ?
- Tu vas vraiment me manquer... Soufflais-je en baissant la tête.

Le brun mécheux claqua sa langue contre son palet, me faisant relever la tête vers lui. Il fit l'effort de dégager sa mèche de ses yeux marrons, puis sourit de toutes ses dents.

- On se reverra, je te le promets ! Sourit-il en tapant mon crâne.
- Promis ? Répétais-je.
- Oui. Aller, files de rejoindre ta famille.
- Ma famille ? Demandais-je en me tournant vers mon frère.
- Ces gars-là sont tes frères, ne les laisses pas.
- Et toi ? Demandais-je innocemment.
- C'est sur que tu es une gamine puérile et une enquiquineuse de première, mais Bokuto t'aimes bien donc je vais être amené à te revoir malgré moi. Dit-il en levant les yeux aux ciels.
- Oui, Bokuto-san est vraiment important pour moi, comme vous tous...
- Ne fais pas la sentimentale avec moi, ma petite chatte.
- Non, arrêtes.
- J'aimais bien ce surno-
- Non, il est nul. Le coupais-je.
- La prochaine fois que je viendrais te voir, Kenma m'accompagnera. Sourit-il paisiblement.

Je souris une dernière fois au matou, me rapprochant des garçons qui m'avaient attendu. Tobio râla, comme à son habitude, et Shoyo ria de bon cœur de sa sortie d'hôpital. Je me sentis bien entre eux, entourée de ceux que j'aimais.

- Allez, on rentre. Signala Hajime en appelant un taxi.
- On rentre ? Demandais-je perdue.
- À la maison ! S'écrièrent Hinata et Oikawa.

La route fut longue mais nous arrivons vers la banlieue de Tokyo, devant une petite maison traditionnelle et pleine d'anciens souvenirs. Les larmes me montèrent aux lorsque je reconnus la maison de vacances des Oikawa.

- Nous avons décidés de vivre ensemble jusqu'à ce que tout le monde puisse économiser pour partir sur un bon pied. M'expliqua Tooru.
- C-C'est-
- Tu en penses quoi ? Se hâta Tobio.
- C'est génial ! Souriais-je.

La petite maison nous laissait cohabiter, dans trois chambres différentes, deux salles de bains, une grande pièce à vivre et une petite cuisine minimaliste.

- Vous pourrez vous installer plus tard ? Nous demanda Oikawa.
- Pourquoi ? S'inquiéta Hinata.
- Nous avons prévu de passer au cimetière. Expliqua calmement Hajime.

L'ambiance devint soudainement palpable, nous laissant rassembler tous les souvenirs de Sugawara. Le trajet en bus fut trop rapide à mon goût, nous retrouvons directement devant le grand portail en bronze que nous devions franchir avec le cœur lourd.

Nous nous sommes regardés un moment avant d'oser poser les yeux sur cette terre fraichement retournée, devant la pierre tombale en marbre. Cette couleur blanche, soigneusement gravée, émanait de l'âme pure de Koshi.

- Vous êtes enfin là... Dit-on derrière nous.
- Noya ?? S'écria Hinata.

Le mécheux nous sourit gentiment avant de nous rejoindre devant la pierre tombale. Mes yeux ne pouvaient pas décrocher le visage amaigri de mon ami, humide de larmes encore présentes sur ses joues rosies par ce froid d'hiver.

- Passes à la maison quand tu veux. Souffla Oikawa.
- Tu as nos numéros, de toutes façons. Intervint Hajime.
- Faudrait se racheter des téléphones, aussi. Dis-je en pinçant mes lèvres.
- Oui, nous passerons au centre-ville demain.

Nous avons finalement quitté le cimetière quelques minutes plus tard, le cœur plus léger qu'à notre arrivée. Nishinoya nous avait salué avant de prendre un taxi, puis nous sommes rentrés à la maison en bus.

- Reposez-vous bien. Sourit Oikawa avant de nous laisser partir de table.
- On débarrasse. Nous assura Hajime.
- Bonne nuit ! Sourit Hinata.

J'ai silencieusement rejoins ma chambre, laissant Tobio et Shoyo dans la leur, avant d'entendre Oikawa pleurer dans le salon. Je me rendus compte de la perte de Sugawara, à cet instant précis, lâchant toutes les larmes de mon corps, puis m'endormis sous l'épuisement, sur mon oreiller humidifié par mes pleurs.

Unité Commando - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant