Les effluves de ces mots ne sont pas aussi pestilentielles que le roman du même nom. Même si le cynisme éclatant se révèle affreusement similaire.
J'ai retrouvé ton parfum, hier. Dans un flacon poussiéreux presque vide, dormant au fond d'un tiroir comme voué à ne plus jamais connaitre de propriétaire. Et moi, Dauphin de cette couronne odorante à tenter d'attraper les senteurs vieillies insaisissables et volages mais imprégnant le matériel et imprégnées du non palpable.
Les quelques gouttes contenues au bout de mes doigts étaient autant de souvenirs coulant à flot, une rivière de réminiscences aveugles perlant le long de ma paume et emportant mon coeur dans un torrent frais et douloureux.
Aucune figuration dans le tableau mouvant de mes yeux clos. Seulement une représentation abstraite de ce qui fut et qui réside en pâle relique dans ce flacon bordeaux ébréché. Un aplat noir sur lequel valsent quelques tâches brouillonnes. Tâches bien plus parlantes que n'importe quel clair obscur maniéré par le pinceau habile de la mémoire. Seulement des odeurs et des sensations animant les couleurs. Synesthésie grandiose, symphonie pastelle synthèse en pianissimo.
Sans te voir je te sens. Ma cécité attisée par les feux de l'oubli me fait ressentir ta présence au travers du souvenir sensationnel. Comment une simple idée, un simple concept en résurgence d'une mémoire agonisante peuvent-ils provoquer chez moi l'appel au sein mort.
Une photo ne m'émeut que peu
Un jour précis de la vie quand tu étais encore là me fait sourire pâlement.
Alors pourquoi ces bribes trouées transpercent-elles mes sens ?
Parfum menteur. Parfum usurpateur. Parfum s'éprenant d'une identité pour la faire vivre à travers lui. Aaaah douce torture à laquelle je me plie bien volontiers comme si mes heures passées à me bercer de cette si belle odeur viciée par le subjectif humain avaient le pouvoir de te ressusciter. Parfum comme une gerbe d'essence ravivant ta flamme, factice puisque tu es déjà cendres.
Fade illusion au gout ténu par les sons mous d'un passé lointain contenu dans un flacon de verre rouge ébréché, allégorie de mon âme brimée et hallucinée.
J'ai tout écrit d'une traite, j'ai relu en diagonale pour les fautes mais je laisse les mots tels quels même s'ils se révèlent maladroits ou incompréhensibles dans leurs alliances.
Merci à ceux qui lisent/votent/commentent ce sac à coups de gueule. Prenez soin de vous.
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Au Nom de ma Mère
PoesíaOn se cabre, on s'insurge et on crache. Jusqu'au jour où ses yeux remplis de larmes coupables se ferment et que nos voix se taisent. La douleur de notre premier souffle surgit alors du plus profond de nos entrailles, lancinante et cruelle. Et nous...