"J'aurais aimé que tout fût différent...
Aïsha... Oh Aïsha ! Rien ne m'avait préparé à cette avalanche. Elle glisse sur moi pour m'emporter dans sa chute. Chute libre. Je n'ai rien demandé. Je voulais juste t'aimer, Aïsha.
Je fuis. Je fuis, Aïsha ! Je ne voulais pas fuir... Je te promets que je reviendrai pour nous venger. C'est une certitude. Ne m'oublie pas, Aïsha, ou tu me détruirais à tout jamais. Qui aurait cru que Nicolas Odov se trouverait un jour dans cette situation si précaire ? Ne m'oublie pas Aïsha. Je t'aime.
J'ai pris mon traîneau et je t'écris en tentant d'oublier le froid qui glace mes doigts et les rend durs, le vent qui me gifle et laisse ses morsures blanches sur ma peau pâle, la neige qui tourbillonne autour de mon traîneau.
Mais je n'ai pas froid, Aïsha. J'ai cette révolte qui brûle dans mon cœur. J'ai cet amour qui embrase mon âme. Je brûle, Aïsha. Si seulement tu avais été là, à mes côtés... Je t'aurais réchauffée, je t'aurais aimée, moi. Mais je promets que je nous vengerai.
Retourne chez ta mère, mon amour. Dis-lui bien combien je l'ai aimée et combien je l'aime encore. Remercie-la pour tous ses bons soins. Et puis, attends-moi. Je te promets que je reviendrai. Tu m'attendras ? Je serais peut-être long, Aïsha. Je t'aime.
Ils sont là. Ils sont derrière moi. Je les vois au fond de ce brouillard, maigre tâche noire qui fait battre mon cœur et me terrifie tant ! Si je ne te laisse pas, ils me rattraperont. Je t'aime, Aïsha.
Ton prince, Nicolas Yougavitch Odov."
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Le Prince russe
Historical Fiction1917 - La Russie se meurt. "Nicolas n'était pas communiste, mais cavalier seul. Nicolas n'avait pas de principes, mais une flamme d'amour et de haine qui brûlait en lui. Nicolas ne voulait pas le pouvoir, mais la satisfaction d'avoir réussi." Et Nic...