Chapitre 33 - Elwin

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Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu les idées aussi claire. J’étais toujours coincé dans ma chambre, après mon séjour à l’infirmerie pour mon pied écorché. Marcher me faisait mal, mais ce n’était pas grave ; j’avais les idées claires.

J’avais passé toute la journée à jouer un rôle, et je me sentais épuisé ; mentir, ce n’était vraiment pas ma tasse de thé, mais comme j’avais toujours l’air bizarre avec les médicaments, Finlah ne s’était pas rendu compte du changement du fait que j’avais l’air bizarre pour des raisons opposé ; j’avais jeté tous mes médicaments de la journée dans la cuvette de toilette. Avec ce que j’avais appris à l’infirmerie la nuit dernière, je n’arrivais plus à les avaler, même si j’aurais voulu.

J’étais assis dans le lit, réfléchissant, quand les lumières s’éteignirent, signalant que c’était temps de dormir. Pour moi, au contraire, c’était le moment de sortir du lit. Je boitais vers mon bureau, où j’avais caché le tournevis, pris la chaise que je trainai jusqu’au conduit d’aération, grimpais dedans, comme je l’avais fait si souvent, et allais directement à la chambre de Sushi.

Je frappai dans la grille et chuchotai son surnom pour le réveiller, ce qui se fit rapidement ; il n’avait même pas eu le temps de s’endormir.

- Bleu ? dit-il en me voyant à travers la grille.

- Moi-même. Ouvre-moi !

- Je peux pas, ma grille...

Mais je lui tendis le tournevis à travers la grille. Sushi leva les sourcils, se demandant visiblement où j’aurais pu dénicher un tournevis, mais il le prit et retira les vis qui retenait la grille. Quand elle fut retirée, il s’éloigna pour me laisser de la place, et je sautai de mon trou pour atterrir sur un seul pied et tomber à quatre pattes. Sushi m’aida à me relever, et je fus soulager de remarquer que ses mains étaient tiède, et non brulante. Il avait dû prendre ses médicaments il y a peu de temps, et j’espérais bien que ça voulait dire qu’il n’allait pas remettre notre amitié en cause au moindre mot de travers.

- Tu peux me rendre un service ? Va chercher la Reine et Rose. J’irais bien moi-même, mais je sais pas où son leur chambre...

- OK, pas de problème, dit Sushi avec un sourire. Je manquerai pas une occasion de sortir de ma cage !

Le tournevis en main, Sushi embarqua tant bien que mal dans la grille. Sa petite taille lui assurait de ne pas manquer d’espace dans les conduits, mais elle posait un autre problème quand il venait à entrer dedans. Malgré tout, il y réussi, et il disparût à ma vue. J’allais m’asseoir dans le lit de Sushi, et une odeur de fumée me monta au nez. Je portais la couverture à mon nez, puis regardai ma main, taché de suie... Sushi avait l’âme d’un volcan, sous tous les points de vue.

Comment, lui, il faisait pour se mettre en colère, déchainer son don aussi facilement ? Et pourquoi, moi, je n’y arrivais pas ? La déprime me coinça la gorge alors que j’avais beau essayer, fermant les yeux et pensant à Bleu, mais qu’aucune image de mon frère ne me venait. Pourquoi je n’y arrive pas ? Pourquoi ?

J’ouvris les yeux, alors que je sentais les larmes monter. J’aurais peut-être dû prendre mes médicaments, aujourd’hui. Ou au moins prendre les antidépresseurs, mais je ne savais pas lequel était quoi, parmi le million de pilule que je devais avaler chaque jour.

J’étais ici justement à cause de Bleu, mais je n’arrivais même pas à me connecter à lui !

Je me pris la tête à deux mains, les larmes coulant pour de bon. Mais je n’étais pas en colère. Je devrai, pourtant, mais j’étais triste, et rien de plus !

- Bleu, murmurais-je en levant la tête et m’essuyant les joues.

Bleu apparût aussitôt devant moi.

- Bleu est Bleu ! s’écria-t-il en levant les poings victorieux au ciel. Bleu voire Bleu!

- Oui, je te vois, dis-je avec un petit sourire timide. Simon va bien ?

- Bleu oui.

Je hochai la tête, toute trace de tristesse soudainement disparût. Simon allait bien, c’était tout ce qui m’importait.

- Bleu, dit-moi... comment je dois faire pour voir par tes yeux ? Si disons que tu caches des yeux, sous cette lumière...

- Bleu sais pas. Bleu doit trouver bleu tout seul.

- Quoi, tu peux pas m’aider ? demandais-je, sentant la tristesse m’envahir à nouveau.

- Bleu désolé.

- Mais je dois faire comment, si je veux voir ce que tu vois ?

Bleu ne répondit rien, à cour de réponse. Je sentis les larmes me monter aux yeux encore une fois. Pourquoi on me donnait la possibilité de faire quelque chose, sans me permettre de le faire ? C’était comme donner un fusil à un meurtrier et de dire « surtout, ne l’utilise pas ! ». Ou encore que le fusil n’a pas de balle, qu’elles sont caché, et qu’il faut les trouver nous-même. C’était à peu près ça.

- Vas-t-en, Bleu, tu ne me sert à rien, ici, marmonnais-je. Va surveiller mon frère, j’ai cette impression qu’il est en danger, ça me fait presque mal au ventre...

Bleu hocha vaguement la tête, avant de disparaître. Une seconde plus tard, Marie la Reine débarquai du conduit d’aération.

- Bleu, salut ! dit la Reine en venant s’asseoir près de moi sur le lit.

- Salutation, majesté, marmonnais-je. Où sont les autres ?

- Sushi est partie délivré Orange. Ils arriveront tous les deux d’ici cinq minutes. Dit-moi, où t’as su trouver un tournevis ?

- Dans le bureau de l’infirmière. Ne me demande pas pourquoi elle avait un tournevis dans son bureau, mais il était là, alors je l’ai prit.

- Et qu’est-ce que tu faisais à l’infirmerie ?

Sans répondre, je levais le pied droit pour qu’elle le voie bien. On ne voyait pas la blessure, même si j’étais pied nu, car il y avait un bandage par-dessus.

- Un bête accident.

- Ça fait mal ?

- Un peu... mais c’est rien de grave.

La Reine détourna le regard de mon pied pour le poser droit dans mes yeux. J’avais cette impression qu’elle était loin d’avoir terminé de me bombarder de question.

- Pourquoi tu avais dénoncé Orange ?

Je baissais les yeux sur mes genoux, honteux. Je n’osais plus croiser son regard.

- J’étais convaincu qu’elle était une hallucination. J’avais oublier de prendre mes médicaments. Mais maintenant, je sais, dis-je en relevant les yeux, que je n’en ai jamais eux.

- Pourquoi ?

- Je veux pas le répéter deux fois... je vais attendre que les autres arrivent.

La Reine hocha la tête, sans rien ajouter.

- Je suis désolé, dis-je pour briser le silence.

- Pour quelle raison ?

- Tout, dis-je en haussant les épaules. Désolé d’avoir fait enfermer Sushi et d’avoir dénoncé Orange. D’avoir dit aux adultes qu’on se promène par les conduits.

- Ça va, Sushi se fait déjà enfermer par lui-même assez régulièrement. Et les conduits, eh bien, ils sont à nouveau ouverts, grâce à ton tournevis.

- Mais Orange, tu crois qu’elle va me pardonner ? demandais-je timidement.

- Je suis sûr qu’elle va comprendre, dit la Reine en me faisant un sourire confiant.

Au même moment, un bruit en provenance des conduits me fit sursauter. Quelque seconde plus tard, je vis la tête orange d’Orange dépasser du trou, et ensuite son corps entier se glisser à l’extérieur. Elle atterrit debout sur la chaise qui était placer devant, puis se retourna pour aider Sushi à débarquer, qui avait toujours le tournevis dans une main.

- Qu’est-ce qu’il fait là, lui ? demanda Orange d’une voix dure quand Sushi fut à terre.

Je ne trouvai rien à répondre. On aurait dit qu’elle était sur le point de se jeter sur moi pour me gifler. Je baissai la tête, appréhen-dant le flot d’insulte qui allait fuser contre moi. Mais la Reine fut plus rapide et se leva pour se mettre devant moi, comme pour me protéger de son corps. En levant les yeux, je vis que ses fesses étaient directement à la bonne hauteur de mes yeux.

- Ça va, c’était pas sa faute, dit la Reine en levant les mains et s’approchant à petit pas de son amie.

- Ah non ? C’était la faute à qui, alors ? À son ami imaginaire ? dit Orange d’un ton bourré de sarcasme.

- Tu te mets tout le monde à dos, en dirait, dit Sushi en venant s’asseoir à côté de moi et admirant les fesses de la Reine. Ah, c’est dommage que ces pantalons ne soit pas un peu plus moulant...

La Reine se retourna aussitôt, réalisant qu’elle nous montrait vraiment une belle vue.

- T’aide pas ton cas, Bleu...

Je baissai encore une fois les yeux. Sushi éclata de rire. Pendant que la Reine expliquait à Orange ce que je lui avais dit un peu plus tôt, Sushi se pencha un peu vers moi et dit, assez bas pour les filles ne l’entendent pas :

- C’est pas la Reine qu’on devrait l’appeler, mais Princesse !

Je ne voyais pas trop le sens de son commentaire, mais il devait être drôle, car Sushi éclata de rire. En même temps, Orange s’avança vers moi, l’air toujours aussi sévère.

- T’as vraiment compris ? demanda-t-elle. Que tu n’hallucine pas ?

- Je n’ai jamais halluciné de ma vie, sauf justement à cause de ses médicaments. Je suis vraiment désolé de t’avoir dénoncé, l’autre jours, je te le jure. Trêve ?

Je levais la main, espérant qu’elle allait la serer. Orange m’observa droit dans les yeux une seconde de plus, comme si elle pouvait voir directement le fin fond de ma pensée. Elle dût être satisfaite par ce qu’elle voyait car, ensuite, elle sera ma main en me faisant un petit sourire.

- Ouais, trêve, répéta-t-elle.

- Oh, c’est magnifique, l’amitié ! dit Sushi en riant.

Rien que là, je savais qu’il était à fond dans sa drogue.

- Je n’ai pas pris un seul médicament de la journée, dis-je, regardant toujours Orange droit dans les yeux. Et vous devriez arrêtez d’en prendre, vous aussi. Enfin... sauf toi, Sushi, t’en as sérieusement de besoin.

- C’est injuste, marmonna Sushi en croisant les bras et baissant la tête.

- Comprends-moi, dis-je en me mordant nerveusement la lèvre, tu l’as dit toi-même que tu contrôle pas ton don, tu pourrais...

Sushi releva les yeux vers moi, son air boudeur remplacé par quelque chose de plus dur, menaçant. Je vis du coin de l’œil la Reine prendre le bras d’Orange et la forcer à reculer.

- Je parle pour ton propre bien, dis-je d’une petite voix.

Sushi baissa à nouveau les yeux, sans rien dire, et son corps se mit à dégager une chaleur telle que je ne pus m’empêcher de me lever de bon et de m’éloigner de lui en boitant sur mon pied. Quand je fus assez loin pour ne plus ressentir la chaleur, je me retournai vers lui, à temps pour le voir essuyer une larme au coin de ses yeux bridés.

- Je suis désolé... je parlais pas dans le but de te vexer.

- Bleu, murmura la Reine à mon oreille. Ne dit plus rien, tu vas empirer les choses. (Elle me força à m’éloigner un peu plus, puis avança de quelque pas vers Sushi, qui semblait sur le point de fondre en larme, les yeux étroitement fermé et les lèvres tremblantes.) Sushi, on va être dans la chambre de Bleu, d’accord ? Viens nous rejoindre quand tu veux.

Sushi hocha faiblement la tête, et marmonna quelque syllabe en japonais. Orange m’agrippa par le bras et me poussa vers la grille, me dépêchant de quitter la place, et j’obéi. Qu’est-ce que j’avais dit pour rendre Sushi triste à ce point ? Il était tellement imprévisible...

De retour dans ma chambre quelque minutes plus tard, Orange et la Reine me suivant de près, j’avais envie de pleurer, moi aussi, mais je me retenais. Je me sentais mal pour Sushi.

- C’est pas ta faute, dit la Reine derrière mon dos, comme si elle avait compris exactement à quoi je pensais. Sushi est très susceptible. Il comprend ce qu’il veut comprendre, pas nécessairement ce qu’on a réellement dit. À cette heure-ci, surtout, où les effets de ces médicaments se dissipent. T’aurais rien pu faire pour lui remonter le moral ; ça viendra tout seul. Si t’aurais tout de même essayé, il aurait pu te tuer.

Je hochai la tête en soupirant, puis me retournai pour croiser le regard de la Reine, la tête légèrement inclinée sur le côté.

- Je me sens vraiment nul...

- Ce qui vient de se passer, c’est du déjà-vu. Sushi se met assez régulièrement à pleurer, quand il est réveillé après l’heure permisse et que les médicaments fond de moins en moins effets. Ce n’est pas pour rien s’il est réveillé deux fois par nuit pour qu’il prenne d’autre médicament. C’est triste à dire, mais s’il y en a un qui ne sortira jamais d’ici, c’est bien lui.

Je hochai la tête en grimaçant, alors qu’un silence lourd s’installait entre nous trois. J’allais m’asseoir sur le lit, mon pied me faisant trop mal pour supporter mon poids encore longtemps.

Sushi ne sortira jamais d’ici. Mais qui y était déjà sortie ?

- Oh... oh non, murmurais-je.

- Quoi ? dit Orange, qui s’était assis sur la chaise de mon bureau.

- Je viens de me rendre compte...

Je levais les yeux vers la Reine, qui attendait mes explications. Je pris une grande inspiration, avant de balancer l’évidence :

- Mario est mort.

- Mais non, dit la Reine en secouant la tête. Il est retourné chez lui, au Mexique.

- Non... j’avais surprit une conversation, la veille du départ de Mario. Les adultes parlaient de lui. Ils ont dit, « son existence minable s’achève », ou quelque chose comme ça. Mais je n’avais pas compris, ou je ne voulais pas comprendre. Ou je croyais que j’hallucinais. Mais là, c’est clair, non ? Personne ne sort d’ici... à moins qu’ils nous tuent. Dès qu’on a dix-sept ans, ils nous tuent.

La Reine et Orange échangèrent un regard, alors que je sentais mon cœur se mettre à battre plus vite. J’étais encore loin de mes dix-sept ans, mais qu’est-ce qu’il en est de la Reine ? Et Orange ? Et Sushi ? Ils étaient ici depuis tellement longtemps qu’ils avaient perdu le compte sur leurs âges. Ils pourraient aussi bien avoir dix-sept ans la semaine prochaine, comment le savoir ?

- Et puis... je crois pas qu’ils vont attendre jusqu’à dix-sept ans pour tout le monde, murmurais-je. Là-dessus, c’est clair, j’aurais préféré être en train d’halluciner... Mais Finlah avait dit que j’étais trop imprévisible. Il est possible qu’à mes quinze ans, il décide de me tuer.

- Si toi, tu es imprévisible... qu’est-ce qu’il en est de Sushi ? dit Orange dans une grimace.

- T’es vraiment sérieux, ils vont tous nous tuer ? demanda la Reine qui, pour la première fois depuis que je la connaissais, semblait totalement dépassé.

Je fermai les yeux, ne voulant même pas la voir, puis hochai la tête. J’entendis tout de même un petit gémissement qui me brisa le cœur.

- On n’a qu’à s’échapper, dit Orange en frappant dans ses mains, déterminé. On fou le camp d’ici !

- Impossible, dis-je, toujours les yeux fermés. Si tu sors d’ici, tu vas imploser.

- Je vais quoi ?

- Mourir. Si on reste, on meurt, et si on part, on meurt aussi ! Dehors, c’est pas les États-Unis, ni le Canada, ni la France, ni le Japon. C’est rien. Le vide. Dehors... c’est l’espace. On est placé en orbite autour de la Terre.

- Là, t’invente, dit la Reine en fronçant les sourcils. Tu t’es inspiré d’un rêve que t’as fait !

- Y’as pas d’heure, ici ! m’énervais-je. Finlah me l’a rappelé je ne sais combien de fois. Il n’y a pas d’heure, pas de fenêtre, pas de téléphone... tu n’as jamais trouvé ça louche ?

La Reine ne trouva rien à me répondre, se contentant d’échanger un nouveau regard avec Orange.

- Alors, tu proposes quoi ?

Je haussai les sourcils, surprit de la question. J’avais trouvé le problème, mais ça ne voulait pas dire pour autant que j’avais trouvé la solution.

- Je ne sais pas. Mais il faut trouver... avant qu’il ne soit trop tard.

- Et c’est quand, trop tard ?

- Je ne sais pas, dis-je en baissant les yeux.

Je levai à nouveau les yeux, un nouvel espoir apparaissant devant moi. À un mètre et demi de moi, exactement.

- La Reine ! Tu ne m’as jamais dit ce que tu fou ici !

- Je sais voler, dit-elle dans une grimace.

- Comme Ironman ?

La Reine pencha la tête, sans comprendre.

- Comme Superman ? rectifiais-je en grimaçant.

- Non. Je sais flotter, plutôt...

Je soupirai, baissant à nouveau les yeux. J’arrivai facilement à m’imaginer Simon sautant de joie, pointant la Reine du doigt en disant « DC est plus connu que Marvel ! ». J’aurais protesté : « Bien sûr que tout le monde connait Superman, mais c’est pas pour autant qu’il est cool ! Sérieux, il a une tête à jouer dans une pub de parfum, avec sa petite courbe dans le toupet ! » Simon m’aurait alors plaqué au sol en disant : « retire ce que tu viens de dire, ou je te tue ! ». J’aurais appelé à l’aide chez mes héros préféré de Marvel, et Simon en aurait fait de même avec ceux de DC. Avec moi dans le rôle de la demoiselle en détresse. Mais j’avais Spiderman à mes côtés qui me racontait des blagues pendant que Deadpool défonçai le crâne d’Aquaman, alors tout se portait bien.

- C’est pas la capacité de flotter qui va nous aider à sortir d’ici. Il faudrait quelque chose d’un peu plus...

Un bruit me fit sursauter, et la Reine et Orange se retournèrent en même temps vers la bouche d’aération. Sushi était là, l’air timide est les yeux rougis.

- Salut, murmura-t-il tout bas. Je peux me joindre à vous ?

- Oui, bien sûr ! dit la Reine en le rejoignant pour l’aider à descendre.

- Je suis désolé, pour tout à l’heure, j’ai craqué, je sais pas trop pourquoi, dit Sushi d’une petite voix.

Une fois au sol, il se laissa tomber assis, adossé au mur, la tête basse.

- T’inquiète pas pour ça, dit la Reine en posant une main sur son épaule.

La Reine se déconnecta totalement du sujet, toute son énergie consacrée à remonter le moral de Sushi. Orange vint s’asseoir à côté de moi, sans dire un mot. Nous observions le sourire de Sushi, passant de totalement inexistant à timide, puis un peu plus vrai. Mais moi, je ne pensais plus au bien-être de Sushi ; je pensais à notre plan d’évasion. Ce petit quelque chose qu’il nous faudrait, c’était lui. Sushi était tout-puissant. Il réussirait à nous faire sortir d’ici.

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