Reflet
L'infini et le néant si mortellement joints quand dans les traits juvéniles subsistent l'âme de la défunte. A jamais enseveli son esprit est pourtant sans cesse ravivé par les flammes de ses yeux d'enfant.
Ô mon frère réincarnation précoce de celle qui t'a jeté en ce monde, pourquoi infliger un tel supplice à nos cœurs endeuillés ? A chaque fois que tu souris c'est elle qui un peu plus revit avant de s'abandonner à nouveau dans les méandres de l'Oubli éternel
Quelle cruauté de reproduire le portrait de celle qui jamais plus ne pourra se mouvoir, figée sur des clichés fades aux couleurs ténues par le temps qui l'enfonce davantage dans la survivance de sa mémoire que dans la résurrection.
Tu es si belle... Mon Frère si belle de porter son visage. Ce visage qui noie ta personne dans l'océan des souvenirs au point qu'à nos yeux tu deviens elle avant d'être toi.
Ton être façonné autour de réminiscences desquelles tu te retrouves exclu, trop jeune pour te rappeler d'un monde où vos deux figures étaient dissociées.
Pardonne moi de t'embrasser en pensant à « elle ».
Pardonne moi de voir en tes gestes romanesques quelqu'un qui désormais n'est plus qu'ombre.
Pardonne moi de la chercher en toi et de t'en vouloir de ne pas la révéler entièrement.
Pardonne moi de fermer les yeux quand je t'appelle « Petit frère », ô toi immuable spectre condamné à n'être que la pâle relique d'une éternelle endormie que toi seul réveille.
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J'ai toujours penser que l'immortalité et la subsistance de l'âme résidaient dans les gènes, les regards, les attitudes et les souvenirs. Qu'en pensez vous ?
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Au Nom de ma Mère
PoetryOn se cabre, on s'insurge et on crache. Jusqu'au jour où ses yeux remplis de larmes coupables se ferment et que nos voix se taisent. La douleur de notre premier souffle surgit alors du plus profond de nos entrailles, lancinante et cruelle. Et nous...