Homeless(homme las)

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Abandonné dans le flux mouvant du monde ballotté de toutes parts entre maux du corps et maux du Coeur, parfois étouffé entre deux je guette les mains tendues.

Je les effleure les empoigne et les relâche comme des incertitudes, une sécurité envolée aux premiers contacts électrisants.

Aidez moi mon regard supplie

Mais je ne veux pas en parler ma bouche hurle, brulante de mots tus au bord des lèvres comme des vomissures.

Alors je reste planté au Coeur de ce carrefour où la vie se joue. Me voila plus hiératique que le sol, fondu dans le décor, récalcitrant à l'empathie mais crachant sur ceux qui ne s'inquiètent pas.

Et la nuit tombe. Même les plus meurtris et les plus tendres, dont la main s'abaisse peu à peu, tournent les talons, navrés. Leur visage disparait dans la pénombre et il pénètre dans leurs antres.

Et moi,las, toujours au milieu ce carrefour à présent vide j'écoute le silence avec haine, tristesse.

J'ai refusé les mains et je me languis qu'elles n'y soient plus. Elles reviendront demain et je continuerai à ne point les saisir jusqu'au prochain regret.

Mais pour l'instant je suis seul dans ma nuit froide, refusant la demeure des autres, fuyant depuis mille ans la mienne et ses feux trop rouges et infernaux.

Mais pour l'instant j'avance seul dans ma nuit froide avec mes maigres rêves comme des pièces jaunes.

Je suis un sans abris

Au Nom de ma MèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant