Cinquante-septième Partie

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Point de vue Principal

Sans grande envie ni grande force, je soulève ma dernière valise du tapis roulant et la pose par terre. D'un souffle tremblant, j'inspire profondément l'air saturé qui m'est offert.

Malgré tous ces efforts, je n'arrive toujours pas à avoir le cœur en paix. Et je dois avouer que c'est affreusement chiant.

Mes yeux se promènent longtemps sur tous les visages présents dans l'aéroport avant de finalement arrêter sur celui qui m'intéresse. Et à cet instant, je ne saurais dire si c'est à cause de la fatigue accumulée après les dix-sept heures de vol ou autre chose, mais j'éclate en sanglots. Après avoir évacué une quantité exagérée de larmes ces deux dernières semaines, j'ai cru ne plus pouvoir pleurer mais je me trompais visiblement.

Au fond, je sais très bien pourquoi je pleure comme une putain de gamine. C'est tout simplement parce que le visage de Franz en face de moi me ramène irrémédiablement à mes parents et par conséquent, à lui.

Tout me ramène toujours à lui et putain, ça fait un mal de chien ! Bordel, j'aurais dû les écouter depuis le début. En commençant par Franz. Fabiola, Hillary et même Alexis ont tenté de me faire stopper ces activités absurdes mais j'ai pas été assez intelligente pour les écouter et suivre leurs conseils. Au contraire, je les ai envoyé bouler et j'ai continuer mon chemin, telle une conne.

Pourtant, jusqu'à présent, je n'arrive pas à y croire, je n'arrive tout simplement pas à le concevoir car mon cerveau refuse catégoriquement l'information.

Willem est... Il est l'assassin de mes parents. C'est lui que je voyais toujours dans mes cauchemars, c'est à cause de lui que j'ai mis ma vie sur pause.

Lorsqu'il me l'a avoué, j'ai cru que le sol se dérobait sous mes pieds et j'ai littéralement arrêté toutes activités respiratoires. Bordel, le seul et unique homme que mon cœur ne repousse pas, que mon cœur accepte pleinement comme étant l'amour de ma vie, c'est celui qui a tué mes parents. Mais merde, ça n'aurait pas pu être quelqu'un d'autre ? Fabiola encore, je l'aurais accepter mais pas lui.

Dire que je le déteste pour ce qu'il a fait est un euphémisme, je nourris envers lui une haine sans pareille depuis mes douze ans déjà. Pourquoi ? Pourquoi il a fallut que l'homme responsable de mes malheurs et le seul capable de me procurer tout le bonheur du monde soit la même personne ?

De toutes les personnes sur terre, Willem est sûrement celui avec qui j'aurais aimé passer les restant de mes jours mais maintenant, je ne peux rien faire d'autre que me haïr pour ce qu'il a fait. J'ai l'impression que le destin s'acharne inlassablement sur moi, comme s'il était écrit depuis le début que je ne devais pas connaître le bonheur. D'abord, je perds mes parents de la manière la plus tragique. Ensuite, je perds également ma sœur qui se retrouve en prison par ma faute. En plus de cela, je découvre que toute ma vie a été un mensonge et que mes parents bossaient pour une organisation secrète. Et enfin, j'apprends que l'homme que j'aime est l'homme que je déteste depuis mon enfance.

Bordel, mais qu'est-ce que j'ai fais ?

Mon oncle avance dans ma direction et ne tarde pas à m'enlacer. Ses bras protecteurs me couvrent d'amour et j'en reviens à me questionner sur toutes ses années à le considérer que comme un étranger. J'ai toujours cru qu'il ressentait pour moi un respect sans égal comme c'était le cas inversement, que j'étais plus une obligation pour lui qu'autre chose. Mais là, tout de suite, je sens par l'émotion qu'il me transmet que je signifie bien plus.

DISTINCTS (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant