Vingt-huitième Partie

33 8 0
                                    

  '' Dites moi que c'est une blague ! ''

  Alexis Lester se tient en face de moi, le visage exprimant de l'incompréhension. Il nous fixe tour à tour en essayant de comprendre ce qui se passe. Moi aussi je le scrute, espérant que tout ceci ne soit qu'une énorme blague. Je me retourne vers Fabiola, toutes traces de culpabilité et d'amertume disparaissant peu à peu dans mon corps :

  ‹‹ C'est toi qui l'a invité ici ? ››, questionne je en m'efforçant de garder mon sang-froid.

  Elle se contente de me regarder droit dans les yeux avec un air qui se veut hautain. Je lève les yeux au ciel et pousse un long soupir d'exaspération. En passant une main dans mes cheveux, je lui dis :

  ‹‹ Est-ce que tu te rends au moins compte qu'on est sur une mission et que dans cette mission, l'une des cibles est MA SOEUR ? ››

  Son expression hautaine se transforme en désolement en moins de deux. Mais enfin qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ?

  Finalement, j'attire Alexis hors de l'hôtel après avoir vérifié dans chaque recoin qu'aucune personne ne nous ait vu. Fabiola nous suit dehors. Je m'arrête brusquement et me retourne vers elle, un peu frustrée :

  ‹‹ Qu'est-ce que tu veux ? ››

  Elle baisse les yeux vers le sol et se contorsionne les doigts. Je ne remarque aucune trace d'énervement sur ses traits. Elle a l'air mal à l'aise et cherche ses mots. Mais elle ouvre, puis referme plusieurs fois la bouche sans pouvoir prononcer un seul mot. Elle me lance alors un regard que je comprends rapidement. Je réponds sur un ton un peu trop froid :

  ‹‹ Je crois que tu en as assez fait Fabiola ! Tu devrais rester ici. ››

  En voyant le visage de Fabiola se défaire une nouvelle fois, ma colère tombe instantanément en même temps que la culpabilité s'infiltre à nouveau dans mon corps. Je reprend donc, d'une voix plus calme :

  ‹‹ On... On parlera plus tard, si tu veux bien ! ››

  Elle hoche la tête et repart à l'intérieur. La voir s'éloigner de moi et disparaître de mon champs de vision me fait comprendre que je viens sûrement de la perdre réellement.

  Je secoue la tête et me tourne vers Alexis.

  ‹‹ Tu es venu en voiture ?, lui demande je.

  - Oui, elle est garée dans le parking..., répond t il.

  - Bien, on y va !, dis-je en me dirigeant vers le parking.

  - Mais où ?, interroge t il en me suivant difficilement.

  - Partout, tant que nous sommes loin de cet hôtel ! ››

  J'arrive la première dans le parking et je passe en revue chaque voiture dans l'espoir de trouver un véhicule de flic. Mais aucune des sept voitures stationnées ici n'y ressemble. Alexis me rejoint, le téléphone collé à l'oreille.

  ‹‹ C'est d'accord ! Je le lui dirais... Bien ! ››, dit il avant de raccrocher.

  Les sourcils froncés et le regard toujours fixé sur l'écran de son téléphone, il sort la clé d'un véhicule de sa poche et presse un bouton. Une belle BMW grise argentée se déverrouille dans l'instant. Je me dirige vers elle et j'ouvre la portière du siège passager pour y prendre place. Alexis lui s'installe du côté conducteur et met le contact. Avant qu'il ne s'engage dans la rue, je lui dis :

  ‹‹ Prends à gauche. ››

  Il s'exécute sans rechigner. À ce moment, je sais que le trajet ne se poursuivra qu'avec mes indications.

DISTINCTS (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant