A Will,
La Neige est au paroxysme de la beauté. En équilibre sur une palette de teintes infinies, jamais ne déroge de sa blanche pureté au sortir du ciel mat et cotonneux.
Les caresses de ta mine que tu déposais si habilement sur l'immaculé papier, étaient des milliers de fils entremêlés, chemins de croix décroisés, individualités fusionnées en un noyau de bonté effrontée.
Tu ne jouais pas. Tu étais funambule. Funambule suspendu au terrible crocher des Parques cruelles, indocile à ton sort et fougueux de t'en extirper. Les diatribes du monde lancées contre toi essoufflées de te désarçonner en vain. Et comme des flammes tes yeux ardents lorgnaient le vide sous tes pas assurés. Le vide de cette foule ne sachant faire foule. Messie de l'Art, Messie du monde, Art messie et Messie de l'Art Passionnel du monde, Berger de cette masse désunie du monde.
Et si elle levait la tête mon Dieu printemps, si elle levait la tête elle te verrait dans la neige blanche, suspendu sur le fil de la Passion. Ce fil tranchant la mort transcendée par ce chant lyrique de ta respiration douloureusement avide de vie.
Mon Dieu printemps, évinçant l'hiver
Mon Dieu printemps, fendant la Neige
Mon Dieu Printemps, enterré et vaincu
Mon Dieu Printemps mourant parmi les feuilles sèches
Poète prophète, apportant la parole d'un nouveau temps
Que le printemps demeure comme ton dernier souffle divin apposé sur le monde blanc. Blanc de mort. Toi mon Dieu Printemps ennemi d'Hadès qui ramène Perséphone auprès de Déméter. Toi chérubin agonisant dans les bras de mai. Toi mon frère d'armes, pacifiste guerrier, à jamais endormi dans le jardin d'Eden, je l'espère.
Ton sang sera la sève et fera battre le cœur des lys blancs comme neige, symboles de ton absolue résurrection.
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J'ai remarqué que ce recueil avait des allures de Rantbook. Donc je déroge à mon propre titre en parlant d'un sujet qui, toujours autour de notre amie la Mort pourtant, ne fait pas écho au reste (quoique).
Je fais une longue citation (hommage) sur l'Oeuvre de Maxence Fermine : Neige. Le jeu du Funambule symbolise l'Artiste passionné, le véritable artiste né à partir du phénomène de castration. Car c'est dans la souffrance que la personne que j'évoque, Will, a pu être ce qu'il était au plus profond de lui : un artiste. Et Fermine décrit l'Artiste comme un funambule de fait de la dangerosité de cet art mais aussi de sa beauté. Vous me suivez ?
Ce texte est un freestyle complet, empli de contradictions, de phrases bateaux, mais je n'ai pas véritablement cherché à corriger mes dires ou modifier les pensées qui en resurgissent, aussi paradoxales soient elles (description élogieuse de la neige dont la blancheur symbole une mort que je condamne avant de saluer de nouveau... what ???)
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Au Nom de ma Mère
PuisiOn se cabre, on s'insurge et on crache. Jusqu'au jour où ses yeux remplis de larmes coupables se ferment et que nos voix se taisent. La douleur de notre premier souffle surgit alors du plus profond de nos entrailles, lancinante et cruelle. Et nous...