Chapitre 13 - Elwin

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Je m'étais précipité pour me cacher derrière des classeurs quand Bleu m'avait avertie que des gens venaient vers nous. Puis j'étais aussitôt ressortie de ma cachette pour attraper Sushi par le bras, qui était resté tranquillement assis sur le sol, et l'entrainer avec moi dans la cachette.

- Fait pas de bruit, chuchotais-je. Faut pas qu'on se fasse prendre.

- Pourquoi ?

- Juste... ah, tais-toi, c'est tout.

Au même moment, la porte s'ouvrit et la lumière s'alluma, me faisant cligner des yeux pendant que Sushi se frottait les poings dans les yeux comme un enfant.

- En dirait pourtant qu'il y a personne, dit une voix adulte. T'es vraiment sûr de ce que tu as vu ?

- Ouais, c'était le détecteur de mouvement. Y'en a deux qui se sont déclenchés, même. Ici, et la chambre numéro 9.

- On ferait mieux d'y aller pour voir ce qui se trame.

Les deux hommes sortirent de la pièce en refermant la porte et la lumière. Aussitôt, Sushi éclata de rire.

- La lumière était juste là ! J'aurais pu...

Je lui cachai la bouche de ma main pour qu'il arrête de parler, à la limite qu'il hurlait.

- Fait moins de bruit, ils pourraient être encore près !

Sushi marmonna quelque chose derrière ma main, qui ressembla à un désolé, puis abaissa ma main pour dire, puis distinctement :

- La chambre numéro 9, c'est la mienne.

Cette fois, je me figeais. Nous étions foutus.

- Merde !

Sushi écarquilla les yeux devant mon langage vulgaire, puis ma cacha la bouche de sa main, exactement comme je venais de faire contre lui. Je lui lançai un regard noir en écartant sa main, et il baissa les yeux en marmonnant un énième désolé. C'était à se demander lequel était le Canadien, entre nous deux.

- On peut toujours retourner à ma chambre et te faire passer par les conduits pour que tu arrive dans la tiennes avant eux.

- OK.

- Sauf que j'ai aucune idée du numéro de ma chambre, grognais-je.

Une idée me vint aussitôt, et je me précipitai vers les classeurs pour retrouver mon dossier. Je le trouvai sur la première page, caché entre les lignes : « occupant de la chambre 26 ». Je ramassai à nouveau le dossier et me précipitais vers Sushi pour le prendre par le bras et le forcer à ce lever, car il ne l'aurait pas fait de lui-même.

- Bleu doit se bleu dépêcher !

- Disparais !

Bleu disparu, pour mon grand bonheur, mais avec lui la lumière. Je poussais un long soupir, puis l'appelai à nouveau.

- C'était pas bleu gentil.

- Je sais, je suis le diable incarné, dis-je en levant les yeux au ciel. Aide-nous à trouver la chambre 26.

Bleu ouvrit pour nous la porte du bureau et la referma quand Sushi et moi fusent sortie, puis il retourna devant nous pour nous guider avec sa lumière. Je vis, sur une porte, le numéro 40, allant en décroissant. Nous étions dans la bonne direction.

- Allez, on court, dis-je tout bas.

- Pourquoi ? dit Sushi.

- Tais-toi et fais ce que je te dis !

Sushi marmonna quelques mots en Japonais, et se mit à courir à mes côtés. Il ne voyait toujours pas où il allait, et bien souvent, il manqua de trébucher et me marcha sur le pied. Pour ma part, j'avais peur de manquer de souffle avant d'être arrivé à la chambre. Mais, contre toute attente, nous arrivâmes tous sains et saufs devant la porte numéro 26. Bleu ouvrit la porte et la referma derrière nous, et j'allais aussitôt vers la lampe, pensant à Sushi qui était dans le noir total depuis déjà un bon moment.

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