Chapitre 6 - Connard de David

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Je me mords la lèvre, complètement paniquée. Merde! Comment je vais le recaler sans passer pour une vraie salope?

Il s'arrête devant nous, mais je ne le regarde pas.
Surtout, éviter le contact visuel au maximum. J'ai constaté que ça fonctionne plutôt bien généralement. Qui aurait envie d'avoir une longue conversation avec quelqu'un qui ne le regarde même pas dans les yeux?

«Tiens! Salut machin, lui lance Anna.

Il hausse les sourcils d'un air interrogateur, et je me sens obligée de la corriger :

- Il s'appelle Julien...

Bon, apparemment, j'ai encore des leçons à prendre pour la partie «éviter le contact visuel»... Merci Anna!

- Salut mademoiselle la mystérieuse! Alors comme ça, tu sais qui je suis mais moi je ne dois rien savoir de toi, répond-t-il dans un grand sourire.

- Ça vaut mieux pour toi...
Mais si tu veux tout savoir, j'm'appelle Amélie. Bref, pour ce que ça change... Allez, passe une bonne soirée, à la prochaine!

- Mais pourquoi tu fais ça? On peut discuter quand-même non? Me demande-t-il avec un regard triste.

Ça me dégoûte de le voir s'accrocher comme ça, telle une immonde sangsue.
Pourquoi faut-il que je choisisse de coucher avec des pots de colle?

- Je ne pense pas non. Écoute Julien, c'est pas toi d'accord, c'est moi.

(Putain, la phrase cliché des mecs qui savent pas comment se débarrasser d'une fille trop collante.)

Je ne suis pas prête pour une histoire. Je suis désolée, ce n'est pas ta faute. Tu as l'air d'être quelqu'un de bien, mais tu tombes vraiment au mauvais moment.

- Je suis prêt à attendre le temps qu'il te faudra, me dit-il.

Je fronce les sourcils... C'est pas vrai! Ça n'existe pas un mec avec un peu de fierté?

- Non. Non, je ne veux pas, tu ne m'attends pas. En fait, je ne serais jamais prête. C'est pas pour moi tout ça.
Et puis on ne se connait pas déjà. C'est bien mieux pour toi, d'ailleurs.
Tu ne t'attaches pas à moi, j'ai été claire avec toi. C'était le deal.»

Sur ces paroles, je me lève et sors du bar.
J'entends des pas derrière​ moi, qui ne sont pas ceux d'Anna puisqu'elle porte des talons. Incroyable! Il cherche quoi celui-là? Une gifle ou un coup de genou dans entrejambe?
Je me sens envahie à la fois d'un sentiment d'angoisse et d'une profonde colère.
Je ne compte pas le laisser me harceler plus longtemps.

Je me retourne et crie :
«Mais dégage putain! Quest-ce que t'as pas compris quand je t'ai dit que j'étais un nid à emmerdes et que tu allais souffrir si tu t'attachais?

- À moi tu m'as pas dit ça, répond David dans un sourire, ce putain de sourire.

- C'est valable pour toi aussi, grogné-je.
Qu'est-ce que tu fous là déjà? T'as pas un bar à tenir?

- C'est pas la peine d'être agressive. J'ai une serveuse aussi, figure toi...
Je voulais juste vérifier que tu allais bien, mais visiblement ça va, puisque tu trouves la force d'envoyer chier les gens qui ne t'ont rien fait de mal.

Il se retourne et commence à partir.

- Attends, David. Excuse-moi, je n'aurais pas du te parler comme ça.

- Ouais super. Rentre chez toi Amélie, et le jour où t'auras décidé de plus te comporter comme une fille sans coeur, on pourra discuter, me répond-t-il froidement en haussant les épaules.

Ça va, je me suis excusée! Pour qui il se prend lui? Je sens la colère monter en moi.

- Déjà t'es qui pour me parler comme ça?
Tu ne me connais pas!
Tu ne connais rien à ma vie ok?
Et qu'est-ce que ça pourrait bien te foutre, d'ailleurs?
Je rentrerai chez moi quand je l'aurais décidé!
Mais explique-moi pourquoi tu voudrais discuter avec une fille sans coeur d'abord?

Je hausse le ton, mais il sourit

Tu te fous de ma gueule en plus? Pourquoi ça te fait sourire? T'es vraiment un gros connard!

- Tu n'es pas sans coeur Amélie, même si tu te comportes comme si c'était le cas. C'est vrai, je ne te connais pas. En même temps, je ne suis pas certain que tu te connaisses vraiment toi-même.
Je ne sais rien de ta vie, mais j'en sais assez, de ce que j'ai pu observer, pour savoir que sous tes airs de connasse, tu es sensible.
Je ne sais pas ce que tu fuis, mais tu dois avoir beaucoup souffert.

J'essaie de calmer ma respiration, mais c'est peine perdue, j'explose :

- T'ES PAS. MON. PUTAIN. DE PSY!!», je crie et retourne dans le bar.

Je parcours la pièce du regard. Merde, machin est parti apparemment.
Dommage, je comptais me casser avec lui.
Mes yeux finissent par tomber sur Anna, qui roucoule sur les genoux d'un blond plutôt beau mec, même si je n'aime pas du tout les blonds. Je secoue la tête en souriant, amusée par son comportement frivole.

Finalement, je repère un type qui me mate sans gêne.

Pas super beau gosse mais normal, potable quoi. Faute de mieux, ça devrait faire l'affaire...
Je lui fais un clin d'œil pour voir quelle réaction il va avoir. À peine une minute plus tard, il se lève et me propose de m'offrir un verre, mais je refuse.

«non merci, je veux pas discuter, je veux juste baiser.

- Heu... Ok... On va chez toi ou chez moi?, me demande-t-il.

- Chez toi, je réponds.»

Je préfère aller chez lui, même si je ne le connais pas. Je sais pertinemment que je prends un risque énorme. Ça pourrait très bien être un psychopathe qui s'apprête à me tuer. Après tout, la plupart des malades ne se trouvent pas enfermés...
Mais très franchement, je doute qu'il soit dangereux. Et quand bien même, je n'ai pas vraiment peur de la mort. Je ne la recherche pas, mais elle ne m'angoisse pas.
Et comme je ne veux que personne n'entre chez moi, à part Anna, le problème est vite résolu.
Je considère mon appartement comme mon intimité. C'est mon espace, et je ne tiens pas à le partager avec qui que ce soit.
C'est comique quand j'y pense, pour une fille qui couche avec n'importe qui.
Pourtant, ça me paraît logique. Et puis, de toute manière, c'est plus facile d'éloigner un homme quand il ne peut pas vous contacter ni vous trouver, alors autant qu'il ne connaisse pas mon adresse.

Du coin de l'oeil, j'aperçois David en train de secouer la tête.
J'espère que je ne m'apprête pas à partir avec quelqu'un qu'il connait bien.
Mais non, merde! Qu'est-ce que je m'en tape si il le connait?
Connard!

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Je tiens à te remercier tipiland, pour toutes les remarques éclairées que tu m'as fait. J'ai bien sûr tout prit en compte et apporté les modifications nécessaires.
Merci mille fois 😘

Prouve moi que tu ne m'aimes pas (Terminé / En Correction!)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant