À travers toi [EN CORRECTION]

37. Mode hyperboost activé

Jordan 

- Leeeex !  

- Ouaip ? dit-elle en entrant dans ma chambre. 

- Passe-moi ton lisseur steuplééé ! 

- Tu sais que y aura sûrement Ben, dit ma sœur en me donnant son fer à lisser. 

- Je m'en tape de lui ! S'il m'approche, je lui fais bouffer ses couilles !  

C'est clair, Ben devra se tenir loin de moi. Les mecs lourds et cons comme un balais à chiotte, j'ai ma dose ! 

Me voilà fin prête pour la petite fête. Je repars demain et mes poulettes, Mia, Amanda et Jenny ont décidé de m'emmener en boîte. Ça m'a fait un bien fou de revenir à Atlanta. La famille, y a rien de tel pour vous rebooster. Grâce à eux, je suis parée pour subir les foudres de Johnson pour au moins six mois. Ce gros con n'a qu'à bien se tenir ! Jordan l'enragée est réveillée !  

Revoir mon petit papa m'a consolé. J'ai beaucoup parlé de Kyle avec lui, encore plus avec Holly. Parce que prendre conseil sur l'amour auprès de son père, c'est rarement constructif. Lex aussi bien sur, a pris part aux différentes conversations.  Et tout le monde est d'accord sur un point : je suis folle amoureuse de mon beau et torturé Kyle Evergreen. Enfin, ça, je le savais déjà...

- Salut les poulettes ! dis-je en montant dans la voiture de Jenny. Alors on va où ?  

- Au Pokéball !  déclare Mia. 

- Au quoi ? dis-je choquée. 

- Ouais, c'est une nouvelle boîte qui vient d'ouvrir. 

- Ils sont sérieux ?  Pokéball ? C'est le pompon !  

- Ouais, c'est vachement ambiance manga et tout et tout. Mais t'inquiète, c'est cool ! justifie Mia. 

- M'enfin... tant que je me fais pas brancher par Pikachu...  

Mes trois copines éclatent  de rire. Mais  en vrai, je suis sérieuse... Si Pikachu tient à ses boules, qu'il reste loin de moi ! 

Finalement, cette boite n'est pas totalement pourrie. La décoration est sympa. Je m'attendais à un truc fréquenté par des ados à lunettes avec Aspicot et Salamèche en mode strip-teaseuse.  Mais non, tout va bien...Pas de Bulbizarre et compagnie. Heureusement, sinon, je crois qu'il m'aurait fallu  des mois de psy pour m'en remettre.  Pourquoi Pokéball ? Parfois, je me demande si c'est moi qui vient d'une autre planète, ou si mon monde est envahi par des gens chelous à souhait. Enfin bref... 

Mes trois poulettes et moi dansons nos verres à la main comme quatre lycéennes  excitées.  Putain ce que ça fait du bien !  Ces deux dernières semaines ont été trop courtes. Deux semaines... Quatorze jours... 336 heures... Sans Kyle...

J'ai beau être loin de lui et entourée des gens que j'aime, je ne pense qu'à Kyle Evergreen. Ce mec dont je suis totalement amoureuse. Cet homme qui voyage dans mes rêves et qui s'est définitivement installé dans mon cœur. Il faut réellement que j'ai une discussion avec lui en rentrant. Je ne peux pas laisser la situation telle qu'elle est. Je ne veux pas gâcher ma vie en regrettant de ne pas l'avoir fait. Et je veux encore moins qu'il gâche la sienne en refusant d'être heureux. Car je sais, que je peux le rendre heureux.

Alors que je me déhanche sur du Beyoncé, je sens des mains agripper mes hanches. Bon, je suis à Atlanta, donc ce n'est pas Perry l'envahisseur... Amanda tire une gueule de trois kilomètres.  Je me retourne pour dire à ce mec d'aller poser ses mains sur quelqu'un d'autre.  Malheur ! Quelle connerie !  

- Dégage tes mains ! dis-je fermement. 

Il lève les mains en l'air pour s'excuser. Je lui passe devant pour ne pas avoir à supporter cet enfoiré. Il va bousiller ma soirée ce con !  Il attrape mon poignet pour me retenir, mais je le rejette violemment.  

- Je veux seulement discuter, dit-il.  

- Ah oui ? Et pourquoi ça m'intéresserait ? 

- Je t'aime Jo...  

- La bonne blague ! T'es vraiment pathétique !  En fait, tu me fais de la peine... 

- C'est à cause de ce mec à Boston ?  

Je le regarde choquée.  Comment sait-il où je vis ? Et comment sait-il pour Kyle ?

- Me regarde pas comme ça bébé, je connais du monde... 

- En effet... surtout le genre de monde qui écarte les cuisses, lâché-je en restant de marbre. 

Il rit comme un abruti. Oui Ben, t'es un putain d'abruti ! 

- Paraît même qu'il est aveugle. Tu t'ennuis ce point là-bas ? Tu sais je peux venir pour occuper tes soirées bébé, dit-il en se rapprochant de moi.

- Va te faire foutre ! T'es vraiment qu'une merde ! Tu lui arrives pas à la cheville ! Retourne baiser Rachel ou qui tu veux, j'm'en fous ! Oublie-moi maintenant, et surtout, viens plus emmerder Lex ! 

Je laisse Ben le coureur au milieu de la foule en délire et pars au bar avec mes amies. Nous nous enfilons quelques shots de vodka en blaguant. Mia en profite pour draguer le barman. Celle-là, c'est comme les scouts : « toujours prête ». 

Ben l'enfoiré ne s'est pas remontré dans mon champs de vision de la soirée, et c'est tant mieux. J'aurais eu les boules de partir à cause de lui, encore. Mais j'ai bon espoir. Je crois qu'il a enfin compris qu'il devait aller voir ailleurs. De toute façon, "aller voir ailleurs" est ce qu'il sait faire de mieux.

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- Reviens vite ma chérie, dit mon père en me serrant dans ses bras. Je t'aime. Et vas voir ton amoureux en rentrant.

- T'en fait pas, j'en ai bien l'intention. Je t'aime fort. 

- Câlin groupés, crie Lex avant que je monte dans le bus. 

Nous nous serons tous les quatre dans les bras. J'ai la larme à l'œil de devoir les quitter à nouveau. Mais ma vie est à Boston désormais, près de Kyle. Je dois absolument le retrouver.

Assise près de la vitre, je regarde ma famille triste sur le trottoir. Papa tente un sourire mais je sais qu'il se force pour ne pas me faire de la peine.  Lex forme un cœur avec ses doigts en agitant ses mains dans les airs. Et Holly pleur... C'est dur de les laisser, mais les retrouver, même peu de temps, m'a fait un bien énorme.  

En enfilant mes écouteurs dans mes oreilles, je me dis que c'est peut être la dernière fois que je prends le bus, car une fois rentrée, je vais enfin acheter une voiture avec ma prime bien méritée. Mais là, je dois d'abord me taper plus de 6h00 de bus. J'aurai préféré passer 6h00 là-dedans en bonne compagnie. Avec Kyle par exemple... Au lieu de ça, je dois me coltiner un vieux moustachu qui ronfle. Et qui bave ! Beurk ! Dégueu !