10 :

331 24 0
                                    


Je ne percevais plus rien. Le noir d'encre.

J'étais juste hantée par des certitudes. J'avais froid. J'avais faim. J'avais soif. J'avais mal.

C'est comme si j'avais quitté mon corps. J'étais enfermée dans cet abysse sombre et profond, et je n'avais pour seule compagnie que ma conscience.

Étais-je dans le coma ?

Sûrement. On dit que le temps nous paraît soit infini, soit rétréci, alors que ça fait soit deux heures, soit 10 ans que l'on est enfermé. C'est à nous rendre fou, que de nous côtoyer sous chacune de nos formes, de nos facettes pendant tout ce temps. Je le serai bien avant d'être réveillée, si je le suis un jour, c'est certain...

Mon mécanisme d'auto destruction interne allait se déclencher et prendre de la place petit à petit dans mon esprit. J'allais entamer une dépression, qui allait me conduire à penser à des idées noir comme ma vue, guidé par les côtés les plus sombres de mon être.
Une sorte de sélection naturelle en somme, qu'est l'esprit humain. L'auto destruction par la pensée, les plus faibles éliminé par mère nature, pour laisser les plus forts gouverner par l'esprit, l'intelligence.

Mon auto destruction avait commencé on dirait, avec toutes ces pensées noir...

D'ailleurs, je me souviens de tout ce qui s'est passé tout à l'heure, si on est toujours le même jour...

Et puis, aussi, j'avais mal aux pieds.

Mal aux pieds ?!

Soudain, je senti le bout de mes doigts, puis ma jambe droite, et ainsi de suite.

Le noir d'ancre se dissipa et j'ouvris prudemment les yeux, aveuglé. J'avais les paupières lourdes et je voyais flou.

Ma vue s'éclaircit, et je vis que j'étais dans ma chambre. À première vue, il faisait jour.

Elle avait été rangé et les meubles changé. Plus aucune trace du désastre qu'avait causé le loup, comme si rien ne s'était produit.

Je bougeais un peu, mais retins un grognement de douleur. J'avais mal partout et surtout au bras. Mes blessures étaient toutes pensées.

Je n'avais pas mal aux pieds bizarrement.

Je laissais retomber ma tête sur l'oreiller moelleux après un coup d'œil général sur mes blessures, tout en soufflant.

Tant de questions trottaient dans ma tête. L'heure, les autres, les loups de l'autre meute, quand était t-il de tout cela ?

J'étais seule et réveillé visiblement. Je tentais une nouvelle fois de me lever en grimaçant, mais réussi tout de même à m'assoir sur le bord du lit.

Ça me rappelle des souvenirs. Clary va débarquer et m'ordonner de me recoucher c'est ça ?

Non, pas cette fois, elle doit être dans un état pire que le mien, et j'en était inquiète.

Je fis un pat, puis deux, et ainsi de suite jusqu'à arriver à la porte d'entrée.

Je tournais la poignée et m'engouffrais dans le couloir. Le cadavre de la femme de ménage me revins à l'esprit, et je restais quelques secondes dans les vapes.

Rien ne s'efface vraiment.

On a beau nettoyer, ranger, changer les meubles, la couleur des murs...
La mémoire, elle, reste intacte et sera toujours là pour nous rappeler le passé, et nous dicter le présent.

J'étais comme dans un état second à fixer la place vide qu'avait occupé le corps. J'étais en état de choc.

C'est pourquoi je vis flou la silhouette qui accourut vers moi, me souleva du sol, me porta jusqu'à mon lit et m'y déposa.

AbsenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant