Manhattanhenge (Terminée)

Chapitre 26 : Renaissance

- Anha, réveille-toi.

J'ouvre les yeux. Etait-ce un cauchemar ou cela s'est-il réellement passé ? Après une seconde d'hésitation, je me redresse. Je suis toujours dans la limousine avec Mike, mais ce ne sont plus les immeubles que je vois par la fenêtre. Je ne comprends pas où nous sommes.

- Euh Mike... Où va-t-on ? On est sortis de New-York là non ?

- En effet Anha. Nous prenons l'avion.

- Oh non je le savais ! Tu me ramènes en France c'est ça ? dis-je avec une voix hésitante.

- Pas du tout ma chérie, ne t'inquiète pas. Tu comprendras bien assez vite.

Tout ce mystère m'agace au plus haut point. Je sais qu'il prend un malin plaisir à me mener en bateau, quoique je ne puisse pas lui en vouloir. Ce n'est rien par rapport à ce que j'ai fait... Le chauffeur s'arrête et descend nos valises. Mike a du préparer la mienne avant de venir me chercher au commissariat, cela veut dire qu'il avait tout prémédité. Il me tend également une paire de lunettes et un grand chapeau ovale, pour essayer de passer inaperçu. Nous entrons dans le hall et nous dirigeons vers l'embarquement des bagages.

Mike me regarde avec insistance, un petit sourire malicieux au coin des lèvres.

- Tu veux savoir où nous allons ?

J'acquiesce d'un signe de tête.

- En Californie ma chérie, dans ma maison. Il faut que tu te reposes, l'air de la mer te fera du bien. T'ai-je déjà dit que ta grand-mère vit là-bas ?

Je le regarde perplexe, ça pour une surprise. Ce n'est pas une punition du tout !

- Euh non, je bredouille. Je ne savais pas... Mais je ne te l'ai jamais demandé non plus, répondis-je honteuse.

- Tu vois, on ne se connait pas. Il est temps de remédier à tout ça. En plus, quelqu'un d'autre nous attends là-bas, rétorque-t-il sans observer ma réaction.

Durant les cinq heures et demie de vol, je l'ai questionné pour savoir qui était cet invité mystère. Peut-être Ella ? Ou Emily, à qui je dois des excuses ?

Je ne sais comment, nous réussissons à sortir de l'aéroport sans encombre, peut-être y a-t-il moins de paparazzis à Los Angeles. Douglas, notre chauffeur, nous salut et entasse nos bagages dans le coffre.

- Douglas, nous nous rendons à Santa Monica Boulevard.

- C'est comme si c'était fait Monsieur, votre mère est très impatiente de vous recevoir.

La voiture se faufilait dans le flux de la circulation, esquivant les embouteillages. Au bout d'une quarantaine de minutes, le décor changea. Mon dieu la mer ! Los Angeles est vraiment différente de New-York, les gens ont l'air détendu ici. Nous arrivons devant une immense villa style XXe siècle à multiples colonnes. Une vieille femme au visage ridé mais parfaitement pomponnée se tient à l'embrasure de la porte. Elle m'accueille en m'offrant ses bras :

- Ma petite fille ! Mon dieu que tu es belle c'est incroyable, s'exclame-t-elle les larmes aux yeux.

Je ne trouve rien à répondre à cela. Simplement, la chaleur de cet accueil me bouleverse. Soudain, une silhouette se profile à l'angle de la rue. Une silhouette qui ne m'est pas inconnue.

- Alors, on n'embrasse pas une vieille amie ?

Non, c'est impossible, je rêve ! Cette magnifique chevelure blonde qui se fond si bien dans le paysage californien, il ne peut y en avoir qu'une.

- Léna ! M'écriais-je.

Je courus vers elle et sauta dans ses bras, elle m'avait tellement manqué.

- Anha. Tu as pété un plomb ? me dit-elle avec son franc parlé habituel.

Sans me laisser le temps de répondre, elle me serra fort contre elle et toutes mes inquiétudes s'envolèrent.

Grâce à elle et à la patience de Mike, mon avenir était entre de bonnes mains.