Cette fois, c’était dit, j’étais trop dangereux pour être en prison.
Malgré que le psy m’avait avertie, hier, que j’étais coincé ici et que je n’irais pas dans un hôpital psychiatrique, c’était pourtant ma prochaine destination, après qu’on m’ait mis des menottes et aidé à grimper à l’arrière d’un camion de police. Deux à l’avant, et deux autre à l’arrière avec moi, armé, prêt à se défendre si je me prenais d’essayer de les tuer. J’avais envie de faire une fausse tentative, pour qu’ils paniquent et me tirent dessus. Je le voulais vraiment.
Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Pourquoi j’ai tué Jimmy, cette nuit, comme j’avais tué Suzie ? Et comment j’avais fait, aussi ? Son lit était en dessous du mien, et pour le tuer, il aurait premièrement fallu que je sorte du mien. Mais je m’étais réveillé dans l’exacte position que je m’étais endormie. Et il n’y avait aucune tache de sang sur moi. Pourtant, il n’y avait pas vraiment de choix, j’étais le seul responsable possible. Nous avions été, Jimmy et moi, enfermés dans la même pièce pendant toute la nuit. À moins que son corps n’ait explosé de lui-même...
Le reste de ma vie allait se résumer aux électrochocs et aux camisoles de force.
Ça devait faire près de vingt minutes qu’on était partie de la prison quand le véhicule roula dans un nid de poule apparemment énorme, et n’ayant ni ceinture de sécurité ni possibilité de me retenir à quoi que ce soit à cause de mes menottes, je butais contre le policier assis à côté de moi. Il me repoussa pour m’aider à m’assoir, et en même temps, je sentis quelque chose me piquer. C’était peut-être quelque chose dans son uniforme, mais ça me démangeait, maintenant, et je ne pouvais pas me gratter. Je grimaçais devant le mal, et le policier s’en aperçut aussitôt :
- Un peu moins de deux heures avant d’être arrivé. Prends ton mal en patience. Ferme les yeux, un peu, y parait que t’as pas fait que dormir, cette nuit.
Je ne répondis rien, d’abord parce que je n’avais pas envie de parler, mais aussi parce que, justement, j’avais dormi comme une buche, cette nuit. À ma connaissance, du moins.
Mais, étrangement, je me laissais aller à fermer les yeux. Peut-être que j’étais fatigué, en fin de compte. Peut-être que je n’avais pas fait que dormir.
À mon réveil, je fus soulagé de constater que les deux policiers qui m’accompagnaient étaient toujours sains et saufs. Puis, passé quelques secondes, je réalisais que ce qui m’avait réveillé était un bruit assourdissant, qui se répétait tout les dix secondes, et qui semblait s’approcher, s’éloigner, et s’approcher encore de nous. Peut-être ces histoires de troisièmes guerres mondiales qui influençait mon jugement, mais c’était vraiment à croire qu’il y avait des missiles qui tombaient du ciel. Je lançais des regards paniqués vers les policiers, qui s’échangeaient déjà entre eux le même regard. Clairement, ce qui se passait dehors, ils n’avaient pas été formés pour ça.
- Qu’est-ce qui se passe ?
Le policier qui était en face de moi répéta ma question plus fort en s’approchant du fond du van. Le conducteur, ou peut-être l’autre assis à côté, lui répondit exactement ce que je m’étais imaginé. On se faisait bombarder.
Le véhicule prit de la vitesse, alors que j’entendais de vraies sirènes de polices nous dépasser, et d’autres sons pouvant parfaitement être les pales d’un hélicoptère.
Mon monde devenait plus fou de jour en jour ! Sérieux, il doit y avoir une erreur... j’étais tombé dans une réalité virtuelle, ou... n’importe quoi, mais tout ça, c’est trop pour moi.
Puis, sans prévenir, le véhicule fonça dans quelque chose – pas moyen de savoir dans quoi, il n’y avait pas de fenêtre, où j’étais -, et je m’assommais contre le mur et perdis connaissance, alors que je sentais l’un des policiers qui me tombait dessus.
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Bleu
ParanormalTout ce que je souhaitais, dans la vie, se résumait à entrer dans l'équipe de soccer de mon école et passer de bon moment avec ma petite amie Suzie. J'étais assez populaire. J'avais une assez bonne façon de me faire remarquer, avec mes cheveux bleus...