DISTINCTS (En Correction)

Trente-troisième Partie

  Trois hommes me suivent à l'intérieur de l'ascenseur. Leur présence ne m'incommode pas, mais elle est tout de même indésirable. Ils essaient de faire la causette en me posant des questions beaucoup trop intimes auxquelles je ne réponds pas.

  ‹‹ Allez ma mignonne, dis nous comment t'as fait pour devenir Policière, me demande l'un des gars.

  - Oui ! Explique nous un peu ce qui t'as poussé à faire ce job, insiste un autre.

  - Parce que tu ressembles en rien à un Agent de Police. ››, lance le dernier.

  Je grogne malgré moi, ce qui semble attirer encore plus attention. L'un des hommes s'approche de moi et dit :

  ‹‹ T'es énervée ? Désolé alors... ››

  Sans attendre, je sors mon arme de son étui et le pointe sur lui. Il a un mouvement de recul ainsi que ses deux autres amis.

  ‹‹ Arrêtez de me chercher des poux, parce que je n'en ai pas. Et si vous pouviez aussi la boucler, vous me ferez plaisir. ››

  Je les fixe, l'expression toujours neutre. Celui qui m'a approché plus tôt semble se détendre. Il me fait un sourire déplacé, ce qui me fait hausser un sourcil :

  ‹‹ Tu n'oseras pas ! ››, s'exclame t il enfin.

  Je lui fais un sourire mauvais en chargeant bruyamment mon arme. Je ne suis pas capable de le tuer, mais je pourrais très facilement lui tirer une balle dans le bras vu mon état. Je m'avance vers lui et le cadre dans ma ligne de mire.

  ‹‹ Es-tu sûr de vouloir tenter l'expérience ? ››

  J'accompagne mes paroles d'un nouveau chargement de mon arme. Ils reculent de deux pas et mon sourire se fait satisfait. Je range machinalement mon pistolet dans l'étui et fixe mon regard sur les portes.

  Celles-ci s'ouvrent sur un couloir de quatre chambres. Je m'avance vers la porte de Hillary en faisant signe aux hommes de Willem d'attendre ici. Je ressors mon arme et marche précautionneusement jusqu'à la porte. Là, je tourne la poignée et je suis surprise de remarquer que la porte est ouverte.

  J'entre tout doucement. Il n'y a personne dans la chambre. Étrange.

  Je voudrais bien baisser ma garde mais je ne sais que trop bien comment ça se passera si je le fais. J'inspecte la salle du regard quand un bruit derrière moi m'interpelle. Je me retourne brusquement. Hillary sort de la salle de bain et s'immobilise un instant en me voyant.

  La serviette nouée à la poitrine, elle me sourit en démêlant ses cheveux mouillés. Je reste perplexe face à sa réaction. Son visage n'exprime pas de l'étonnement mais plutôt un ravissement. Je me méfie d'elle, alors je recule d'un pas. Ma bouche s'ouvre mais elle m'interrompt :

  ‹‹ T'es déjà là, toi ? ››

  Je la fixe, toujours autant dans l'incompréhension. Elle me voit avec une arme dans la main et une plaque de policier et elle me garde son calme ? Elle s'empresse d'enfiler un pantalon et un chemisier fluide devant moi. Je ne la comprends pas, pourquoi agit-elle comme si de rien était ?

  Elle s'avance finalement vers moi en tendant les poignets dans ma direction. Je fronce les sourcils. À quoi elle joue ?

  ‹‹ Vas-y ! Passe-moi les menottes, dit elle.

  - Quoi ? ››, m'exclame je, étonnée.

  Elle roule des yeux et soupire, visiblement agacée par mon manque de compréhension. Puis, elle continue :