Chapitre 22 - Emmène-moi dans ta chambre

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Point de vue d'Amélie :

Quelques jours plus tard, je retourne au bar de David avec Anna, à qui j'ai juste raconté qu'on s'était embrassé lui et moi.

«T'es sérieuse? Tu l'as fait dégager après ça?

- Je ne l'ai pas fait dégager, abuse pas non plus, Anna. Mais oui, je lui ai demandé de partir.

- Non mais... Mais Amel, vous avez pas 12 ans sans déconner. Si t'en avais envie, fallait foncer, merde.

- C'est bon arrête... Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'ai paniqué, je le sentais pas, c'est tout.

- Mouaiiiis.

- Quoi, mouais?

- Non mais juste... T'as la trouille c'est tout. Tu as paniqué parce que tu sais qu'il pourrait te rendre vraiment heureuse, ou au contraire, très malheureuse.

Il te plait vraiment. Tu crois que je n'ai pas remarqué?
Tu sais ma biche, tu prends de la distance pour ne plus souffrir, et ça marche, en un sens. Sauf que tu ne ressens plus de sentiments, plus d'amour, plus de joie, plus rien du tout.
Et tu veux que je te dise? Ne pas ressentir, ne pas aimer, ce n'est pas ça, vivre.

Je ris

-C'est toi qui me dis ça...

- Ne sois pas méchante, Mel...
Oui, je sais que je ne suis pas la mieux placée pour en parler, mais moi je n'attends que ça, de trouver l'amour. C'est juste parce que je suis tombée sur des cons que maintenant je m'amuse, en attendant de trouver quelqu'un qui m'aimera comme je suis, avec mon caractère de merde.»

Je choisis de mettre un terme à cette conversation en sirotant mon cocktail (sans alcool, je dois garder les idées claires!)

Tout à coup, je repère David, au fond du bar, dans un coin plutôt isolé, et mon coeur s'emballe.
J'ai presque l'impression de m'envoler...

Jusqu'à ce que je prenne conscience qu'il se trouve à une table avec une femme brune, super bien foutue qui lui caresse le bras.

Finalement, mon envol n'aura pas duré bien longtemps, mais la descente me paraît durer une éternité, et la chute est atrocement douloureuse.

Je déglutis, et me frotte les yeux, espérant avoir mal vu.
Mais la vision est toujours présente, le couple n'a pas disparu.

Personne ne me fera pas croire qu'il s'agit seulement d'une cliente.
Ils sont proches, ça se voit. Je les observe rire et retiens des larmes de rage.

Quel connard. Je savais bien que je ne devais pas m'en approcher.
Heureusement que je n'ai pas couché avec lui l'autre jour!

Quoique... j'aurais dû ne rien lui raconter sur moi, le baiser et m'en débarrasser, comme je fais d'habitude.

Anna remarque la raison pour laquelle j'ai l'air absente.

«Oh putain! Quel enfoiré! Je n'aurais jamais pensé ça de lui! Bon, arrête de regarder, sinon il va voir que ça ta blessé. Allez, je commande des verres. Tu vas oublier, t'inquiète pas!»

Une fois que nous avons toutes les deux bu, assez pour se donner du courage, pas assez pour être ivres, elle me dit:

- Bon Amel, c'est pas tout, mais... Je peux te laisser? Bon coup en vue!

Je m'esclaffe

- Va, t'en fais pas pour moi, ce n'est pas un petit merdeux qui va me mettre à terre! Et puis, je vais rentrer de toute façon.

J'attrape mon sac et je sors, mais je reconnais la pétasse de David devant moi.
Bien...Puisque c'est comme ça, et que le sort s'acharne contre moi...

Prouve moi que tu ne m'aimes pas (Terminé / En Correction!)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant