Chapitre 25 : Scandale

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- Mademoiselle Carter, je vous le demande encore une fois : avez-vous, oui ou non, consommer de la drogue à cette soirée ?

L'agent Defoe me fait face. C'est un homme d'une quarantaine d'années plutôt grand et longiligne. Sous ses airs accusateurs, j'ai le sentiment que ce n'est pas un « méchant flic ». La seule lampe de la pièce est crue et m'aveugle. L'avocat de Mike est à mes côtés et il m'incite à répondre à la question de l'agent. Apparemment, c'est le meilleur dans son domaine et également un ami de la famille. Je me redresse sur mon siège pour essayer de me donner une contenance :

- Non Monsieur. Je n'ai d'ailleurs jamais touché à aucune drogue de ma vie.

- Dans ce cas, avez-vous pris cette drogue dans votre sac pour quelqu'un ? Comme Monsieur Hoyua par exemple ?

- Bien sûr que non ! Je ne suis pas aussi bête que les gens le pensent.

- Calmez-vous Mademoiselle, je n'ai rien insinué du tout. Je vous pose simplement les questions d'usage. Comment la drogue s'est-elle retrouvée dans votre sac selon vous ?

La vérité, c'est que je n'en sais rien. D'ailleurs, je ne me souviens de rien. Je suis arrivée à cette soirée avec Adriel, nous avons commencé à manger et boire quelques coupes de champagne puis plus rien, le néant. Je relate donc tout au policier Defoe.

- Ce que vous dites là est très grave Mademoiselle, cela voudrait dire qu'une personne vous a drogué... Pensez-vous que cela puisse être possible ? Qui aurait pu faire ça ?

- Ecoutez Monsieur, je ne sais pas. Je ne vois pas qui pourrait m'en vouloir à ce point pour me faire ça.

- D'accord. Reprenons, vous arrivez à cette soirée et vous buvez du champagne. Avez-vous à un moment quitté votre verre des yeux ?

- Tout à fait, je suis allée aux toilettes avec une amie. Quand je suis revenue, mon verre n'avait pas bougé.

L'agent prend en notes tout ce que je lui dis et continu à me poser des questions pendant encore un long moment. Puis vient le temps de clore l'entretien :

- Merci Mademoiselle Carter, nous allons mener notre enquête. Pour le moment, vous apparaissait comme innocente, car aucun des témoins n'a pu nous affirmer que vous leur avez vendu de la drogue ou que vous en aviez en votre possession.

- Cela veut dire que... Je suis libre ?

- Jusqu'à ce que nous ayons de nouvelles preuves tangibles, oui.

En sortant du commissariat, j'ai à peine le temps de courir vers la voiture qu'une horde de journalistes me tombent dessus. Ils crient, les flashs des appareils photo crépitent par centaines. Stop ! Que tout cela s'arrête, je n'en peux plus ! A peine entrée dans la limousine, je fais face à mon père qui me fixe, le regard empli de déception. Le chauffeur démarre. Je n'ose même pas regarder Mike dans les yeux, j'ai tellement peur de ce qu'il va me dire. Il va me renvoyer en France et il aurait raison ...

Après de longues minutes qui me paraissent interminable, il prend la parole :

- Anha, Anha. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais j'espère de tout mon cœur que tu n'a rien à voir dans cette histoire. Ta mère doit me maudire bon sang ! Inutile de te dire que tu ne reverras plus jamais cet Adriel. Il est le fruit de tous les problèmes qu'on connut mes filles.

J'avale ma salive, mais je n'arrive pas à répondre. Les immeubles défilent et je ferme les yeux d'épuisement.

 

Manhattanhenge (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant