Chapitre 31 - Et si c'était possible?

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Je prends quelques secondes pour l'observer.

J'aimerais tellement croire tout ce qu'il vient de dire.
C'est magnifique...

Sauf que ça ne correspond pas du tout aux réactions habituelles des personnes à qui je me confie, même si elles ne sont pas nombreuses.

Il y a eu mes parents, qui ne m'ont d'abord pas cru, puis qui se sont déchargés de toute responsabilité,
puis Anna, qui n'a rien dit. Elle a juste posé son bras autour de mes épaules.

Mais parfois quand elle me raconte ses problèmes, elle s'arrête d'un coup, comme si elle se rappelait de mon histoire et qu'elle avait peur que je trouve ses soucis insignifiants.

Sans compter toutes les fois où je ne suis pas bien, et où elle me demande si je veux «en parler», d'un air entendu, comme si j'allais forcément mal seulement à cause de ça.
Comme si ma vie et mes problèmes se résumaient seulement à cet épisode de ma vie.

Ça me met mal à l'aise et ça m'agace à un point phénoménal.
Ça me renvoie à chaque fois à cette histoire dégueulasse.
Mais je ne dis rien. C'est d'ailleurs le seul sujet que je n'aborde pas avec Anna.

Pour finir, j'en ai aussi parlé à quelques mecs, qui ont compté pour moi, parce que je voulais qu'ils sachent le merdier dans lequel ils s'apprêtaient à entrer.
Je trouvais ça plus juste.

Sauf que j'ai obtenu inlassablement le même type de réactions, que j'ai classées en deux grandes catégories :

Le dégoût, et la pitié. Cette dernière étant la pire, pour moi.

Ça faisait fuir certains hommes.
Et pour ceux qui restaient, leur façon de se comporter avec moi changeait.
Ils n'osaient plus hausser le ton quand on se disputait, ils étaient mal à l'aise quand je faisais des cauchemars, maintenant qu'ils savaient ce qu'ils contenaient...

Ça changeait aussi leur façon de me faire l'amour. Comme si j'étais une petite chose fragile, un animal blessé qu'il faudrait à peine caresser.

Mais ça me dégoûte! Ça me ramène à ce jour, justement. Ça me donne l'impression d'être brisée et qu'on ne peut pas me faire l'amour comme aux autres femmes.

J'ai envie d'être traitée normalement. Avec attention et respect, mais pas comme si j'étais du cristal.

Je n'ai jamais compris cette différence d'attitude.
Qu'est-ce que ça change? Ce que j'ai vécu a changé celle que j'étais à l'époque, mais ça ne change pas celle que je suis devenue, et qui leur a plu au départ.
Alors à quoi ça rime de se comporter différemment?
Je suis la même personne avant de raconter cette histoire, et après. Seul le regard des autres change.

David... Ce type est un ovni. Sa réponse n'entre dans aucune de mes deux catégories.

Si j'avais pu m'attendre à ça!

Je m'aperçois que j'ai continué à le fixer tout ce temps.
Il me regarde lui aussi, et semble attendre ma réaction.
Seulement je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire.

«Approche.» me dit-il en me tirant légèrement par la main.

Il referme ses bras autour de moi et dépose un baiser sur le haut de ma tête.
Je soupire.
C'est tellement agréable. Je me colle un peu plus à lui et ferme les yeux. Je voudrais rester comme ça une éternité.

Je relève légèrement la tête pour enfouir mon nez dans son cou.

Je le sens déglutir. Je relève alors la tête pour regarder ses yeux, mais je n'y parviens pas...
Je me suis perdue en chemin, en voyant sa bouche.
Je me mords les lèvres et je sens une bosse se former dans son pantalon.

A présent, j'ai la preuve irréfutable que je ne le dégoûte pas.

Je me passe la langue sur les lèvres, et sa bouche vient instantanément s'écraser sur la mienne.
Loin d'être doux, son baiser est délicieux. Chaud et intense.
Il pose une main sur ma poitrine et la caresse.
Je pousse un gémissement.
Il descend alors son autre main jusqu'à mes cuisses, qu'il effleure.
Je les entrouvre pour qu'il puisse y glisser la main.
Il cesse de m'embrasser et me regarde dans les yeux. Ses doigts viennent défaire le bouton de mon pantalon et me l'enlever.

«Allonge toi.» souffle-t-il

Je m'exécute, et il vient s'allonger sur moi.
Il pose ses lèvres dans mon cou, et sa langue vient me titiller.
Je pousse un cri quand il aspire cette peau fine...
Je vais avoir une marque, c'est certain, mais c'est exquis.
Il frotte son bassin contre le mien.

Alors qu'il se redresse, je pousse un cri de frustration et je tente de le retenir avec mes jambes, mais en vain.

«Attends...» murmure-t-il.

Il me retire mon string et place sa tête au dessus de mes cuisses.
Instinctivement, je les resserre.
Il les caresse et y dépose une multitude de baisers tout en caressant mes seins.
Petit à petit, elles finissent par se rouvrir, mais il semble avoir compris que je ne suis pas encore prête pour ça, parce qu'il se contente d'enfoncer directement deux doigts dans mon sexe trempé. Il fait des va-et-vient tout en caressant mon clitoris avec son pouce, jusqu'à ce que je n'en puisse plus.

«Oh oui, David! Encore, encore!»

Un troisième doigt vient rejoindre les deux autres.
C'est trop...

À force d'onduler sous ses caresses, je glisse au sol et l'entraîne avec moi.
Il rit et se relève.

Je le regarde se déshabiller et mettre un préservatif avant de me rejoindre.
Il se place à l'entrée de mon vagin et y entre à peine.
Je me cambre pour le faire entrer plus profondément en moi, mais il recule.
Je fronce les sourcils.

«Arrête de jouer! J'ai trop envie», lui dis-je.

Il sourit, mais ne m'obéit pas pour autant.
Il frotte sons sexe contre le mien et me fait languir.

Énervée, je glisse mes jambes de chaque côté de sa taille, et j'attends le moment où il est le plus près de me pénétrer.
Alors, je serre mes jambes un peu plus autour de lui et parviens à lui faire perdre son équilibre.
Il tombe et se retient avant de m'écraser, mais j'ai réussi puisqu'il s'enfonce complètement en moi.

Je crie de soulagement tandis qu'il me mord une épaule pour le punir.
Pourtant, il sait aussi bien que moi que c'est trop tard. Il prend trop de plaisir pour continuer à jouer.
Je le pousse à accélérer le rythme.
Il est aussi essoufflé que moi.

Je sens une boule se former dans mon bas-ventre, que je reconnais comme étant les prémices de l'orgasme.

Je me débats légèrement et tente de le repousser.

«David... Arrête... s'il te plait... je ne peux pas...» dis-je essoufflée, entre deux gémissements.

Il me regarde et semble évaluer la crédibilité de ma requête.
Il ralentit légèrement, approche sa bouche de mon oreille et me dit :

« Laisse toi aller ma belle. C'est moi. Je veux juste te faire du bien. Fais-moi confiance.»

Je relâche les muscles que j'avais contracté sans m'en rendre compte.
Il a dû s'en apercevoir, parce qu'il se met à me donner des grands coups de reins.

Plus je sens son sexe se gonfler, plus je sens le plaisir monter en moi.
Mais c'est comme si j'étais bloquée, tel un disque rayé, condamné à jouer les mêmes notes en boucle.
J'ai envie de pleurer, tant je suis excitée et frustrée... et excitée.
Il me regarde et encore une fois, semble comprendre.
Il continue à me prendre en glissant une main entre nous pour jouer avec mon clitoris...
Plus vite, plus fort.
C'en est trop pour moi. Je finis par enfin lâcher prise et je m'abandonne à la jouissance.

David me rejoint quelques secondes plus tard, dans un cri.

Prouve moi que tu ne m'aimes pas (Terminé / En Correction!)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant