chapitre 36 - Dispute

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Point de vue de David :

La voilà enfin devant moi. Ça faisait tellement longtemps. Je n'ai qu'une seule envie : courir jusqu'à elle, et la prendre dans mes bras. Je veux sentir à nouveau son parfum, caresser ses cheveux, toucher sa peau...

Mais je me rends compte que ce n'est pas le moment. Nous avons trop de choses à régler.
Je l'observe rapidement. Elle a les traits tirés et les yeux cernés. Ça fait seulement deux semaines qu'elle est partie, mais je pourrais jurer qu'elle a maigri.

Son visage passe par toute une palette d'émotions : la surprise, la peine, la détresse, et pour finir, la colère.

«Pourquoi t'es là, David?
Je ne sais pas ce qu'Anna t'a raconté, mais...

Je la coupe.

- Elle n'a rien voulu m'expliquer tout, à part que physiquement, tu allais bien.
J'ai tellement insisté qu'elle a fini par accepter de me communiquer l'heure à laquelle tu étais censée arriver ici aujourd'hui. Elle a seulement dit qu'on devait parler toi et moi.

J'estime avoir été plus que patient avec toi Amélie. Si tu veux me jeter comme si je ne comptais pas pour toi, très bien, c'est ton droit.
Mais je pense avoir mérité un minimum de respect et de franchise.
Au moins autant que j'en ai eu envers toi depuis le départ.
J'aimerais au moins une explication. Après, si c'est ce que tu veux, tu n'entendras plus jamais parler de moi, je te le promets.»

Son regard se voile.
Je remarque que le coin de ses yeux brille comme si elle était sur le point de pleurer.

Je voudrais pouvoir la serrer contre moi et la consoler. Quelle que soit la raison de son chagrin.
Mais je me retiens. Sinon jamais on ne pourra avancer, tous les deux.

Brusquement, elle secoue la tête, et son visage change. Un éclair de colère passe dans ses yeux au moment où elle se lève et me répond :

«Mais c'est génial tout ça! Et vous n'avez pas trouvé mieux que de m'enfermer... Vu mon passif, c'est une super bonne idée, je trouve!

- Je ne savais pas qu'elle allait faire ça.
Celà dit, je trouve que c'est une super idée. Arrête d'utiliser ton passé comme bouclier contre moi.
Tu sais très bien que je ne te veux pas de mal, et je vois parfaitement que tu n'as pas peur que je t'en fasse. Tout du moins, pas physiquement.
Tu me fais confiance Amélie, admets-le.

Elle me fixe quelques instants, estomaquée, puis prend enfin la parole.

- Tu veux la vérité? Très bien, je te la donne!
J'ai essayé de te protéger aussi longtemps que je le pouvais, parce que je t'aimais bien.
Mais tu as insisté.
Et on ne se refait pas, après tout. Je te désirais trop pour me priver. J'ai juste voulu coucher avec toi, et après, je t'ai jeté, parce que tu ne m'intéresse pas, à part pour la baise.
Maintenant, tire-toi!»

J'aurais pu être blessé par ce qu'elle vient de me lancer, hurler pour qu'Anna vienne me libérer, partir en claquant la porte, et ne jamais revenir, mais je la connais trop bien à présent. Je sais ce que j'ai vu dans ses yeux, et je suis certain que ce qu'on a vécu ne se résume pas à du sexe. C'était réel, bien qu'elle refuse de se l'avouer à elle-même.

J'avance vers elle, et plaque mes mains à plat sur le bureau, de chaque côté de ses hanches. Elle se recule autant qu'elle le peut contre le bureau.
Sa respiration devient hachée au moment ou mon visage s'arrête à seulement quelques centimètres du sien, et elle entrouvre les levres.

«Tu mens. Dis-je en la regardant dans les yeux.

Je recule un peu et me mets à rire.

Je te croyais plus forte que ça!
En fait, tu as des sentiments pour moi, et tu as simplement la frousse!
Comme une petite fille qui aurait peur du grand méchant loup!

- TU DIS N'IMPORTE QUOI!
Tu prends trop tes désirs pour des réalités!!

Je souris et colle mon bassin contre le sien.

- Alors, repousse-moi. Je lui murmure à l'oreille puis descends mes lèvres dans son cou.
Elle pousse un gémissement et rejette sa tête en arrière.

- Je... Ça ne veut rien dire du tout. C'est.juste.Du.Désir... souffle-t-elle.

Je réfléchis à toute vitesse. Très bien, tu veux jouer? On va jouer!
Je frotte mon sexe contre le sien à travers nos vêtements.

- Moi aussi, je te désire... Follement.
Quel dommage que ça s'arrête là. Dis-je en reculant.

Tu m'as trop déçu. Je n'attendais de toi que ce que de la franchise, mais apparemment, même ça, c'était encore trop demander.
Pourtant, tu étais plutôt cash, au départ. Ça devait juste être un genre que tu te donnais...
Tu m'as manqué de respect encore plus qu'aux types avec qui tu couches d'habitude. Pour eux au moins, l'espoir n'est pas permis.
Je ne suis pas un mec qu'on baise comme une pute de bas étage, Amélie.

Je ne t'en veux pas, et je te souhaite de trouver la paix et le bonheur, même si je n'en fais pas partie.
Je me retourne et fais quelques pas,  jusqu'à la porte, toujours fermée à clé.

Je m'apprête à donner quelques coups dessus pour qu'Anna vienne m'ouvrir quand la main d'Amélie enveloppe la mienne.
Ce simple contact me fait frissonner et me rend presque euphorique.

- Ne pars pas David... Je, j'ai menti.

- Je sais. Mais ça n'empêche. J'en ai marre de jouer au chat et à la souris Amel, j'ai passé l'âge, tu comprends?

- S'il te plait. Je me suis mal exprimée. Je veux que tu partes, en fait, mais je ne souhaite pas que tu gardes cette image horrible de moi. Je tiens juste à tout t'expliquer, et qu'après on reprenne le cours de nos vies. Mais je voudrais seulement que tu gardes un bon souvenir de cette histoire. Ou au moins, que tu ne me détestes pas.

- Très bien, je t'écoute, dis-je en revenant sur mes pas.

Prouve moi que tu ne m'aimes pas (Terminé / En Correction!)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant